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La mort

Méditation pour un chemin de vie

L'ombre de la mort qui s'étend brutalement sur le monde a dissipé l'illusion que nous étions invulnérables et peut-être, grâce à la puissance de nos technologies, bientôt immortels…
Comment relire cet événement ? Comme une leçon de vie.
Médecin des corps et des âmes, Mgr Aupetit médite sur tout ce qui nourrit une espérance véritable et nous aide à apprivoiser la mort, celle des autres et la nôtre, dans une société désemparée.
Au-delà d'un regard juste et apaisé sur une mort inéluctable, il ouvre un chemin pour choisir la vie au quotidien et reconquérir la paix de l'âme.
Mgr Aupetit, médecin et prêtre, est archevêque de Paris depuis novembre 2017. Il est également auteur de plusieurs ouvrages traitant d'éthique et bioéthique.
Parution :
Maison d’édition : Artege Presse
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Extrait :

Il peut sembler macabre d’aborder un tel sujet. On attend d’un prêtre qu’il parle plutôt de la vie. Mais les événements que nous venons de vivre avec cette pandémie mondiale nous ont fait prendre conscience d’une réalité que nous avions occultée : la mort. La terreur qui s’est répandue chez nos concitoyens et plus largement sur une grande partie d’une humanité qui se pensait invincible grâce à son génie technique et à son apparente maîtrise de la matière, nous oblige à considérer la mort comme une réalité existentielle. Elle refait surface cette mort que nous avions refoulée et elle se révèle terrible et impitoyable. La réponse que nous avons eue a été de nous protéger de la mort par tous les moyens. En réalité, nous nous sommes protégés de la vie. La vie est un risque, mais un risque magnifique. Le fameux principe de précaution désormais inscrit dans la constitution revient, au fond, à refuser de LIRE LA SUITE

>vivre vraiment pour ne pas risquer de mourir. Après cette expérience unique, nous devons nous poser la question : la mort n’est-elle pas le révélateur de la vie ?

Méditer sur la mort n’est pas un réflexe morbide engendré par la peur. C’est au contraire une façon réaliste de s’emparer de la vie, de sa propre vie et de l’habiter en profondeur. C’est l’intuition des moines d’Orient et des chartreux qui édifient leur propre tombe et viennent souvent se recueillir devant alors qu’ils sont encore jeunes et en bonne santé. C’est une façon pour eux de saisir déjà un au-delà, pour vivre dès ici-bas en ressuscité.

Telle est aussi l’intuition d’un sage comme Michel de Montaigne qui dans ses Essais osait affirmer : « Philosopher, c’est apprendre à mourir. » Cette étrange affirmation signifie que l’acceptation de la mort est une condition essentielle de la présence à sa propre vie. Il écrivait en outre : « Nous troublons la vie par le souci de la mort » qui va nous faire comprendre que l’obsession permanente de la mort, même enfouie, empêche de vivre pleinement. Il cite l’exemple de ces paysans qui ne dissertent pas sur la mort, mais savent s’y préparer paisiblement quand elle arrive.

Ceci permet de comprendre ce qui s’est passé pendant la pandémie durant laquelle les personnes mourantes ne pouvaient pas être accompagnées par l’affection de leurs proches sous prétexte de contraintes sanitaires. Et pour ceux qui avaient besoin d’un accompagnement spirituel, il fut interdit aux prêtres et aux aumôniers de leur donner les secours de la prière, des sacrements et de la juste préparation à ce passage qui n’est pas qu’un gouffre ouvrant sur le néant.

En réfléchissant sur l’exercice médical qui fut le mien, je m’aperçois que notre langage était impropre. Nous parlions de « sauver les vies ». En réalité, nous sauvions de la mort. Nous permettions à une vie de continuer sa course en sachant toutefois que le dernier combat contre la mort serait perdu. Quand je considère ma vie de prêtre aujourd’hui, je vois bien que je ne lutte pas contre la mort, mais que je mets en relation la vie avec la Vie.

C’est pourquoi, cette méditation sur la mort n’a pas d’autre but que d’apprendre à vivre, à vivre vraiment, à recevoir la « vie en abondance ».

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