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L’homélie du jour

Homélie du 31 mars 2024

Si la liturgie de ce jour de Pâques nous invite à demeurer dans la joie paradoxale du tombeau vide, c’est bien qu’il y a là une source à laisser jaillir. On pourrait toujours être tenté de combler le vide, de s’empresser de le remplir par des certitudes ou des preuves. Mais la Résurrection est infiniment plus vaste que tous ces remplissages !

Quand nous proclamons que Jésus s’est levé et qu’il est ressuscité, il ne s’agit pas d’une sorte de réincarnation rassurante qui nous maintiendrait tranquillement dans des réalités bien terrestres. Ce n’est pas d’un retour à une vie antérieure qu’il s’agit, mais bien d’une vie nouvelle, une vie qui vient d’en-haut.

En cette nuit sainte, ce n’est pas seulement la terre du tombeau qui a craqué, mais c’est aussi le ciel qui s’est déchiré : en Jésus ressuscité, la terre et le ciel sont réconciliés et définitivement réunis ; en sa personne naît une terre nouvelle et un ciel nouveau où nous sommes appelés à habiter nous aussi.

Par sa mort, Jésus a saisi notre humanité par le fond, et par sa résurrection, il la relève maintenant jusqu’à la lumière divine.

Notre avenir, désormais, est en lui, qui est mort et ressuscité pour nous. Et quiconque croit en lui, quiconque entre en ce passage et s’aventure dans la nouveauté du tombeau illuminé, débouche peu à peu sur la réalité d’une humanité transformée par la grâce.

Pierre, dans la première lecture, souligne un aspect de la transmission de la foi en la Résurrection : la Résurrection n’a pas été manifestée à tout le monde comme en une apparition triomphale et écrasante ! Mais Jésus ressuscité s’est fait connaître peu à peu, de personne à personne et de disciple à disciple afin de faire d’eux des témoins.

À présent, il en est toujours ainsi : c’est au creux des vides de nos vies, et par la parole d’un témoin rempli du Christ Vivant, que Jésus continue à dévoiler sa Présence. Les tombeaux vides de nos vies, en effet, ne restent pas vides pour toujours : ils sont peu à peu habités par le Christ et inondés de l’Esprit Saint.

C’est bien ce qui se passe au jour du baptême : une source se met à jaillir, à couler jusqu’à déborder. Une présence se met à nous habiter, jusqu’à élargir notre cœur et transformer nos actions.

Voici que je fais toutes choses nouvelles ! C’est le Printemps de la Vie, le jour nouveau que le Seigneur a fait. Alléluia !


Abbé Philippe Link

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