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L’homélie du jour

Homélie du 12 mars 2024

Nous sommes aujourd’hui interrogés sur l’orientation de notre volonté, sur nos choix de vie. Quelle vie vivons-nous ? Quelle vie espérons-nous ? Quelles sont notre recherche et notre persévérance à trouver la vraie vie ? Le témoignage de ce paralytique nous rappelle combien le choix de la vie demande du courage et de la confiance en Dieu. L’homme était assis près de la piscine depuis trente-huit ans. Pour lui, choisir la vie, vouloir guérir, impliquait d’entrer dans un monde difficile et inconnu : apprendre à marcher, apprendre un métier, trouver un foyer, se réinsérer dans la vie sociale. Après tant d’années de mendicité et d’inactivité, il s’agit d’un véritable défi. Il semble donc que la première guérison que Jésus ait opérée en lui soit celle de la peur qu’une telle perspective engendre.

« Lève-toi, prends ton brancard, et marche ». Jésus guérit en donnant un ordre, l’ordre de reprendre la route vers la maison du Père, l’ordre de se remettre au travail. C’est la dimension qu’occultent les scribes qui font à Jésus son procès. Ils discutent sur le fait de porter son grabat un jour de sabbat, c’est-à-dire sur le fait de travailler un jour de sabbat, et oublient que ce travail réalise une guérison. Or Jésus accomplit le sabbat en guérissant cet homme car il porte à son accomplissement l’œuvre de son Père.

« Te voilà en bonne santé. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver pire encore ». Par cette recommandation, Jésus ne profère pas une menace, il rappelle fermement l’exigence de conversion liée à toute guérison. Dans notre marche vers Pâques, obtenir la guérison de notre péché exige que nous nous détournions résolument de tous les chemins de traverse et que nous nous mettions au travail.

Seigneur Jésus, nous attendons de toi la guérison car Toi seul est notre salut. Or voici que tu viens à nous et que tu nous donnes l’ordre de commencer une nouvelle vie. Nous nous appuyons sur ta Parole : elle a la puissance de vaincre nos peurs de vivre, nos peurs de nous mettre au travail, nos peurs d’affronter un monde inconnu. Nous choisissons de marcher à ta suite, libres et confiants, portant nos grabats. Conduis-nous, vers la maison du Père, fais-nous entrer dans ta joie.


Abbé Philippe Link

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