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Une Église aux dimensions du monde

L’Alsace fut pendant près de deux siècles une grande pourvoyeuse de vocations missionnaires, masculines et féminines. Nous ne mesurons pas assez aujourd’hui combien, en Afrique, en Asie, en Océanie, les Pères fondateurs du christianisme, nés en Alsace, sont célébrés et remerciés pour le formidable travail d’évangélisation réalisé.

Beaucoup d’Alsaciens, au XIXème siècle et dans la première moitié du XXème siècle, ont rejoint les instituts missionnaires. Citons notamment et tout en m’excusant auprès de ceux que je ne mentionne pas : les Spiritains, les Missions Étrangères de Paris, les Missions Africaines, les Pères Blancs… poussés par ce désir de faire connaître la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ dans des contrées jusqu’alors vierges de connaissance du Dieu des chrétiens.

C’est aussi le formidable développement des congrégations féminines alsaciennes, répondant au besoin de servir l’Église dans son engagement quotidien, pour améliorer les conditions de vie des populations locales, et ce à travers le monde.

Les années 60 ont constitué un basculement impressionnant avec la chute spectaculaire des vocations, chez les hommes comme chez les femmes. Ce phénomène, très occidental, a bouleversé la manière de vivre en Église sur le plan universel. Le dynamisme chrétien, encore réel à l’échelle mondiale, est la conséquence du travail extraordinaire des missionnaires.

En quelques décennies, toutes les Églises locales se sont organisées et développées. Conscientes de ce qu’elles ont reçu, ces jeunes Églises que l’on nomme parfois Églises-filles répondent aujourd’hui aux besoins des Églises-mères en envoyant des prêtres et des religieuses.

Plus de 50 prêtres séculiers, venant d’Afrique, d’Asie, de Pologne, servent l’Église d’Alsace, et l’attractivité de la faculté de théologie catholique de Strasbourg nous offre la présence de prêtres en formation qui contribuent à la vie pastorale de notre diocèse. Nous apprenons ensemble à vivre l’Église universelle, à découvrir la richesse de nos diversités, à accepter de sortir de nos habitudes.

La vitalité des vocations africaines et asiatiques est particulièrement importante dans les congrégations religieuses féminines. Sans cet apport, lié à l’évangélisation missionnaire, plusieurs congrégations n’existeraient plus aujourd’hui.

Cette évolution, qui est symbolisée par l’élection, avec François, d’un premier pape non européen, interroge sur l’apport de nos Églises européennes pour l’avenir de l’Église. Nous devons accepter de ne plus être le centre du monde et de nous ouvrir à de nouvelles pratiques pastorales, capables de vivre ce que Vatican II appelait de ces voeux, une réelle coresponsabilité entre prêtres et laïcs.

L’Église en Alsace, en France, est invitée à relever le défi d’un monde qui, par l’ensemble des systèmes de communication, est capable d’une grande proximité, mais est aussi sans cesse en tentation de repli sur soi et de construction de frontière.

La Parole de Dieu nous appelle à aller à la rencontre de l’autre, différent de moi, pour tisser des liens de fraternité et de solidarité.

À nous de le mettre en oeuvre dans nos communautés paroissiales, pour qu’elles soient témoins de la Joie de l’Évangile.

Marc Larchet

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