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Homélie du 3 avril 2024

Marie-Madeleine ne l’avait pas reconnu. Thomas a voulu toucher ses plaies afin de croire que c’était lui. Et ces deux disciples qui marchent vers Emmaüs ne reconnaissent pas non plus ce compagnon de route qui s’est joint à eux.

Cette non-reconnaissance de Jésus dans sa chair est caractéristique des récits de l’après-Résurrection. Nul doute que se manifeste là une volonté du Seigneur.

Sur le chemin d’Emmaüs, non seulement Jésus n’est pas reconnu physiquement, mais de plus sa parole ne trahit pas encore son identité. Elle ne laisse pourtant pas indemne puisque les cœurs en sont tout brûlants. Mais cela ne suffit pas.

Reconnaître quelqu’un dans sa chair, par sa parole, est bien le mode le plus commun d’attestation de sa présence. Mais Jésus ne veut pas enfermer sa présence de Ressuscité dans un mode trop charnel, dont il connaît bien les limites. « Vous, vous jugez selon la chair », avait-il reproché aux 
Pharisiens (Jn 8,15). « Vous ne connaissez ni mon Père, ni moi » (Jn 8,19). « Vous me voyez et vous ne croyez pas » (Jn 6,36). Jésus finira même son discours sur le Pain de Vie, en disant que : « la chair ne sert à rien », c’est seulement « l’esprit qui vivifie » (Jn 6,63). Comme les Pharisiens ne veulent croire en Lui, Il les invite à croire en ses œuvres, qui sont celles du Père. Là encore, c’est l’échec. 


Il est donc clair qu’au lendemain de Pâques, cette reconnaissance de Jésus dans sa chair, fut-elle revivifiée par l’Esprit, n’est plus première. 


Aussi, si nous poursuivons notre récit d’aujourd’hui, nous voyons que les disciples reconnaissent Jésus à la fraction du pain. Revenons au Discours sur le Pain de Vie : « Je suis le pain vivant descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais. Et même le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde » (Jn 6,51). 


La Résurrection ouvre la pleine réalisation de cette parole. Jésus ressuscité n’apparaît pas pour que nous le reconnaissions dans sa chair mais plutôt pour que nous mangions sa chair, afin d’avoir la vie. Il conduit les disciples au partage du pain eucharistique. C’est dans ce pain Eucharistie qu’il se manifeste réellement présent, dans l’offrande de sa vie qui devient notre vie. 


L’offrande de sa vie est l’œuvre par excellence qui atteste sa présence. Il n’y a donc que Lui qui peut réaliser pour nous le geste qui le fait reconnaître. 


L’Eucharistie ne nous appartient pas. Ce sont les paroles de Jésus que dit le prêtre. C’est Lui qui s’offre. L’Eucharistie est le sacrement de la présence du Ressuscité. Là, Il se manifeste à nous. Mais Il est là sur nos chemins, dans l’accueil de la Parole, dans nos rencontres quand nous sommes deux ou trois réunis en son nom. Sa présence nous échappe, elle ne se maîtrise pas. 


Le seul désir du Seigneur, c’est que nous ayons la vie, et la vie en plénitude (Jn 10,10). Ce n’est pas Lui qu’il faut retenir, mais la vie qu’Il nous donne. Nous aussi, désirons la vie éternelle. Une fois de plus, Jésus veut nous la donner dans l’Eucharistie.

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