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Homélie du 25 mars 2024

Étrange coutume que celle d’embaumer les morts ! Il ne s’agissait pas seulement de les oindre de parfum pour atténuer l’odeur nauséabonde de la décomposition progressive du corps inanimé. L’embaumement était un art subtil et très onéreux, réservé aux personnages importants tels que les rois et les membres de leur famille. Les momies des pharaons retrouvés intactes dans les pyramides après autant de siècles, suscitent encore notre émerveillement.

Mais pourquoi faire tant de cas d’une dépouille mortelle ? Il faut sans doute interpréter cet acte de piété comme une protestation contre la mort et une expression du désir d’immortalité qui nous habite tous. Comment les égyptiens auraient-ils pu accepter que le corps de leur pharaon se décompose alors qu’ils le tenaient pour un être divin ?

Sur cet arrière-fond, le geste de Marie risque de devenir franchement déplacé : embaumer un vivant est pour le moins morbide ! Pourtant, contre toute attente, Jésus confirme l’interprétation funéraire de son geste : prenant la défense de la sœur de Lazare et de Marthe contre Judas qui lui reprochait cette dépense inconsidérée, Notre-Seigneur tout au contraire approuve l’initiative de Marie : « Il fallait qu’elle garde ce parfum pour le jour de mon ensevelissement ». Le lien avec la Passion est explicite ; il avait d’ailleurs déjà été suggéré par l’évangéliste dans la précision temporelle au début de la péricope : « Six jours avant la Pâque ». Mais alors comment Jésus peut-il confirmer un geste à ce point anachronique ?

L’approbation du Seigneur nous pousse à chercher un sens plus profond à cette action déconcertante. Marie, avec l’intuition sûre de l’amour, a interprété la réanimation de son frère comme le signe de la victoire de Jésus sur cette mort si redoutée. Dès lors son geste est une confession de foi qui répond à la question que Jésus avait posée à sa sœur quelques jours plus tôt : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jn 11, 25-26).

Si Jésus est la résurrection, alors son corps ne risque pas de connaître la corruption ; il est dès lors inutile de garder ce baume précieux pour en oindre un cadavre sur lequel la mort n’aura aucun pouvoir : mieux vaut l’offrir au Vivant comme une onction d’allégresse.

Les effluves nauséabonds qui empêchaient d’ouvrir le tombeau de Lazare – « Seigneur il sent déjà ! » – cèdent la place à « l’odeur du parfum qui remplit la maison » de la vie victorieuse et de la fraternité retrouvée.

Tel est le grand miracle que le Seigneur est venu accomplir pour chacun de nous : il a arraché le voile de deuil et de tristesse qui recouvrait notre visage ; il nous a libérés de la gueule de la mort qui nous tenait enfermés dans la peur ; il nous a ouvert les portes de la vie.

Désencombrés de cette angoisse mortelle, nous pouvons nous aussi verser « sur les pieds de Jésus le parfum très pur et de grande valeur » de notre amour, et remplir « la maison » de l’Église de la bonne odeur de nos œuvres de charité. Alors de grandes foules, apprenant que le Seigneur est au milieu de nous, viendront pour voir les prémisses de cette humanité nouvelle, arrachée à la mort du péché, et rétablie dans sa capacité d’aimer.

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