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Un moment de pause pendant le Carême

A LA MAISON D’ARRÊT DE STRASBOURG, UN MOMENT DE PAUSE PENDANT LE CARÊME

Rencontre-Prestation « Danse et Poésie »

Persévérance…

Presque six années se sont écoulées…

Persévérance…

Six ans après une première démarche, sans écho, sans accueil, après une double fracture du pied, après un confinement forcé, des élans fracassés et des artistes, considérés comme non essentiels, déconsidérés…

Persévérance…

Et l’Esprit ensemence… en son temps…

Six ans après, les portes s’ouvrent… « Ces » portes-là s’ouvrent… enfin…

Non, il ne s’agit pas des portes du paradis ! Quoique… !! Si le paradis est… le merveilleux du réel, de l’ici et du maintenant, ou… le vivant en plein cœur… alors, oui, ce sont les portes du paradis qui se sont ouvertes ce samedi matin-là, à la Maison d’Arrêt de Strasbourg !

Les portes se sont ouvertes…
Le Souffle a circulé,
Le geste s’est donné…
Le Verbe s’est posé…
Et l’Esprit a murmuré,
Et la Paix a enveloppé les cœurs…
Le mien, certes, et, le leur… à l’écoute des unes, des uns après la prestation-rencontre « Danse et Poésie »… proposée ce samedi matin-là…

Oui, d’oser dire que cet Esprit était présent, réellement présent, ce matin-là…
Comme tous les matins du monde !

Ce que j’ai vécu n’a d’ailleurs à voir qu’avec la Présence !

Présence de « l’Au-delà », certes…
Présence de tous ceux, celles, qui avaient accueilli cette proposition suivie d’un véritable échange…

Anne, la responsable qui m’a introduite auprès d’eux avec l’équipe, m’avait prévenue : la présence, entre le groupe masculin et féminin, est sans comparaison.

D’un silence religieux, presque « communiant » du côté des hommes pendant toute mon intervention, suivie d’une effervescence de réflexions, de questions, nous passions à l’énergie d’un véritable essaim d’abeilles, avec le groupe de femmes, pleines de joie à se retrouver entre elles. Si un silence ouvrit l’échange, un bourdonnement ne tarda plus à fuser de toutes parts… Ce jaillissement de vie canalisé, la parole, l’écoute eurent la richesse d’un miel à la saveur de « magie », de « liberté », « d’apaisement » ! Tels étaient leurs mots, le goût laissé en bouche après ce moment offert…

Y a-t-il plus beau cadeau que d’entendre qu’une personne, privée de liberté, a ressenti la paix, effleuré une libération, été saisie par une phrase, un vers, un mouvement, au point de désirer, elle-même, danser…?

À la question d’une des détenues : « Êtes-vous heureuse ? », je ne pus que répondre un « oui » jaillissant de tout mon être…

Oui ! Heureuse d’être là avec, pour, au milieu d’eux, d’elles…
Heureuse de donner le meilleur de moi-même…
Heureuse d’être vivante car…
Danser, c’est être ce que je suis !
Danser, c’est être qui je suis, pleinement, simplement, moi-même…

Et offrir un geste, un mot, puisé au creux de ma prière, libérant une fissure de la divine lumière…

​Le mystère n’est alors pas très loin, juste offert, incarné !
Et ce temps, intensément éphémère, a sculpté l’éternité…

Et ô combien si l’offrande fut accueillie, je recevais, moi aussi, un nectar de vie…

Tel un tressaillement à l’approche de l’Ineffable, laisser le mystère du divin prendre chair au cœur de mon humanité, et découvrir que l’ailleurs est ici-même, et ainsi co-créer, donner et aimer…

En écrivant ces quelques lignes, je découvrais parallèlement certains détails, ignorés jusqu’alors, de la vie de saint Vincent de Paul. Nommé « aumônier général des galères royales », également prisonnier pendant 23 mois, il est invoqué comme patron de toutes les œuvres charitables et des prisonniers. Or, il s’avère que Vincent de Paul est… mon saint tant vénéré, car intimement lié à ma date de naissance !

Quelques jours après mon intervention, j’écrivais ce poème « avec », pour eux… :

« L’Au-delà est au-dedans
Comme le ciel est ici maintenant. »
(Père Maurice Zundel)

Au-dedans…
Derrière des barbelés,
Derrière des « barreaux »,
Derrière des histoires,
« Sacrées »…
Apporter le mouvement,
Un souffle, un mot,
Un regard,
Une lueur,
Infime espoir…
Un rien, cependant…
Lorsque, privés du « dehors »,
Ils, elles
Ont accueilli le Verbe, la Vie…
Indicible Trésor…
Ils, elles,
Grain de blé,
En terre,
À terre,
Tombés,
Ont laissé germer
L’Au-delà devenu leur Ciel…
Instant unique,
Ici, maintenant…
Ce fut leur, notre aujourd’hui,
Merci à toi mon Dieu, à Yeshoua, Alla’h, merci à vous, merci à la Vie…
Ce fut et c’est, dans mon cœur, à jamais inscrit…

Sonia, ce 16 mars 2024,
Maison d’Arrêt de Strasbourg.

 

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