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6-7 avril : Grand déstockage d’ouvrages religieux

Le Grand Séminaire fête ses 250 ans d »existence

Une vente exceptionnelle pour marquer cet anniversaire

La Bibliothèque historique du Grand Séminaire ne pouvait donc manquer de célébrer cet anniversaire à sa façon et dans son domaine.

Elle organise ainsi une vente d’ouvrages centrée, pour la première fois, exclusivement sur des thèmes religieux très variés à travers le monde et toutes les périodes historiques.

Cette vente exceptionnelle aura lieu durant deux jours :

  • samedi 6 avril de 9 h à 18 h
  • dimanche 7 avril de 10 h à 17 h

au Grand Séminaire, 2 rue des Frères (grande salle du rez-de-chaussée) à Strasbourg.

Vous y trouverez notamment de nombreux ouvrages sur des sujets très variés :

  • histoire de l’Église en Alsace du Moyen Âge à nos jours
  • biographies et personnalités : hommes d’église et autres en Alsace et personnalités marquantes (papes, évêques…)
  • hagiographie : ouvrages sur Jésus, Marie et vies de saints (alsaciens et autres)
  • spiritualité
  • religions du monde avec des livres sur le bouddhisme, le judaïsme, l’hindouisme, la religion musulmane…
  • philosophie
  • architecture et art religieux : ouvrages d’art sur les cathédrales, églises, icônes, sculpture, peinture, ainsi que de beaux livres sur la Terre Sainte
  • pèlerinages et congrégations en Alsace et en France
  • bibles, missels, recueils de cantiques, ouvrages de dévotion (catholiques et protestants)
  • études, dictionnaires et travaux sur la Bible
  • bibles et ouvrages illustrés pour les enfants.

Un mini-stand de « brocante » présentera également une variété de petits objets religieux.


Vente exceptionnelle de livres anciens et modernes le 6 et 7 avril 2024

Cette manifestation accompagne les festivités marquant les 250 ans de la construction du Grand Séminaire, vaste édifice d’architecture classique, édifié au chevet de la cathédrale, à proximité immédiate du Palais Rohan, résidence épiscopale du cardinal Armand Gaston de Rohan.

Après 1681 et le rattachement de l’Alsace au royaume de France, le retour de la ville au catholicisme s’affirme peu à peu. Le 8 juillet 1683, pour assurer la formation du clergé, l’évêque Egon de Fürstenberg crée le séminaire catholique et en confie la direction aux Jésuites de la province de Champagne, qui s’installent en 1685 dans l’ancien Bruderhof, près de la cathédrale, tout en projetant la construction future d’un Collège royal pour concurrencer l’Université protestante. Les Jésuites y transfèrent en 1702 l’Académie de Molsheim et les classes de philosophie et de théologie sont transformées en université catholique. Ce Collège, devenu un haut lieu intellectuel sous leur autorité – jusqu’à leur expulsion de France en 1762 –, a pour mission de former non seulement l’élite ecclésiastique, mais aussi la jeunesse catholique et les cadres dirigeants des nouvelles institutions du pouvoir royal dans la région.

La concentration à Strasbourg, à partir de 1681, d’une société aristocratique, tournée vers Paris et composée de prélats, membres du Grand Chapitre, hauts fonctionnaires et dignitaires de l’armée, princes propriétaires de régiments à la solde de la France ou membres de la noblesse locale, favorise le développement d’un nouvel urbanisme et de l’architecture Régence pour les palais et demeures qui bordent les rues de la cité. Sous les règnes de Louis XIV, puis de Louis XV, tous veulent marquer leur rang par la construction de prestigieux hôtels particuliers témoignant d’une volonté de traduire dans la pierre le nouvel art de vivre « français ». Les constructions se multiplient dans le quartier de la cathédrale et jusqu’aux abords de la place Broglie : hôtel des Hanau-Lichtenberg (actuel hôtel de ville, 1728) ; hôtel du Maréchal du Bourg, gouverneur de Strasbourg (ancien commissariat central de police, 1732) ; hôtel d’Andlau tout proche au 25, rue de la Nuée Bleue (ancien siège du Port Autonome, 1731) ; hôtel des Deux-Ponts (actuel Gouvernement militaire, 1755) sur des plans de Massol ; hôtel érigé par le prêteur royal François-Joseph de Klinglin (actuel hôtel du préfet). Si le décor extérieur est parfois d’une relative sobriété, les décors intérieurs laisseront libre cours au développement du style « rocaille » dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Le rôle majeur dans la transformation de l’urbanisme strasbourgeois et de la pénétration du style français revient au prince-évêque Armand Gaston de Rohan Soubise qui fait venir à Strasbourg plusieurs prestigieux architectes français, dont Robert de Cotte, premier architecte du Roi. En 1727, il lui confie la réalisation des plans de son nouveau palais épiscopal à Strasbourg, à l’emplacement de l’ancien Fronhof, après l’acquisition d’un vaste espace situé entre la cathédrale et l’Ill. Joseph Massol, architecte du Grand Chapitre de la cathédrale, poursuit le chantier après le décès de Robert de Cotte en 1735.

Le Collège des Jésuites et le Grand Séminaire : deux édifices mitoyens

En 1755, trois architectes présentent leurs projets pour le nouveau Collège royal et le futur Séminaire : Massol, Le Mire et Saint-Martin. Ces propositions portent sur un vaste terrain rectangulaire situé au chevet de la cathédrale, entre les rues de la Râpe, des Écrivains et des Frères. Le Collège royal doit en occuper la partie sud, le séminaire la partie nord. Le projet initial prévoyait d’englober aussi la place toute proche du Marché Gayot qui devait être reliée au séminaire par des ponts, option qui sera abandonnée en 1763. L’expulsion des Jésuites en 1762 par Louis XV perturbe un temps la réalisation, débutée en 1757. Le Collège royal, devenu aujourd’hui le Lycée Fustel de Coulanges, est édifié en premier, entre 1755 et 1759.

C’est en 1769 que le cardinal Louis-Constantin de Rohan prend la décision de relancer les travaux de construction du séminaire épiscopal, mais… sur les plans de l’architecte parisien Houillé. Après le décès de ce dernier en 1771, Massol, architecte du Grand Chapitre, poursuit le chantier aile par aile, en collaboration avec l’architecte Paulinier. Le Séminaire prend place sur le terrain rectangulaire restant libre après la construction du Collège royal. Il est conçu comme un grand vaisseau massif comportant cinq niveaux – dont un entresol entre le rez-de-chaussée et le premier étage – le tout surmonté d’un étage de combles et d’une haute toiture. Son aspect austère et la quasi-absence de décor ne sont rompus que par le vaste portail d’entrée monumental, ouvrant sur la rue des Frères.

Séparé du Collège royal par un grand mur longitudinal, le séminaire s’organise autour d’une assez vaste cour intérieure, entourée des hauts murs des divers corps de bâtiments, qui délimitent un bel espace de calme, propice au recueillement et à la sérénité qu’appelle la fonction de l’édifice. Une seconde cour, proche de la chapelle, présente encore un remarquable puits médiéval. L’aspect dépouillé des murs, les maçonneries lisses en grand appareil de grès rose, percées de hautes fenêtres, sont parfaitement conformes au style Régence et contribuent à l’harmonie et à la majesté du lieu.

La bibliothèque et ses riches collections

C’est au cœur de l’édifice qu’a été implantée la bibliothèque, l’un des éléments majeurs du programme de formation des futurs ecclésiastiques. Issue du fonds ancien de l’Académie de Molsheim, elle s’est enrichie régulièrement de nombreux ouvrages et d’œuvres rassemblés au fil des décennies par les divers supérieurs. La diversité des ouvrages est remarquable et constitue une spécificité parmi les bibliothèques de séminaires en France. Les achats d’ouvrages par les Jésuites pendant les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, ont permis en effet de réunir à l’Académie de Molsheim les publications les plus importantes de leur temps en théologie, philosophie, mais aussi littérature, histoire, géographie et sciences naturelles. Transférées à Strasbourg en 1720, ces riches collections de livres, réunissant ceux du Collège royal et du Séminaire épiscopal, constituent, selon deux savants de Saint-Maur qui l’ont visitée au XVIIIe siècle, « une des plus belles et des meilleures [bibliothèques] que l’on puisse voir en province ». Parmi les milliers de livres de cette bibliothèque, il faut citer le Codex Guta-Sintram, un rare manuscrit du XIIe siècle, qui, après avoir survécu à toutes les destructions, en constitue sans conteste le fleuron.

Depuis près de soixante ans, Louis Schlaefli en assure la conservation de façon entièrement bénévole. Grâce aux dons de livres qui lui sont faits, il a enrichi les fonds anciens, tout en développant aussi, en parallèle, une bibliothèque alsatique dédiée à la recherche. Les nombreux ouvrages en double font régulièrement l’occasion de ventes dont le bénéfice permet la restauration et l’entretien des ouvrages de la Bibliothèque historique.

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