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J’ai mal …

marc_larchetJ’ai mal.

Une fièvre bien difficile à juguler atteint l’Église. Elle n’est pas le résultat d’une transmission par virus, elle ne vient pas de l’extérieur. Elle est née à l’intérieur même du corps ecclésial et elle blesse l’ensemble de ses membres. La société médiatique ne cesse de traquer les plaies à l’origine de l’infection, en particulier celles qui se cachaient dans l’espoir qu’elles ne participent pas à l’extension du mal. Mais l’observateur utilise le microscope, aucune plaie ne peut être dissimulée.

Oui, j’ai mal. Mal pour toutes ces victimes innocentes, enfants, adolescents, personnes âgées, qui, en toute confiance, se sont laissées attendrir et ont été abusées, blessées, meurtries. Elles ne pouvaient imaginer que celui qui, à la suite du Christ, témoigne de la Bonne Nouvelle, devienne un bourreau, porteur du mal.

Mal, pour tous les prêtres qui assurent leur ministère avec engagement, courage, empathie, et qui, dans un amalgame simpliste, sont salis aux yeux de certaines franges de l’opinion publique. Le délit, voire le crime, selon les termes juridiques, d’une infime minorité crée la suspicion et le doute dans les familles. J’ai mal quand je vois un prêtre hésiter avant de faire la bise à un enfant au risque d’être suspecté de pervers.

Mal pour nous tous croyants, désireux de témoigner de notre foi et qui, aujourd’hui, sommes rapidement accusés d’être les complices de drames affreux.

« Quelle tragédie », affirme le pape François, « quelle honte pour l’Église insiste notre archevêque ». Mgr Grallet est très clair, il collabore avec la justice pour tout acte illégal dont il a connaissance au sein de son presbyterium et retire ses charges pastorales au prêtre accusé.

Il faudra malheureusement du temps pour lever les doutes qui gangrènent l’Église.

Ces terribles affaires rappellent ce que Paul, Pierre, Jean, Jacques dans leurs lettres aux premiers chrétiens disaient : « « Toi qui fais la leçon aux autres, pourquoi ne la fais-tu pas à toi-même ? » ou « Il faut que tu sois reconnu juste dans ce que tu dis et que tu sois vainqueur si l’on te met en jugement », Lettre de Paul au x Romains ; « À quoi cela sert-il à quelqu’un de dire : « j’ai la foi », s’il ne le prouve pas par ces actes », lettre de Jacques 1, 2.

Nous sommes, 20 siècles plus tard, appelés par le Christ à vivre de sa Lumière et à témoigner par nos actes de son Amour pour chacun d’entre nous.

La folie de Dieu est de prendre soin aussi de l’auteur du mal. Non pas pour l’excuser de ce qu’il a fait, la place de la victime est première et exige vérité, mais pour le prendre par la main et l’inviter à retrouver le chemin de la vie qui passera nécessairement par une reconnaissance du mal qu’il a fait. Seul l’amour total de Dieu est miséricordieux. Acceptons de nous laisser guider par sa Présence, dans la confiance et l’espérance, au service du bien de nos frères.

 

Marc Larchet

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