Je donne à l'église
nos paroisses
Horaires de messes
GoMesse

Table ronde sur la synodalité et la co-responsabilité

Laïcs, religieuse et prêtres partagent leurs expériences et engagements

Le mardi 2 avril, une table ronde sur le thème de la synodalité et de la responsabilité partagée a rassemblée 4 personnes : Madeleine Gaillard, déléguée générale de l’évêque de Troyes, Patrick Wolff, directeur diocésain de l’Enseignement Catholique d’Alsace, père Boniface Mbemba, curé de Bischwiller, Sœur Raymonde, religieuse et bénévole dans le diocèse. Après leur présentation, chaque partenaire de cette rencontre a partagé ses opinions sur la thématique.

de gauche à droite: Patrick Wolff, Soeur Raymonde, Fançois-Nicolas d’Alincourt, Madeleine Gaillard, Père Boniface Mbemba et Jean Thomas

François Nicolas D’Alincourt, responsable de la communication du diocèse et Jean Thomas, animateur de la zone de Haguenau ont animé cette table ronde.

Madeleine Gaillard se présente. Elle est aujourd’hui retraitée, c-à-d pensionnée. Elle a été appelée par son évêque il y a un an pour être déléguée générale. Elle ne pouvait pas être vicaire générale puisqu’il faut être prêtre pour cela. Avec son évêque et le vicaire général ils forment un trio qui se retrouve souvent pour réfléchir les décisions ensemble. C’est déjà en cela que se vit la synodalité. Sa nomination comme déléguée générale est un signe. Ce n’est pas pour autant que tout est évident pour la co-responsabilité.

Le vicaire général s’occupe de toutes les questions territoriales. La déléguée générale accompagne les services diocésains, et les laïcs appelés à une mission (équivalent des coopérateurs pastoraux alsaciens)

Patrick Wolff, directeur diocésain de l’Enseignement Catholique d’Alsace parle de la responsabilité en partage dans l’institution qu’il représente. « Tant qu’une décision n’est pas prise, on écoute chacun. Après on décide. Cette décision est ensuite assumée ensemble. »

Sœur Raymonde a travaillé en équipe lors de différentes missions, notamment dans la zone pastorale de Haguenau. Elle a partagé différentes expériences qu’elle a vécue dans le diocèse de Nancy puis de Troyes, avant de revenir en Alsace. Elle affirme qu’il y a vingt ans à Strasbourg le système de travail était avant-gardiste.

Père Boniface est arrivé en Alsace et a été prêtre coopérateur à Herbitzheim. Il y a vécu une belle expérience de co-responsabilité. Le curé m’a donné des responsabilités notamment auprès des jeunes. A Bischwiller, curé depuis septembre dernier, il vit la co-responsabilité de manière nouvelle. Il est entouré d’une EAP (Équipe d’Animation Pastorale) bien disponible et qui est à l’œuvre. Lors de la messe d’installation il avait précisé qu’un curé sans des laïcs engagé ne peut rien faire. « Avec cette nouvelle mission j’expérimente l’Église Corps du Christ. Tout est réfléchi et fait ensemble. »

Jean Thomas : Au niveau d’une zone pastorale, nous travaillons avec synodalité. Le cycle de conférence est réfléchi en commission par exemple. Il est relu par l’équipe de zone (composée des prêtres doyens). Aucune décision de la zone n’est prise sans une réflexion et un échange entre plusieurs personnes.

Quelles sont les conditions pour que la synodalité fonctionne ?

MG : l’Eglise synodale, c’est l’Eglise qui écoute individuellement et collectivement pour permettre à chaque baptisé de prendre rien que sa place, mais toute sa place.  Être à l’écoute des plus petits, des plus pauvres, des victimes… Se mettre ainsi aussi à l’écoute de l’Esprit Saint.

PW : Dans la co-responsabilité et la synodalité, il y a besoin d’une autorité. Il ne faut pas d’autoritarisme, mais une autorité qui autorise. Un directeur diocésain a le ministère de l’autorité, c-à-d : écouter et ensemble décider et porter la décision. Pour cela, il faut du courage.

La synodalité ne doit pas être un alibi pour la lâcheté. Il faut de l’intelligence. Il faut écouter toutes les sensibilités, et sans cesse se rappeler qu’une sensibilité n’est pas la vérité. Il faut refuser l’intimidation, le cléricalisme qui n’est pas réservé aux prêtres ! Un autre élément important : l’Église doit apprendre à communiquer !

MG : L’autorité c’est permettre à l’autre de grandir. Il ne faut pas craindre les conflits.

SR : Pour le bon fonctionnement je voudrais aussi mettre l’accent sur la prière. Il faut oser aller jusqu’au bout. Avancer ensemble pour vivre la fraternité dans l’Église.

PB : Il faut du courage et être capable de proposer. Dans nos villages il y a des chrétiens qui ne veulent pas bouger. Il faut garder malgré cela le courage de faire des propositions.

PW : Il était indispensable que le Pape François parle de la synodalité. Cela la crédite. N’oublions pas que l’unité ne va pas sans la diversité. L’unité dans la diversité est une grande richesse.

PB : Il n’y a pas de corps sans membres. Cela est vrai pour l’Église. Nous sommes les membres de l’Église, donc pas d’Église sans diversité.

JT : la synodalité est possible si des baptisés acceptent de s’engager davantage dans la gouvernance d’une communauté de paroisses. Aujourd’hui, dans certaines communautés rurales le « recrutement » est difficile. Il est nécessaire que dans l’équipe, une personne ait le charisme de rassembler, d’encourager, d’appeler.

A l’issue de cette table ronde, de nombreuses questions et réflexions ont émergé du public. Cette soirée qui s’est déroulé à l’institution Ste Philomène à Haguenau a rassemblé des paroissiens venus de la zone pastorale de Haguenau. Pour ces derniers, la rencontre était une occasion pour parler de leur vision d’Eglise. Ce fut un riche temps d’échange.

de gauche à droite: Patrick Wolff, Soeur Raymonde, Fançois-Nicolas d’Alincourt, Madeleine Gaillard, Père Boniface Mbemba et Jean Thomas

Partager