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« Changement de posture, disciple missionnaire »

Interview en vue de la conférence de Christophe Spérissen

© Isabelle Dumont 2016

Christophe Spérissen, prêtre diocésain, responsable du Service national de la catéchèse et du catéchuménat depuis 2019 donnera la prochaine conférence le mardi 20 février 2024 à 20 h à l’institution Ste Philomène à Haguenau (entrée 19 A Bd Hanauer, 67500 Haguenau). Jean Thomas, responsable de la zone pastorale de Haguenau (Eglise catholique d’Alsace) précise que cette soirée s’inscrit totalement dans la thématique du cycle de conférences de cette année : « nouveau regard… quelles postures ? Pour vivre aujourd’hui ». Alexandre Joly, évêque de Troyes a ouvert la thématique en témoignant du synode sur la synodalité qui a eu lieu en octobre dernier à Rome et auquel il a participé. Lors d’une première soirée il a expliqué la pédagogie synodale.

Christophe Spérissen s’inscrit dans cette pédagogie ouverte. Il accepté de répondre à nos questions.

La société est déchristianisée. Cela change-t-il quelque chose dans votre manière d’être chrétien ?

J’aime beaucoup entendre le pape François quand il nous parle du « style des chrétiens ». Pour le dire comme les jeunes, il nous dit : « nous les chrétiens, nous sommes stylés ! » Il invite à la conversion, à l’authenticité, à « être » avant de faire et de dire … un style original, le style de l’évangile.
Je crois que dans notre société déchristianisée, le christianisme qui devient minoritaire est aussi et sera de plus en plus, une nouveauté, une autre manière de vivre, de voir, de penser, de proposer du sens et donc une espérance originale.
Oui, vivre dans cette société et ce monde m’invite à changer quelque chose dans ma manière « d’être chrétien ».
En particulier deux questions m’habitent en pastorale : « qu’est-ce que tu donnes à voir » et « qu’est-ce que tu donnes à vivre » ?

Votre responsabilité nationale vous donne accès à une vision plus générale de l’Eglise. Dans les réalité rencontrée, voyez-vous de nouvelle sources d’espérance ?

Je fais partie de l’équipe du Service National de la Catéchèse et du Catéchuménat à la Conférence des Évêques de France à Paris, dont la responsable est une femme laïque. Dans cette équipe je suis plus particulièrement chargé de la démarche nationale KERYGMA et de l’accompagnement des personnes qui s’occupent dans les diocèses de France de la catéchèse auprès des personnes en situation de handicap. Je suis moi-même aumônier pour l’association Adèle de Glaubitz en Alsace.
Dans les sources d’espérances je note la belle tenue du catéchuménat des adultes mais aussi depuis quelques années maintenant de la croissance du catéchuménat des adolescents.
Ces jeunes collégiens, lycéens, adultes, qui malgré les crises, la déchristianisation, la sécularisation, les offres religieuses nombreuses sur le net et la mauvaise image de l’Eglise dans la suite de toutes les révélations autour des scandales, viennent frapper aux portes de nos paroisses pour demander le baptême et l’intégration dans la famille chrétienne.
Des signes que quelque chose nous dépasse, nous précède, nous encourage à poursuivre les chemins de conversions et de transformations pour que l’Eglise puisse faire ce pour quoi elle existe : Évangéliser, rejoindre les hommes et les femmes de ce temps et annoncer la Bonne Nouvelle du Christ.

Quelle posture est celle d’un chrétien aujourd’hui. Lui est-il encore possible de témoigner de sa foi, malgré les crises que nous traversons ?

 Il me semble que la posture du chrétien est celle d’un amoureux de Dieu, en recherche de la volonté du Seigneur ; la tête au ciel donc mais les pieds bien sur terre !
Une posture qui est celle de l’accueil inconditionnel, de la rencontre, de l’écoute, mais aussi, en même temps de la proposition de foi, d’une annonce qui est celle d’un Dieu qui vient aujourd’hui encore sauver de tout ce qui empêche d’être rempli de vie, de joie.
Les crises font partie de la vie et du processus de toute civilisation. On ne peut pas ne pas faire comme si elles n’existaient pas ; elles sont un lieu de discernement qui nous appelle à poser des choix, à réfléchir sur le sens des choses …
Je suis impressionné par la manière dont l’Eglise de France saisie la joie des Jeux Olympiques et Paralympiques à venir cet été pour offrir une présence, des espaces de fraternité, de rencontre et de paix.
Je pense aussi à Olivier Giroux, le footballeur, qui encourageait les 40000 français l’été dernier pour les Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne en leur disant : « Travaillez l’unité des chrétiens … ».

Plus que jamais les temps sont favorables à un témoignage et cela passe particulièrement par la beauté …

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