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le père Séraphin Kioso prend sa nouvelle fonction

De Kinshasa à Schweighouse-sur-Moder

Séraphin Kiosi a atterri en Alsace le 14 septembre 2023 pour prendre sa nouvelle mission d’administrateur de la communauté de paroisses « Entre Moder et Vallons ». Depuis sa naissance à Kinshasa le 18 janvier 1956, il a appris à bouger et à découvrir sans cesse de nouveaux horizons.

Séraphin Kiosi devant l’école de Missions Africaines à Haguenau

Séraphin est l’aîné d’une fratrie de dix enfants, il a 3 frères et six sœurs. De père militaire, il s’est posé à la fin de son parcours scolaire chez son oncle pour trouver un peu plus de stabilité pour ses études. Jusque-là, il n’avait jamais connu de catéchisme paroissial, mais le scolaire. Dans cette nouvelle sphère, il découvre une vie d’Église qui est centrale. L’idée d’aller au petit séminaire à Kalonda (diocèse de Kenge) a germé à ce moment.

Dans ce même diocèse, Séraphin est ordonné prêtre le 6 juin 1982. Il y travaille jusqu’en 1991.  Dès le lendemain de son ordination, on le charge d’une responsabilité enseignante en le nommant directeur du petit séminaire de Katende. C’est dans l’ancien site du petit séminaire du diocèse (Kalonda), qui deviendra grand séminaire de philosophie, qu’il rencontre les pères de la Société des Missions Africaines (SMA).

De fil en aiguille, à leur contact, j’ai découvert une dimension missionnaire à ajouter à mon sacerdoce. Après Vatican II, on disait : la mission est à votre porte. Mais en fait, c’était un peu réducteur. Un risque dans l’Église locale est la tendance d’administrer, sans lever la tête. Répondre à l’appel du Christ, ce n’est pas que cela. Les pères SMA m’ont ouvert à cette dimension de la mission. J’ai fait une première expérience avec eux au Congo.

Après cela, parce que pour les SMA, on ne travaille pas chez soi, il est envoyé au Bénin pour trois ans. Il y a vécu une belle expérience, puisqu’il fint par y faire son noviciat SMA, tout en étant dans sa propre paroisse. « C’était drôle ! » se rappelle-t-il.

Une fois inséré chez les pères des missions africaines, le voilà appelé pour une nouvelle mission. Il est envoyé un an en Irlande pour y faire une formation d’anglais, puis un an en Angleterre pour y suivre la formation des formateurs. Il assurera une mission de formateur au foyer SMA d’Ebimpe/Anyama en Côte d’Ivoire et ensuite comme recteur de la maison de formation de Kinshasa, avant de devenir supérieur des SMA au Congo (durant six ans).

Après une année sabbatique, c’est en avril 2015 qu’il arrivera en France à Lyon. Il est attendu dans la maison d’accueil Les Cartières à Chaponost (69). Il y reste durant sept années.

En 2015, l’Europe vit le premier pic migratoire, avec des images de Lampedusa, comme aujourd’hui. A Chaponost, le département du Rhône est submergé par l’arrivée des mineurs non accompagnés, à tel point qu’ils y installent le bureau d’évaluation des mineurs non accompagnés (MNA). Il se rappelle cet évènement avec émotion :

J’étais en paroisse aussi, et en me rendant à l’église le matin pour célébrer la messe, je me suis senti interpellé par des jeunes migrants, des adolescents, qui grelottaient sur le perron. Je les emmène prier, puis je les accueille dans notre maison pour les faire manger. 

De là est né le projet de faire un service d’accueil pour les migrants, en lien avec le département. La maison d’accueil Les Cartières était la moins cher du diocèse de Lyon. Cela permettait aux petites associations, aux scouts de trouver un lieu de chute également. « Ce n’était pas facile, il fallait lier désormais les deux projets d’accueil. La rencontre des cultures est une belle expérience, mais ce n’est jamais gagné d’avance. »

Il y a un an, Séraphin débutait une nouvelle mission à Nantes. Il est appelé à s’occuper de la formation des candidats séminaristes européens. Pour le moment, il n’y a pas énormément de travail, vu le nombre de candidats.

Il accepte en juin dernier la mission de faire partie de ce projet de partenariat SMA et doyenné de Schweighouse. Il sera accueilli comme prêtre administrateur de la communauté de paroisses de Schweighouse-sur-Moder (entre Moder et Vallons) le 24 septembre prochain lors de la messe à Uhlwiller.

Là aussi, il s’investira avec joie comme dans ses précédentes missions, en tout humilité. Il aime citer la légende amérindienne du colibri.

Comme le colibri, dans ma nouvelle communauté, je ferai ma part. Si chacun apporte la sienne, nous arriverons à vivre de belles choses ensemble.

Jean Thomas

Séraphin Kiosi, administrateur de la communauté de paroisses de Schweighouse-sur-Moder

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