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21ème assemblée de la Zone Pastorale de Haguenau

Une église humble et missionnaire

La 21ème assemblée de zone de la zone pastorale de Haguenau s’est ouverte à l’église catholique St Georges de Haguenau dans une période qui est loin d’être évidente pour l’Eglise.

Dans son mot d’accueil, Marc Kalinowski le doyen de la zone a donné le ton. « En plus du Covid, le rapport de la CIASE, même si nous imaginions qu’il allait nous dire des choses difficiles a été pour l’Église un véritable choc ! Cette déflagration ne nous laisse pas indemne. Notre pensé va tout d’abord aux victimes et à leurs familles. Nous sommes encore dans la phase d’accueil de ce rapport. En parler est difficile tant que nous ne l’avons pas digéré. » Jean Thomas, l’animateur de zone pour qui l’exercice était le premier depuis sa nomination il y a un an, lui a emboité le pas en précisant : « Nous sentons bien que l’Église toute entière a besoin de se remettre en cause… L’évêque, Mgr Ravel, depuis trois ans ne cesse de nous le dire. Le pape François ouvrant dimanche dernier le synode sur la synodalité indique un chemin. La parole de chaque membre de l’Eglise doit être écoutée, tout comme la parole de Dieu. »

Sur le thème « baptisé et missionnaire », 7 témoignages colorés ont donné la parole à des personnes amenées à croiser ceux qui sont sur le seuil de l’Eglise ou ceux qui en sont plus éloignés. Ainsi, Joseph Steinmetz, de Caritas Brumath a partagé combien la jeune équipe se met au service de toutes les personnes qui sont dans le besoin. Marie-Claire Richert, membre de la PRTL (Pastorale des Réalités du Tourisme et des Loisirs) a partagé que par le biais de certaines de leurs animations, la PRTL est également en contact avec des personnes loin de la foi. L’art est un bon média pour arriver à la question du divin. Pour atteindre les lycéens, les jeunes, l’enseignement catholique, représentée par Hélène Wurtz de l’Institution Ste Philomène, est une structure qui accueille les élèves de toutes confessions. Dans le plus grand respect des convictions de chacun une parole est possible. Etienne Letscher, pour des jeunes en chemin indique qu’un voyage à Taizé est une chance formidable. Sylvie Ahuir, aumônier d’hôpital a partagé quelques témoignages qui montrent combien la question de la foi revient quand on accompagne des personnes souffrantes. Sœur Paulette, jeune religieuse de la congrégation Notre Dame des Apôtres vient de s’installer en communauté dans une maison d’Oberhoffen. Partager ainsi la vie dans un petit village est un chemin d’humanité et une invitation au questionnement. Enfin, Stéphan Muller, membre de la commission communication partageait que les médias d’aujourd’hui peuvent prendre un rôle missionnaire. Le tour de table a ainsi montré d’humbles visages d’Eglise, très différents, ouverts à l’humanité de chacun.

Régis Laulé, pour nourrir sa vie de prière avec d’autres prêtres, fonde la fraternité de Jésus. Depuis un an Mgr Ravel a demandé à la fraternité de Jésus de soutenir l’élan missionnaire des paroisses. Il est intervenu à l’assemblée de zone en rappelant que « la source de la mission nous vient d’un Dieu qui est trinité, qui est relation, qui est amour. Il vit tellement de joie dans cet amour qu’il a eu envie de le partager et de donner vie à l’humanité. »

Grâce, eucharistie et communion

Trois mots sont essentiels pour la mission : la grâce, l’eucharistie et la communion.

« La grâce, c’est la gratuité. Nous n’avons pas choisi d’exister. Dieu non plus n’a pas choisi d’exister. Il est. Dans sa nature Dieu est conscient Le père Régis Lauléqu’il est gratuitement. La vie est gratuite, l’amour, la miséricorde, le pardon sont gratuits. Aujourd’hui, nous avons besoin d’être sauvés du manque d’esprit de gratuité. »

L’eucharistie est le cœur de la vie chrétienne. Des contemporains de Jésus lui ont demandé la guérison, des miracles, mais personne ne lui a demandé qu’il donne sa vie. « Le Père, par amour, a tout donné à son fils. Jésus fait comme son papa à son tour, il donne tout, il donne sa vie. C’est le merci de Jésus »

De même, l’homme ne se converti pas pour mériter le ciel puisque le ciel est gratuit. « Quand le chrétien agit, c’est pour dire merci. C’est l’attitude de gratuité qui est jugée. Si je me disais en voyant un mendiant, je lui donne une pièce pour gagner le ciel, je ne serai pas respectueux de cette personne. Nous sommes invités à faire de nos vie un merci. »

Jésus envoie ses disciples deux par deux. La communion permet de vérifier ce que nous disions nous. « Dans une EAP (Equipe d’Animation Pastorale), c’est formidable quand l’idée d’une personne peut devenir celle d’une équipe ; quand les « je » deviennent un « nous ». Dire nous c’est déjà éviter de faire un abus d’autorité. Le départ du nous c’est que Dieu est en moi. L’Esprit Saint est la première personne qui nous apprend à dire nous. »

L’assemblée de zone de ce vendredi 15 octobre s’est terminée par le témoignage de différentes personnes qui ont participé au Congrès Mission.

Les membres du bureau de zone, Brigitte Rombourg, Sylvie Borschneck et Marie-Claude Philipps ont conclu la réunion en s’invitant, avec l’animateur de zone dans les 14 communautés de paroisses pour expliquer le fonctionnement de la zone pastorale. L’objectif et le renouvellement des équipes.

Pour Jean Thomas, la structure de la zone pastorale, les EAP des communautés de paroisses sont des moyens organisationnels qui permettront à l’Église d’avancer autrement, en réfléchissant davantage en équipe, en ne laissant pas le prêtre seul, en partageant les responsabilités : « La nouvelle manière de faire église ensemble est encore à inventer. Le temps est venu pour avancer dans nos manières de faire église. Le temps nous presse ! Profitons du moment pour remettre nos fonctionnements profondément en cause afin de réveiller de nouvelles dynamiques. »

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