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Départ du p. Eric+

MESSAGE de l’évêque de Rabat

Mes chers frères et amis, les paroissiens du Père Eric, sa famille et ses amis,

Je suis le père Cristóbal, salésien, prêtre, archevêque de Rabat, donc évêque, à partir de quelques jours, de votre cher curé Eric. Je vous remercie de ce don que vous nous partagez en nous envoyant la personne d’Eric.

Oui, c’est vrai que c’est lui-même qui veut venir, mais en même temps c’est Dieu qui nous l’envoie. C’est à un appel de Dieu qu’Eric entend et auquel il répond en venant au Maroc. Unissez-vous à la générosité de Dieu qui l’envoie au Maroc, ainsi il sera votre curé que vous envoyez pour que d’autres personnes, chrétiennes et musulmanes, puissent bénéficier de sa présence et de son travail, comme vous l’avez fait jusqu’à présent.

Vous venez tous en Lui et avec Lui ; vous êtes tous des missionnaires du Royaume de Dieu, là où chacun doit être présent. Que le témoignage de générosité d’Eric nous stimule tous pour devenir des apôtres du Royaume, des artisans de paix, des  bâtisseurs de ponts et constructeurs de la fraternité universelle.

Nos Églises de Strasbourg et de Rabat, qui ont toujours été sœurs dans l’Église universelle, renforcent maintenant leur lien de fraternité en la personne d’Eric. Il nourrira cette fraternité à travers la communication de ses nouvelles et le partage de son expérience. Vous répondrez à votre tour en l’appuyant avec votre prière, vos encouragements et, si besoin était, avec votre aide matérielle.

Le départ d’Eric a une dimension de tristesse, bien sûr, mais, dans la profondeur du fait, c’est une joie : un chrétien prêtre veut faire la volonté de Dieu en se mettant au service du Royaume là où le Seigneur l’appelle. N’est-ce pas cela un motif pour nous réjouir ?

Que son exemple nous pousse tous à faire de même : non pas que vous devez venir tous au Maroc, mais oui faire tous la volonté de Dieu, répondre avec générosité à l’appel que Dieu fait à tout un chacun.

Restons unis dans la fraternité et aidons-nous les uns les autres par la prière.

Bon courage et allons de l’avant !!!

Mgr Cristobal – cardinal – LOPEZ, archevêque de Rabat

Pourquoi le Maroc ?

Je dis souvent : « Je n’ai pas choisi le Maroc, mais c’est le Maroc qui m’a choisi ! » Et cela est une longue histoire qui a débuté en 2004 avec mon premier séjour de deux semaines parcourant plus de 2.000 km dans le pays en train et minibus, et faisant mes premières expériences typiques marocaines.

Cette histoire-là s’est alors entremêlée avec de nombreux voyages dans ce pays (que je compte plus), avec une recherche spirituelle, avec une (re)découverte du charisme des moines de Tibhirine grâce au film « Des hommes et des dieux » (mai 2010), avec une première expérience d’Eglise en terre d’Islam en avril 2012 lors d’un séjour à Gafsa en Tunisie et la même année un séjour au monastère ND de l’Atlas à Midelt et la rencontre de fr. Jean-Pierre, dernier survivant de Tibhirine (j’ai d’ailleurs eu la chance (le privilège) d’être à Oran pour la célébration de béatification des 19 martyrs d’Algérie).

Ce « moment » (kairos) a été pour moi un déclencheur, celui d’une envie de m’engager dans le dialogue islamo-chrétien. Ce désir a rencontré alors celui du Vicaire Épiscopal de Mulhouse qui cherchait un prêtre pour cette mission. Je suis ainsi arrivé en 2013 à Illzach et cette mission s’est très rapidement concrétisée (et même élargie au dialogue inter-religieux en général) avec mon implication au sein du Groupe d’Amitié Islamo-Chrétienne 68 (GAIC). Au fil du temps, un large réseau de relations et de confiance s’est tissé. Cette mission m’a aussi amené à me former durant les 6 premiers mois de 2016 à l’institut oecuménique de théologie al mowafaqa à Rabat au Maroc. Cela m’a permis un fort ancrage dans la vie ecclésiale du diocèse marocain.

C’est ainsi que peu à peu s’est forgé en moi ce projet de pouvoir – un jour – donner un peu de temps à cette église, à ce pays, dans l’esprit des moines de Tibhirine (car j’accorde une grande place à la dimension spirituelle du dialogue inter-religieux), mais aussi de St Charles de Foucauld, un personnage qui m’a aussi beaucoup marqué (je fais d’ailleurs parti de la Fraternité Sacerdotale Jesus Caritas) et qui m’inspire aussi, notamment dans une dimension de gratuité toute monastique de mon ministère.

Un autre « moment » de ma vie m’a permis d’anticiper ce projet et de répondre également à l’appel de l’évêque de Rabat en recherche de prêtres pour son diocèse. Ce projet a trouvé une oreille attentive dans la personne de mon évêque et de son Conseil (merci à eux), qui m’ont donc permis d’être « mis à disposition du diocèse de Rabat pour une période de 3 ans. » À partir du 1er octobre, j’exercerai mon ministère auprès des ((très) petites) communautés de Ouarzazate et d’Errachidia (distante de 300km et 4h30 de routes).

Errachidia est une petite communauté d’une dizaine d’étudiants subsahariens et de migrants. Ouarzazate est aussi une petite communauté, sans étudiants, plutôt composée de quelques européens fixes et de touristes de passage. Une communauté de Sœurs Blanches va aussi venir s’installer. Le ministère paroissial ne sera donc pas la plus grande part, mais essentiellement une présence et une vie (évangélique) au milieu de la population dont il faudra aussi apprendre la langue. Ce sera aussi l’occasion d’approfondir des connaissances sur l’Islam et le dialogue islamo-chrétien.

? Cliquez sur l’image ci-dessous pour en savoir un peu plus …

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