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Chemins d’art sacré 2021

« 23 ans d’Art Contemporain dans les églises ! »

Du 1er juin au 15 octobre 2021

Laurence Levardlaurence.levard@diocese-alsace.fr – 06 86 45 47 52

Le Chemin d’art sacré, une initiative du diocèse de Strasbourg

Initiative du père Charles Singer, le Chemin d’art sacré est né d’une intuition formidable : réaliser des expositions d’art contemporain dans certaines églises remarquables d’Alsace, du Haut et du Bas -Rhin avec des artistes qui créent pour le lieu.

Ces artistes sont accompagnés dans leur projet par la personne, responsable du Chemin d’art sacré, hier Bertrand Schlund, aujourd’hui Laurence Levard. Deux années sont souvent nécessaires à cette préparation. Il s’agit d’un cheminement spirituel et artistique qui est proposé au visiteur par l’artiste avec un thème donné comme fil conducteur, appuyé par une citation biblique.

Depuis plus de 21 ans, près de 100 000 touristes suivent cette kyrielle d’expositions avec intérêt, qu’ils soient alsaciens, touristes français ou étrangers, notamment des allemands qui s’enthousiasment pour ce parcours. Rares sont les festivals d’art sacré en France, Paris, Senlis, Lyon, Autun et Reims en organisent régulièrement. Le Chemin d’art sacré est par conséquent une chance pour l’Alsace.

La 23ème édition

L’été 2021, de début juin à mi-octobre, le Chemin d’art sacré innove encore cette année en élargissant son circuit et en passant de douze à quatorze églises. Ces deux églises supplémentaires sont celles de Surbourg dans le Bas-Rhin et de Feldbach dans le Haut-Rhin qui rouvrent après travaux. Murbach est fermée pour travaux imminents.

Et comme d’habitude, nous avons tous les deux ans une exposition collective dans l’église Saint-Georges de Sélestat, qui est conçue en 2020 comme un hommage au peintre Camille Claus à l’occasion du centenaire de sa naissance.

Surbourg est connu pour son abbatiale dont les origines remontent à la seconde moitié du VIème siècle lorsque Saint Arbogast était évêque de Strasbourg.

Mais l’église actuelle date essentiellement de la première moitié du XIème siècle. (Premier art roman alsacien). L’édifice s’élève sur un plan basilical à trois nefs plafonnées se terminant par un transept et des absides voûtées en cul-de-four. A l’intérieur, des damiers peints à fresque sur les piliers et colonnes dénotent un parti pris très original qui correspond semble-t-il à ce qui a pu exister auparavant.

Feldbach est un prieuré clunisien, fondé par le comte de Ferrette à la suite d’un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle. Dédiée à la Vierge marie et à Saint Jacques, l’église sert de sépulture au fondateur et à ses descendants. L’ancienne église conventuelle des bénédictines sous obédience de l’abbaye de Cluny, date du second tiers du XIIème siècle.

La façade, dite « à l’italienne », reprend la structure intérieure. L’originalité du bâtiment tient dans la répartition de l’espace. Les trois premières travées de la nef, qui accueillaient les paroissiens, s’ouvrent sur les bas-côtés par des arcades en plein-cintre reposant sur des colonnes, tandis que les trois dernières (orientales), qui accueillaient les moniales, sont pleines, bouchées par un mur. Le décor de Feldbach se distingue des édifices du 12e siècle en Alsace par des chapiteaux à feuillages inspirés…

De Wissembourg à Feldbach, le Chemin d’art sacré déroule une 23ème édition riche et variée, avec 26 artistes, qui fait la part belle à la peinture mais on y trouve également de la sculpture, de la photographie, des films, des collages, des pastels, des objets en papier, des vitraux sur plexiglas, des rouleaux, des anamorphoses…

Édito : L’art, un acte essentiel à notre humanité

L’artiste c’est d’abord celui qui libère la vie. Le philosophe Gilles Deleuze l’explique ainsi : « à la base de l’art, il y a cette idée, ou ce sentiment très vif, une certaine honte d’être un homme qui fait que l’art consiste à libérer la vie que l’homme a emprisonnée. »

Être libre, c’est aussi s’inscrire dans quelque chose de plus grand que soi. Mircea Eliade, indique que « l’expérience du sacré (plus large que les religions) est indissolublement liée à l’effort fait par l’homme pour construire un monde qui ait du sens [1] ».

Pour l’artiste Christian Boltanski, l’activité artistique est forcément liée au sacré. Et il ajoute : « J’ai envie d’exposer dans des églises, parce que ce sont des lieux qui sont à la fois ouverts à tous, et en même temps des lieux de réflexion, de silence et l’on y trouve des œuvres d’art que l’on peut regarder ou ignorer. Actuellement, ce genre d’expériences m’intéresse beaucoup plus que d’exposer dans un musée [2].» L’expérience des Chemins d’art sacré en Alsace s’ancre dans cette même vision depuis déjà plus de 22 ans. Le sacré sépare mais relie en même temps.

L’artiste a besoin de liberté, de transcendance mais aussi de beauté. Cette quête de la Beauté que prônait Socrate, permet d’accéder à une seconde beauté, métaphysique et éthique, où le beau est identifié au vrai et au bien. La Beauté est l’un des attributs de Dieu. « Tard, je vous ai aimé Beauté si ancienne et si nouvelle ; tard, je vous ai aimée. C’est que vous étiez au-dedans de moi et, moi j’étais en dehors de moi, » écrivait St Augustin dans ses Confessions.

Enfin l’artiste par ses dons, son travail et sa sensibilité permet à l’art non pas de reproduire le visible mais de le rendre visible selon la fameuse expression de Paul Klee. En changeant  quelque fois tout simplement d’angles, de points de vue, de techniques… l’art met en évidence quelque chose de caché jusque-là. Et il nous rejoint dans notre humanité et notre quête.

Jérôme Alexandre va encore plus loin dans son affirmation : « L’art interroge en profondeur la réalité et l’exprime sur un mode sensible. La Foi chrétienne, quant à elle, croit que Dieu s’est  donné à l’homme dans le sensible. Elle croit que Dieu aime et sauve ce qu’il a créé : la chair, les choses visibles autant que les invisibles, le monde. [3] »

Être artiste c’est aussi contribuer à réenchanter le monde. Zarina Khan est philosophe, actrice et réalisatrice russe, tunisienne, pakistanaise et française. Elle a découvert en elle-même « un  pays sans frontières aucune, animé par la liberté de l’être, un pays où la transversalité des cultures se vit, où religions et politiques se côtoient dans le partage d’émotions universelles. Et où le sacré s’élève au-dessus des contextes temporels : le pays de l’Art, le pays de la création, où se dessine, renouvelé à travers les siècles, l’enchantement du monde. » L’art permet de  maintenir cette petite flamme d’Espérance qui manque cruellement à notre monde. Il participe d’un acte de résistance essentiel à notre société et à notre humanité.

Laurence Levard, Responsable du Chemin d’art sacré


1 Journal du 24 juin 1968
2 Revue des deux mondes, novembre 1992
3 Cf L’art contemporain, un vis à vis essentiel pour la Foi

Le 23e « Chemin d’art Sacré en Alsace », initiative de l’Église catholique en Alsace, est organisé par l’Archevêché de Strasbourg. Il est soutenu par les communautés paroissiales et les municipalités qui accueillent les différentes expositions.

Expositions ouvertes au public tous les jours
du 1er juin au 15 octobre de 9 h à 18 h – Entrée Libre.

Manifestations placées sous le patronage de Mgr Luc RAVEL, Archevêque de Strasbourg.

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