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L’abbatiale Sainte Walburge de Walbourg

Il n’est pas rare que les visiteurs de l’abbatiale de Walbourg disent avant de partir qu’ils ne soupçonnaient qu’elle contenait autant de richesses. A l’écart du village, moins connue que d’autres édifices, cette abbatiale romano-gothique attire aussi bien des classes ayant à leur programme le Moyen Age ou les styles architecturaux roman, gothique, voire baroque, que des classes de primaire et de collège, mais aussi des visiteurs allemands sur les traces des Hohenstaufen (Frédéric Le Borgne, le père de Barberousse étant enterré ici).

Les visites guidées, adaptées aux demandes, peuvent durer moins d’une heure ou plus, selon la demande. L’accent peut être particulièrement mis sur l’architecture, l’histoire ou les richesses artistiques (sculptures, fresques, vitraux…), mais une visite complète dure environ une heure et demie.

Quand on la contemple du côté sud, depuis la Forêt Sainte, on s’aperçoit que son clocher se trouve au milieu, entre la nef romane pour sa partie basse (début du XIIè), et le chœur gothique (XVè).

C’est dans cette dernière partie que se trouvent les principales richesses de l’église consacrée à Sainte Walburge, qui a donné son nom au village : des stalles, des fresques, un statuaire de cinq statues en bois polychrome récemment restaurées, et une tour eucharistique de huit mètres de haut.

Ses fameux vitraux 

Mais le joyau de l’abbatiale ce sont les cinq vitraux du chevet du XVè siècle, sans équivalent, qui constituent une suite chronologique biblique de 63 panneaux retraçant la vie de Marie, l’enfance et la Passion du Christ, la vie de Saint Jean-Baptiste, et, côtés nord et sud diverses scènes religieuses disparates, prises dans les anciens vitraux de la nef.

Pour voir les détails des vitraux, nous avons pris l’habitude de montrer sur un écran les scènes, au pied des vitraux, aux dimensions exactes de chacun des 63 panneaux (environ 80 cm sur 55 cm).  Non seulement apparaissent ainsi des détails picturaux comme par exemple les plis des vêtements, mais aussi l’expression des visages, dont celui du Christ ou de ses bourreaux. Au choix des visiteurs nous présentons soit le cycle de Marie, soit celui de la Passion, soit celui de Jean-Baptiste, chacun comportant 21 tableaux. Le plus demandé est le cycle de le Passion qui occupe la place centrale de l’abside, symbolisant ainsi que la spiritualité médiévale accordait une grande importance à la Passion du Christ. Ces vitraux sont attribués à Pierre Hemmel, dit Pierre d’Andlau, ou à Hans Hirtz. Certains vitraux de Saint-Guillaume, à Strasbourg, sortent du même atelier : on retrouve des scènes identiques. Parmi ces 63 panneaux, il faut distinguer le portrait de Burckard, le plus grand abbé de l’abbaye de Walbourg (à l’origine de toute la partie gothique en 1456), et le blason des Müllenheim. Il reste donc 61 scènes religieuses. Mais comme la Crucifixion occupe à elle seule 6 panneaux, on a, en fait,  59 scènes bibliques, inspirées soit d’écrits apocryphes, soit des quatre évangiles.

Comme le chœur est orienté vers l’Est (le soleil qui se lève étant le symbole du Christ ressuscité) le lever du soleil à travers ces vitraux est un éblouissement matinal que les prêtres du séminaire savaient apprécier du « temps de la religion du matin «.

La Sainte Cène du cycle de la Passion 

Il est difficile de choisir parmi toutes ces scènes si variées. Néanmoins pour donner un exemple de leurs richesses, voici quelques détails de la Sainte Cène qui mérite d’être décrite, comme d’autres, le choix restant subjectif. Elle relate en fait le moment exact où Jésus annonce la trahison de Judas. Les douze apôtres sont autour d’une table ronde avec le Christ. Cette composition circulaire est rare pour la Sainte Cène : on est plutôt habitué à une disposition horizontale à l’image de la célèbre et monumentale peinture murale du couvent des Dominicains de Léonard de Vinci, à Milan. Il existe une représentation plus étroite encore que la nôtre, et de forme allongée, à la chapelle de la clinique Saint-François de Haguenau. Les comparaisons révèlent en fait que les peintres et maîtres verriers sont obligés de s’adapter à l’espace disponible. Jésus, sur le sein duquel repose le disciple bien-aimé, bénit et consacre l’hostie qu’il tient de la gauche. A ce moment un diablotin, en forme en petit dragon vole vers Judas pour entrer dans la bouche du traître. Celui-ci est vêtu de jaune, et porte une bourse à la ceinture. Ses traits trahissent un homme abruti par de vils passions : la couleur rouge de sa peau est symbole de vice, et le jaune de sa bure symbole de trahison. La figure de Jésus est admirable par son expression de tristesse et de noble résignation. C’est du moins ce qu’a choisi de faire dire l’artiste peintre et verrier au visage, la Bible n’en faisant pas mention. A côté de Judas se trouve un apôtre qu’on confond souvent avec lui : il semble se désintéresser de la Cène, regardant vers nous. Mais à certains éclats du vitrail on se rend compte que sa tête est interpolée, c’est-à-dire rapportée d’un autre vitrail en guise de restauration. Autre choix à faire par le peintre : les arrière-plans dont il n’est pas question non plus dans la Bible. On peut constater que toutes les scènes d’intérieur ont comme décor des détails d’architecture romane, et les scènes d’extérieur des motifs floraux stylisés bleus qui neutralisent l’arrière-plan, nous obligeant à nous concentrer sur l’essentiel, à savoir la scène biblique du premier plan, tout à fait fidèle aux versets sacrés. Le bleu est la couleur dominante des vitraux, au point que certains n’hésitent pas à parler du bleu de Walbourg.

Comme les vitraux sont très menacés par la pollution atmosphérique qui attaque le verre, la municipalité a décidé d’entreprendre d’importants travaux de restauration prochainement. C’est capital, car ils ont échappé durant plus d’un demi-millénaire à de multiples dégradations comme les grandes guerres. Grâce à cela l’abbatiale pourra être transmise aux générations futures dans toute sa splendeur.

Contact pour les visites : M. Jean-Louis Kopf ( 0616727039 ).

Jean-Louis Kopf

Equipe pastorale du tourisme, Communauté de paroisses « entre Eberbach et Sauer »

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