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Soupe solidaire de la pastorale des migrants

Faites du bigos, pas la guerre !

Au milieu de la semaine, au milieu de la journée, au temps du carême, un mardi 29 mars au milieu de nos vies …. Nous nous sommes rassemblés pour célébrer, puis déjeuner ensemble. Un temps court entre les deux qui permet à ceux qui travaillent d’y être aussi. Dans l’ambiance synodale, s’étant arrachés à nos faire quotidiens pour marcher ensemble, tout en restant assis, à la chapelle et à table, accueillis. Agape, célébrer la vie.

C’était une rencontre annuelle organisée par la Pastorale des Migrants à la Maison Diocésaine à Strasbourg. Traditionnellement nous l’appelons : Soupe Solidaire mais au fil des années cette soupe est devenue solide, SolidAir – un repas festif et solidaire, confectionné par nos soins. Nous y accueillons particulièrement les collègues, laïcs et prêtres, qui habitent nos maisons diocésaines mais aussi nos partenaires associatifs et avant tout les personnes en situation de migration accompagnées par nos services. Chaque année nous continuons dans le thème de la JMMR, décliné selon les actualités. Ainsi « Vers un Nous toujours plus grand » a enlacé la guerre en Ukraine et tous autres guerres et conflits existants dans le monde.

Nous ne pouvons pas nous taire face à la misère et aux tragédies humaines qui font fuir les gens de leurs pays, face à la raideur de ceux qui au lieu d’ouvrir leurs cœurs et leurs portes, les verrouillent. Et aussi face à nous-mêmes, quand on n’arrive plus à se regarder dans un miroir, ni dans les yeux d’un ami, dépités par la peur et l’impuissance. Souvent nous ne savons plus ni comment vivre, ni quoi faire, ni par quel pont traverser.

Par un élan naturel, viendrait alors, du côté du cœur, l’émotion qui nous porte vers le faire, l’agir, se rendre présent. Elle nous (re)anime et nous permet d’ouvrir les yeux, de se sentir humain et vivant. On mettrait vite la réflexion au-devant, comme un paravent mais « quand c’est le moment d’ouvrir la porte, il faut l’ouvrir sans trop réfléchir ». C’était la parole du Père Hubert* qui a célébré l’Eucharistie et la vie avec nous. Dans son homélie et en lien avec l’Évangile du jour (Jn 5, 1-16) il s’était penché sur les hésitations humaines qui remettaient en question Jésus qui guérit le jour du Sabbat et l’homme, guéri par lui, qui porte son brancard. Tout cela dans un court verset : « Lève-toi, prends ton grabat, et marche ! » Impensable, non-conforme à la loi, immorale, injuste… Vraiment ? Le Sabbat – le jour du Seigneur n’est-il pas à Dieu ? Ne devrait-il pas être tourné vers Dieu et vers tout être humain qui a besoin d’être secouru ? Pourquoi chercher la faute là où on se dépêche de faire du bien ? Alors le Père Hubert nous a rappelé l’histoire de l’exil des Alsaciens au temps de la Seconde Guerre mondiale, accueillis par les Périgourdins, avec leurs portes grandes ouvertes. Sans exception, sans hésitation… alors que l’alsacien ressemblait à l’allemand… Faut-il choisir qui accueillir maintenant ou critiquer le non-accueil précédent ? Ou plutôt aller au-devant, sans paravent de protection ? Recommencer inlassablement, éternellement.

Dans notre chapelle, devant l’autel il n’y avait pas de fleurs mais un grand bouquet de drapeaux. Y compris alsacien. Y compris ukrainien. Notre regard pouvait s’y poser. Nous avons prié, nous avons chanté, nos âmes/corps s’y sont un peu recueillis et reposés. Avec les tissus des drapeaux et de nos présences, nous avons tricoté l’humanité (selon la formulation du Père Hubert).

Puis nous nous sommes déplacés vers la salle à manger. Cette année le plat principal était confectionné par la communauté polonaise. C’était le bigos, la version polonaise de la choucroute qui a ses origines en Europe Centrale. Il n’y avait pas de prix de repas fixé mais un appel au don afin que la Pastorale des Migrants puisse réalimenter sa caisse de solidarité lui permettant de soutenir, aussi financièrement, les personnes qui viennent. De plus, cette année, une collecte d’objets ciblés a été mise en place. Ils seront acheminés par l’association Les vélos du cœur vers l’Ukraine.

Entre réflexion et émotion, saurons-nous trouver le chemin vers l’autre ?

Alors… Faites du bigos ! pas la guerre…

Arletta*

Cette année, dans l’urgence de la guerre en Ukraine, nous vous proposons aussi une collecte de produits. Avec d’autres associations qui œuvrent en faveur des migrants et qui sont en ce moment particulièrement investies dans l’accueil des Ukrainiens, nous avons sélectionné des produits qui semblent être les plus attendus.

Ci-joint la liste des produits utiles à déposer à la Maison Diocésaine Saint Pierre  jusqu’au 8 avril.


*Mgr Hubert Schmitt, Vicaire Général de Strasbourg, prêtre accompagnateur de la Pastorale des Migrants
*Arletta Thomas, Responsable du service diocésain de la Pastorale des Migrants, Strasbourg.

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