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Berrwiller – église Sainte Brigide

L’histoire de cette église baroque rassemble à elle seule les événements qui marquèrent la vie de l’Alsace au cours des siècles

C’est dans le Liber Marcarum- document de recensement des paroisses de l’évêché de Bâle rédigé entre 1441 et 1469- qu’il est spécifié pour la première fois l’existence , à Berrwiller, d’ une église dédiée à Ste Brigide d’Irlande,vraisemblable émanation de l’abbaye de Murbach.

L’ancienne église , dont il ne reste que le porche principal , avait été choisie, dès le XVe et XVIe siècle comme sépulture de la famille des Waldner de Freunstein , résidents du Weckenthal ; en 1765 , elle tombait en ruine, ayant pourtant survécu aux destructions des suédois un siècle plus tôt, lors de la guerre de Trente ans ; il fut décidé , avec l’accord du Prince Evêque de Bâle dont dépendait alors la paroisse, de la démolir en partie, de l’agrandir, et de la doter d’un nouveau clocher , plus élancé.

Sitôt la reconstruction terminée, un incendie retarda son inauguration à 1772 . La suppression universelle de la Compagnie de Jésus par Clément XIV en 1773, après son expulsion de France par Louis XV dès 1765, permit une acquisition inespérée : celle du mobilier de la chapelle désaffectée du collège des Jésuites d’Ensisheim.

L’église en conserve depuis 1793 le maître autel et les autels latéraux, seuls vestiges religieux de style baroque de ce qui allait devenir une prison d’état après la Révolution . Elle fut dotée, dans la même période , d’un tableau monumental représentant Ste Brigitte de Suède ; la confusion de l’acquéreur, entre la sainte missionnaire irlandaise, Brigide, et l’abbesse suédoise, Brigitte, comme l’origine de cette toile impressionnante datée 1760, (peut-être vestige récupéré lors de la vente du mobilier de la communauté des sœurs dominicaines chassées de Schoenensteinbach ), sont aujourd’hui encore sujets à polémiques .

L’an 2 de la République Française vit disparaître les deux des trois cloches ,les plus récentes ( la petite et la moyenne) , réquisitionnées pour en faire de la monnaie ; la plus ancienne ,le « la », fondue en 1652dans un atelier de Soultz ,un temps détrônée par les guetteurs allemands en 1917, a repris sa place depuis 1925 dans un trio à commande électrique toujours en service .

Quant à l’orgue du XVIIIe siècle ,construit par Martin Bergäntzel d’Ammerschwihr en 1784, réparé une première fois par Joseph Rabiny vers 1798 ,restauré et enrichi en 1844 par le célèbre facteur Claude Ignace Callinet de Rouffach ,…

il subit en 1916 la décision de l’autorité militaire allemande de récupérer l’essentiel de l’étain à des fins de guerre ; seuls le buffet d’orgue d’origine et deux jeux de tuyaux Callinet ont pu être récupérés en 1978 par le facteur d’orgues Guerrier de Willer , reconstituant un instrument mécanique, comme à l’origine

Le 11 septembre 2016, la dédicace d’un nouvel autel par Mgr Christian Kratz clôturait solennellement cinq années de travaux de rénovation de notre église à l’occasion de son 250e anniversaire. Initialisée par les équipes de bénévoles de la journée citoyenne, conduite par le Conseil de fabrique, soutenue par la municipalité qui assura la maitrise d’ouvrage et la gestion de la réfection extérieure, elle devait assurer l’isolation du grenier, la réfection du système électrique, de la sonorisation et surtout restaurer et remettre en valeur le mobilier et les œuvres d’art du XVIII e siècle.

Outre les entreprises du bâtiment ou plus spécialisées comme l’Atelier de l’est de Marmoutier pour les toiles , l’Atelier du Vieil Armand de Wuenheim pour l’ébénisterie et les dorures, l’Atelier Chauvot de Bray (71) pour l’autel, cette aventure a bénéficié de l’engagement et du bénévolat exceptionnels d’artisans –artistes locaux pour la restauration du Chemin de Croix, la reconstitution des faux bois de la tribune, des fonds baptismaux, la réalisation d’un oratoire marial …et de la générosité des paroissiens encouragée par la Fondation du Patrimoine et des subventions du département.

« Aides-toi, le Ciel t’aidera ! » L’audace d’une telle restauration assumée par une communauté paroissiale, somme toute modeste, a de quoi surprendre. Elle met bien en évidence le rôle particulier de la Fabrique de l’église au sein d’un village.

Officiellement uniquement responsable des conditions matérielles indispensables au bon déroulement du culte, elle se doit de réfléchir à un projet plus vaste, plus enthousiasmant, plus fédérateur. Elle prouve l’efficacité d’une collaboration sans arrière-pensée de la paroisse avec la mairie.

Elle est dépositaire du patrimoine matériel et spirituel de la population ayant vécu à l’ombre de son clocher ; elle se doit d’adapter cet héritage aux besoins de nos contemporains.

Elle est soutien au témoignage de la communauté catholique. Ainsi l’«église au cœur du village » continue à signifier la présence divine parmi nous… et interpelle ceux qui le cherchent .

 

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