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Meinau-Homélie du 7 mars 2018

Homélie du jour

La clé des rapports contrastés et même paradoxaux entre les divers personnages – et par le fait même la clé de la parabole – se trouve dans l’interprétation du statut de cet homme, désigné comme un « Maître », mais qui se comporte en réalité comme un Père.

Le premier fruit de l’obéissance des bons serviteurs, est la découverte de leur statut de fils : ils peuvent garder le bien confié puisqu’ils sont les héritiers et que « tout ce qui est au Père est à eux » (cf. Lc 15, 31 ; Jn 17, 10). Aussi « celui qui a accueilli le don de la filiation, recevra encore », car la joie du Père est de combler sans mesure ses enfants de sa propre vie. Comment pourrions-nous restituer un tel don ?

A nous de choisir notre attitude : garder vivante la mémoire du Seigneur et travailler généreusement à la venue de son Royaume, en y engageant tous les talents que Dieu nous a confiés ; ou bien enfouir ses dons « en terre », ne les utilisant que pour des choses de ce monde, dans l’oubli de notre statut filial.

Que cette parabole réveille en nous la mémoire de notre élection : « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ; maintenant je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15, 15).

Et puissions-nous mettre tous nos talents et chaque instant de notre vie à profit pour servir le Seigneur en accomplissant généreusement notre devoir d’état. Nous connaîtrons alors la joie de nous entendre dire, au retour de l’Epoux qui vient : « Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître ».

Seigneur tu ne nous demandes pas l’impossible : seulement de “vivre calmement, de faire chacun ce que nous avons à faire, de nous encourager à progresser”, et surtout : “de nous aimer les uns les autres” (1ère lect.), nous souvenant qu’en toi nous sommes tous frères.

Alors de nos cœurs pourra s’élever le chant nouveau des rachetés, qui attendent le retour de leur Maître ; “car il vient pour gouverner la terre, pour gouverner le monde avec justice, et les peuples avec droiture” (Ps 97).

Père Philippe

appel décisif à la Meinau

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