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Résurrection et CoVID19

De nombreux dessins humoristiques circulent dans la presse et sur internet en cette période des fêtes de Pâques 2020.
Ces dessins viennent heureusement nous divertir en ce temps de confinement obligé, mais aussi indirectement nous faire réfléchir de manière un peu plus profonde.

1° L’un des dessins nous montre Jésus devant le tombeau de Lazare qui lui dit « Lazarre ! Sors dehors ! »… et Lazare de répondre « Je coche quelle case ? ».

Nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu : à l’image du Dieu vivant, du Dieu de la vie. Ainsi, pour reprendre le terme des attestations que nous ne connaissons maintenant que trop bien, ce n’est pas la vie qui est « dérogative » à la mort ! C’est la mort qui vient poser ses limites à la vie. Notre condition « normale » c’est la vie et non la mort …

Alors oui, il n’y a pas d’autre condition, d’autre case à cocher pour vivre que d’accueillir cette vie à laquelle le Christ nous appelle, pour affirmer que jamais cette vie de baptisé ne sera vaincue par la mort.

 

 

2° Un autre dessin nous montre un soldat romain devant le tombeau dans lequel se trouve (encore) le corps de Jésus, avec un titre « Confinement ! Rome envisage de repousser Pâques à une date ultérieure ». De l’intérieur du tombeau fermé, une voix s’exclame : « Eh non !!! Déconnez pas ! ».

Ce dessin a été publié au début du confinement lorsque certains médias pensaient que le Pape allait prolonger le Carême pour que les fidèles puissent célébrer la résurrection du Christ après la levée du confinement.

Mais ce jour de la résurrection, au-delà des péripéties des calendriers et au-delà de la nécessité du confinement ne saurait être « reporté » : l’espace, c’est-à-dire la réalité du Christ présent au milieu de nous est supérieure au temps.

La résurrection du Christ est vraie chaque jour.

Le tombeau est vide, définitivement.

Le matin de Pâques est là pour nous le rappeler et nous l’annoncer chaque année, on ne peut pas différer une telle nouvelle même pendant une pandémie : le Christ est ressuscité !

 

 

3° Un troisième dessin nous montre un policier qui demande à Jésus alors qu’il s’apprête à sortir du tombeau « Vous avez votre attestation de sortie ? »

L’image du tombeau, de la mort, est devenue une métaphore fréquente dans la situation sanitaire de ce printemps 2020. Combien de familles meurtries par deuil d’un être cher, disparu en quelques jours parfois à l’autre bout de la France, seul ? Combien de familles confrontées à des funérailles en comité très restreint directement au cimetière, sans passer par une célébration à l’église ? La lutte contre le CoVID19 est malheureusement à ce prix.

Cependant, combien d’autres métaphores, d’autres signes qui nous disent aussi la puissance de la vie : même sans attestation de sortie, le Christ agit au milieu de nous à travers nos actes de fraternité.

Courage et sens du devoir de ceux qui soignent encore et toujours les malades du CoVID19. Mais aussi multiplication des gestes d’attention aux autres, aux voisins, aux personnes isolées. Initiatives foisonnantes des prêtres, des laïcs, des communautés, pour continuer à gouter la Parole de Dieu, pour prier en communion les uns avec les autres.

Toutes ces gestes et ces propositions nous disent la beauté de notre humanité lorsqu’elle n’oublie pas d’être fidèle à elle-même. Le Christ n’a pas besoin d’attestation dérogatoire de sortie, chaque chrétien porte une part de l’attestation dérogatoire du Christ : il agit à travers nous !

4° Un quatrième dessin nous montre un Jésus après Pâques demandant « On est au courant pour ma résurrection ? » et un apôtre de répondre « La nouvelle a dû vite se répandre : j’ai demandé à ma femme de ne le répéter à personne ».

C’est aux femmes en premier que Dieu manifeste la résurrection du Christ, alors qu’à l’époque le témoignage d’une femme est toujours sujet à caution pour être pris en compte. Et non, ce n’est pas pour que la nouvelle se répande plus vite !

C’est plutôt parce qu’il s’agit d’un message de vie fondamental à transmettre à l’humanité entière, que la première annonce de la résurrection est passée par celles qui transmettent et portent la vie en elles : les porteuses de vie humaine portent aux apôtres le message de la vie éternelle.

Du fond du tombeau vide, du fond de notre confinement et de l’absence de nos rassemblements en Eglise, une grande nouvelle de vie jaillit plus que jamais ! Du fond du tombeau, les apôtres et les femmes qui les accompagnent découvrent la vie. Non seulement celle d’un Christ ressuscité, mais aussi une vie nouvelle pour eux. Ils avaient été abattus par la passion et la mort de Jésus. Au contact du tombeau ils redeviennent des vivants, des proclamateurs de vie et des témoins. C’est l’espérance de la vie éternelle auprès du Christ que nous devons proclamer et déjà vivre dans nos cœurs.

Saint Paul l’affirmera plus tard dans sa lettre aux Romains (10,9 « Si de ta bouche tu affirmes que Jésus est Seigneur, si dans ton cœur tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé. »

5° Et enfin un dernier dessin pour nous rappeler que nous sommes toujours le pauvre ou l’infirme Ainsi, la dépendance provoquée par l’âge ou la maladie, nous montre que nul homme n’est une ile lointaine, isolée et esseulée.

Chacun est bien une part du continent de la fraternité humaine où le Christ ressuscité chemine sous la forme d’un médecin, d’une aide-soignante, d’un proche qui nous assiste, d’un frère qui nous téléphone pour avoir des nouvelles ou d’une amie qui nous confectionne un masque.

La fraternité en Christ se vit entre frères, dans la prière à travers la Foi, l’Espérance et la Charité.

Mais là aussi comme Saint Paul nous l’a laissé dans sa lettre aux Corinthiens (13, 13) « la plus grande d’entre elles, c’est la charité». A nous de vivre cette charité qui permet de soutenir, accompagner et combattre.

Un jour, cette épidémie de coronavirus sera vaincue, mais le Christ lui sera toujours ressuscité !

Diacre Jérôme MUTIN

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