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Nos paroisses

Au pied du Mont sainte Odile, haut lieu de prière alsacien, Obernai occupe une place singulière. La richesse de son passé, ses curiosités et ses vignobles ajoutent à son renom. C’est la rivière Ehn qui lui donne le nom d’Ehinheim ou Ehnheim, Oberehnheim et par contraction française devenu Obernai.

Dès la préhistoire, ce site enchanteur a fixé les hommes.

Station préhistorique et gallo-romaine : les découvertes faites aux environs immédiats de la cité ont mis à jour des haches de pierre, des colliers d’argile cuite, des débris de vases, des fibules datant de la période néolithique et de l’âge de bronze.

Croisement de chemins celtiques : un de ces chemins longeait les Vosges du nord au sud et un autre menait de la plaine au plateau…aujourd’hui mont saint Odile, lieu de culte et de refuge lors des invasions barbares venues de l’est et pour cette raison entouré d’un « mur païen » aux assises cyclopéennes. Plus tard, la région d’Obernai devint un carrefour de voies romaines.

« Villa royale » à l’époque mérovingienne, la cité fut la résidence d’Athic ou Adalric (Etichon), troisième duc d’Alsace (entre 660 et 690) et de son épouse Béreswinde, parente par sa mère de saint Léger, célèbre évêque d’Autun.
Fief indivis de deux abbayes sœurs :Hohenbourg (Mont sainte Odile) fondée par Adalric pour sa fille Odile devenue moniale et celle de Niedermunster (Bas Moutier) érigée par Odile

Siège de la juridiction abbatiale des deux monastères qui y jouissaient du droit de haute et basse justice au tribunal de plein air, sis au lieu-dit « Selhof » ou cour salique (lieu historiquement considéré comme le plus ancien de la cité).
Berceau des familles royales européennes.

Etichon 1er, père de sainte Odile, nommé Duc d’Alsace par Childéric II en 666 ou 673 est (en ligne directe) l’ancêtre des Habsbourg. Son descendant, Gérard d’Alsace, est créé Duc de Lorraine en 1048 par Henri III.
Trois dynasties des Ducs de Lorraine se suivent jusqu’à la cession du duché à Stanislas Lesczynski. Par suite des mariages uniquement entre membres des familles royales (les diverses branches des Bourbons), on peut dire qu’Obernai est le berceau de toutes les monarchies européennes.

Résidence princière à l’époque de Frédéric le borgne de Hohenstaufen, duc de souabe et d’Alsace depuis 1079 qui y fit élever un château fort appelé « Burg » et qui devint la demeure favorite des empereurs issus de cette famille. Ils y tenaient volontiers leur cour et y célébraient des fêtes fastueuses, rehaussées par les chansons du trouvère (Minnesaenger) Goesli d’Ehnheim.

Tour à tour, les séjours de Conrad III en 1140, de Frédéric 1er Barberousse en 1153 et en 1179, de Henri VI en 1196, de Philippe de Souabe en 1199, de Frédéric II en 1212, de Henri VII roi des Romains en 1223 et de Conrad IV en 1240 sont attestés par des archives d’époque. Après l’interrègne, les empereurs Rodolphe de Habsbourg en 1273 et 1283, Charles IV en 1347, Frédéric IV en 1473, Maximilien 1er en 1516 et Ferdinand 1er en 1562 rendirent visite à la ville et y séjournèrent.

Ville impériale avant 1240 : bien qu’entouré d’une première enceinte en terre vers 1230, puis cerné d’un mur fortifié en pierre depuis 1250, le château impérial fut détruit en 1246 par les troupes de l’évêque de Strasbourg Henri III de Staleck (1244-45/1260), ennemi déclaré des Hohenstaufen .

Un peu plus tard, en 1262, la ville fut incendiée par les Strasbourgeois en raison de sa fidélité à la cause de l’évêque Walter de Geroldseck (1260-1263). La ville jouit par la suite d’une grande liberté sous la haute mais lointaine autorité des empereurs ; elle s’était donné un régime municipal d’inspiration démocratique, en dépit des familles nobles qui tenaient encore un rôle prépondérant dans l’administration municipale.

Membre de la Décapole, ce groupement de dix villes d’Alsace qui se réunirent au XIV° siècle pour résister aux excès de la féodalité (Wissembourg, Haguenau, Rosheim, Obernai, Sélestat, Colmar, Kaysersberg, Turckheim, Munster, Mulhouse).

Obernai s’entourait d’une double enceinte renforcée à intervalle régulier par des tours de fortification ou de vigie. Le premier hôtel de ville, siège du tribunal de justice et des corps constitués, fut construit en 1370, puis remanié et agrandi à plusieurs reprises en 1462, 1523 et 1688.

Foyer du catholicisme au moment de la Réforme, la ville donna asile au célèbre franciscain Thomas Murner, né à Obernai, et qui fut un des plus grands adversaires des novateurs.

Ses écrits polémiques lui avaient attiré toutes sortes d’ennuis, de poursuites et de persécutions, et il mourut en 1537 aux portes de la ville de ses ancêtres, comme l’avant dernier curé catholique de la paroisse saint Jean d’Oberlinden aujourd’hui disparue dont subsistent les ruines de l’église.

Cité féodale fière de sa double enceinte fortifiée, la ville grâce au courage de ses habitants, affronta en 1365 les compagnies incendiaires anglaises qui infestaient le pays ; en 1440, les Armagnacs, cette armée sauvage qui sous la conduite du dauphin de France ravageait l’Alsace depuis Bâle jusqu’aux portes de Strasbourg ;

en 1476, les troupes aguerries de Charles le Téméraire, dernier duc de Bourgogne qui rêvait de conquêtes faciles et en 1525, les troupes fanatisées des Rustauds, groupés dans la fameuse association du «Bundschuh». pendant la guerre de trente Ans, en dépit de son système défensif impressionnant, la ville connut en 1622 le pillage des bandes de Mansfeld, en 1627 l’occupation des Impériaux et en 1636 le retour des Suédois renforcés par des contingents français. La ville qui n’était plus qu’un monceau de ruines, vit sa population très réduite et livrée à la misère. Dure épreuve que cette guerre de Trente Ans pour la ville, qui assista impuissante à la disparition de trois villages dans ses environs immédiats : Ingmarsheim, Finhey et Oberlinden, et à la destruction de six chapelles sur douze érigées dans les parages.

Simple ville provinciale d’un pays conquis par la monarchie française, déchue de son rang de ville impériale, et dépouillée de tous les privilèges qui s’y attachaient, Obernai dut accepter en 1664 les quatre articles de Mazarin renforçant le pouvoir du Roi de France sur les institutions municipales. Obernai dut enfin supporter un commandant militaire, logé et soldé par la ville ainsi qu’un chef civil, maire ou prêteur royal perpétuel chargé de présider aux délibérations des corps constitués.

Pourtant, sous l’effet heureux de la paix assurée par la France, la ville pansa ses plaies de la guerre de Trente Ans en administrant sagement ses riches revenus et retrouva rapidement une certaine prospérité. La ville prit part avec enthousiasme à la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790, et prêta le serment de fidélité à la Constitution et au Roi.

« Foyer d’aristocratie et de fanatisme religieux » farouchement attaché à sa tradition religieuse, Obernai vit trois de ses enfants, le boulanger Dominique Speyser, le vigneron Jean Freitrich et le juge de paix Xavier Doss, monter en 1793 à l’échafaud en raison de leurs convictions religieuses, le sinistre Eulogius Schneider sévissant alors dans la cité de Ste Odile. Le chanoine François-Louis Rumpler, Obernois lui aussi, se distingua sous la Terreur en sauvant le Mont sainte Odile et les reliques de la sainte et en conservant à l’Eglise le couvent des capucins.

Sous l’Empire, avec la paix religieuse retrouvée, deux enfants de la ville, les frères jumeaux Blaise et Thiébaud Wolf chantèrent la beauté de leur pays natal et la gloire de l’Empereur. Un autre fils d’Obernai, couvert de gloire militaire, le lieutenant-général Nicolas Baegert-Becker, comte de Mons, et plus tard, pair de France, eut la délicate mission au lendemain des cent-jours de conduire au Bellérophon, l’Empereur Napoléon 1er.

Foyer ardent de patriotisme au lendemain du traité de Francfort qui en 1871 l’avait arrachée à la France, Obernai en portait le deuil. Un autre de ses illustres fils, monseigneur Charles-Emile Freppel, évêque d’Angers avait mis en garde l’Empereur Guillaume 1er d’Allemagne contre la violente et brutale annexion de l’Alsace ; annexion qui devait par la suite peser si lourdement dans les relations entre la France et l’Allemagne.

Monseigneur Freppel, dans son testament, avait exprimé le vœu de voir transporter son cœur dans l’église paroissiale d’Obernai quand sa patrie serait redevenue française. Aussi, au lendemain du traité de Versailles, en reconnaissance de son patriotisme, l’Alsace par souscription publique lui a-t-elle élevé sur le parvis de l’église un superbe monument de bronze. Quant au cœur du prélat Obernois, il repose dans une niche finement ciselée au niveau du transept gauche.
En 1872, la ville perdit le quart de sa population qui s’était réfugiée au-delà des Vosges. Le vide ainsi créé, attira une population majoritairement allemande, ce qui nécessita la construction d’une église protestante terminée en 1902 ; Française le 11 novembre 1918, la ville fit le 19 novembre 1918 un accueil triomphal au général Gouraud, commandant la glorieuse IV° Armée et qui entra ensuite triomphalement à Strasbourg. «Lors de la rentrée des troupes françaises à Obernai, le lundi 18 novembre 1918, venant de Bischoffsheim, la population se précipita à leur rencontre et le vieux drapeau de 1864 ouvrit la marche du cortège, en tête les vétérans de 1870. En débouchant sur la place de l’Hôtel de Ville, les cloches du Kapellturm lancèrent les volées de leurs sons joyeux et majestueux dans le cliquetis des armes et de la ferraille et c’est un immense cri « vive la France » qui jaillit de toutes les poitrines» (mémoires de C. Spindler).

Le Père Charles Umbricht dont la maison paternelle se trouvait 4 rue de la Paille à Obernai (ses parents étant partis outre-Vosges en 1872), fut sans doute l’aumônier militaire le plus décoré de France pour sa conduite héroïque au front pendant la première guerre mondiale et la campagne de 1940.

Durant la nouvelle annexion, sous le régime nazi, la ville sut attendre dans la dignité, et avec fidélité, la libération qui intervint le 26 novembre 1944 ; le général Philippe Leclerc de Hautecloque, commandant le II° division blindée y établit son Quartier Général jusqu’à la prise de la poche de Colmar.

Les monuments.

En face du monument aux morts et auprès de celui de 1870, une stèle s’élève en mémoire de Raymond Demange résistant fusillé par les Allemands à Fresnes le 3 juillet 1942.

Du Mont National nous avons un magnifique point de vue sur la ville, la plaine d’Alsace et, par temps clair, sur la cathédrale de Strasbourg et la chaîne des Vosges. Le mémorial de l’A.D.E .I.F. est une immense croix en béton armé de douze mètres de haut rappelant le souvenir des incorporés de force du canton d’Obernai morts au champ d’honneur, et partant des 40 000 Alsaciens-Lorrains portés disparus durant la seconde guerre mondiale.

Le parc rassemble les ruines de l’ancienne église d’Oberlinden, le château d’Oberkirch, et dissimulée dans les frondaisons, une chapelle dite des « caravaniers ». Celle-ci restaurée sous le mandat du maire Hartleyb ne fut jamais consacrée, mais jusqu’à la vente du château à la ville, le curé-doyen y célébrait la messe une fois par an pour le baron de Hell et sa famille.

Les remparts. Le tour de la ville par les remparts est, sans conteste, une des promenades les plus attrayantes ; on y chemine sous une double rangée de tilleuls et de marronniers ; de l’enceinte extérieure, il ne reste que quelques bastions, mués en maisonnettes, palissées de vignes.

L’enceinte intérieure est encore assez bien conservée : elle se dresse en retrait des fossés, transformés de nos jours en parterres de fleurs.
Plus de vingt tours ornaient et renforçaient l’enceinte intérieure.

Le rempart Monseigneur Caspar : à droite l’hospice Saint Erhard, fondé en 1315 par l’évêque Jean de Dirpheim. La chapelle abritait jusqu’à une époque récente des retables , signés 1508 H.H. (Hans Hagen), figurant les apôtres, saint Pierre, saint Jean et saint Jacques, une scène de la vie de sainte Elisabeth de Hongrie, la Visitation, l’Adoration des Mages, la Présentation de l’Enfant Jésus au temple et la Dormition de la Vierge, une statue de saint Sébastien, une Crucifixion de 1513, un tableau des quatorze intercesseurs et la prédelle de l’ancien maître-autel de la chapelle.

Ces tableaux autrefois exposés dans la salle des saints apôtres Pierre et Paul de l’hôtel de ville sont aujourd’hui remisés. Une partie d’un retable se trouve depuis 2007 exposée dans la chapelle du Saint Sacrement, dite de sainte Odile, en l’église paroissiale.

A gauche, en face de l’hôpital, une tour de fortification ; puis plus loin, à gauche, l’emplacement de l’ancien «Burg» ou château impérial, élevé jadis sur les ruines de l’ancienne «villa royale», où, selon la tradition, sainte Odile, patronne de la ville , est née. La construction actuelle date de 1470 ; sur le côté droit, presque en face, la «fabrique» construite pour les troupes d’occupation autrichienne en 1814.

Le rempart Maréchal Foch qui présente l’aspect le mieux conservé et le plus pittoresque de l’enceinte intérieure de la ville. A côté du chevet de la synagogue, l’ancienne résidence du commandant royal ; d’où l’appellation de « Kommandantengraben ».

Le rempart Monseigneur Freppel : à gauche, une maison haute à pignons aigus et crénelés : la maison natale de Monseigneur Freppel ; il est longé, du côté extérieur, par les eaux bruissantes de l’Ehn qui passe sous l’église paroissiale.
A l’angle du rempart et de la rue du Puits, une imposante bâtisse construite dans les années 1890 et résidence du curé et des prêtres affectés à Obernai .

Le rempart Maréchal Joffre qui offre une belle vue sur les Vosges à l’ouest, et au nord sur le Mont National, le beffroi et la maison romane la plus ancienne d’Obernai dite des nobles Pilgrim d’Ehnheim.

Les curieux en quête d’émotion esthétique n’auront qu’à parcourir les places, les rues et les ruelles de la ville ; le charme pittoresque les saisira à chaque pas. Ils pourront découvrir, même dans les ruelles les plus reculées, des maisons à encorbellement, à oriels et pans de bois, à galerie ou balcon en bois ; au-dessus de leurs portes, ils relèveront des écussons à serpette de vigneron, à maillet de tonnelier, à couperet de boucher, à bretstelle de boulanger ; parfois même, ils trouveront l’écusson d’un potier, d’un charpentier, d’un tanneur et d’autres métiers encore. Ils s‘étonneront, en flânant dans ces rues, du grand nombre de mascarons et de fleurons utilisés dans l’ornementation des maisons particulières.

Sur les potences des puits, les consoles en pierre ou en bois, sur les poutrelles apparentes des maisons à pans de bois, sur les corbeaux et les linteaux des portes et fenêtres, ce ne sont que mascarons à figures expressives, variant à l’infini : têtes de bœuf, museau de lion, masque de fauves grotesques, figures grimaçantes, faces terrifiantes de dragon, souvent d’un réalisme saisissant au milieu de fleurons plus ou moins stylisés.

Les visiteurs curieux rencontreront donc une richesse et une opulence d’ornementation qui est bien caractéristique du style Renaissance du XVe siècle.
A l’heure actuelle, Obernai compte plus de onze mille habitants.

Foyer industriel de l’Alsace moyenne, milieu culturel riche, relais hôtelier et gastronomique réputé, lieu de passage des marcheurs et pèlerins du mont sainte Odile, Obernai est une noble cité au passé glorieux à l’avenir prometteur.

Michel Vogt d’après un texte du chanoine Xavier Ohresser*.

*Prêtre, historien, Xavier Ohresser (1900-1975) est natif d’Obernai. Attestés dès 1585 les Ohresser d’Obernai ont même un ancêtre Peter Harras qui reçoit droit de cité en 1361 .Ce nom Harras , devenu Harrasser (originaire d’Arras) devient en alsacien Horasser et d’après la phonétique Ohresser.
Etudiant au Collège des Carmes à Paris après la première guerre mondiale, il y est ordonné prêtre le 11 avril 1925 et rentre en Alsace licencié en théologie, en philosophie et en histoire.
Professeur au collège saint Etienne de Strasbourg durant quarante ans, il devient spécialiste en historiographie de l’art religieux diocésain. Egalement publiciste et iconographe il collabore à plusieurs ouvrages et publie « Les trois héros de la foi à Obernai ».

L’église paroissiale Saint Pierre et Saint Paul

fut construite entre 1865 et 1870 dans le style néogothique par Eugène Petiti architecte et les entrepreneurs Jean Baptiste Perisse de Badonviller (1865-1867), Jean François Connard (1867-1868) et Florent Rudloff (1868-1871).

Au chœur, réalisées entre 1897 et 1899 des fresques du peintre alsacien, Martin Ritter von Feuerstein(1856-1931) natif de Barr. Elles représentent selon une heureuse disposition, des sujets de l’Ancien et du Nouveau Testament qui ont trait à l’Eucharistie : au fond, à gauche, la cène ; à droite, comme pendant, les disciples d’Emmaüs ; à gauche, la Nativité, le Serpent d’airain, les sacrifices de Noë et d’Abel ;du côté opposé, la multiplication des pains, la pluie de la manne, les sacrifices d’Abraham et de Melchisédech.

Dans le transept nord, l’autel du Saint-Sépulcre (1504) attribué à Veit Wagner de Strasbourg , est encadré des statues des Saints Pierre et Paul qui proviendraient de l’ancienne église. L’autel, beau spécimen de style flamboyant, avait été construit primitivement pour la chapelle de l’hôpital Saint-Erhard, comme le retable présenté dans la chapelle sainte Odile.

A sa base, sur les trois faces, sont sculptés, en haut-relief, les gardiens du sépulcre sous les traits de lourds lansquenets d’un étonnant réalisme : les uns dorment d’un profond sommeil, les autres s’étirent, éblouis par la scène lumineuse de la Résurrection.

Au-dessus de la table d’autel, les colonnettes, les pinacles, finement ciselés, s’élancent vers le ciel.
Au dessus de la grande niche dans une architecture d’une légèreté toute aérienne, est représenté, entouré de deux saints évêques, le Christ ressuscitant dans toute sa gloire.
La foi ardente et mystique de l’artiste, a su créer cette oeuvre si pure et si parfaite. « C’est la dernière floraison de l’art gothique chez nous » a-t-on écrit « c’est la plus chaste, la plus fervente des prières taillées dans la pierre d’Alsace par cet imagier du Moyen Age finissant. »

L’autel de célébration érigé au moment de la réforme liturgique est orné d’une icône des saints Pierre et Paul, frappée des armes du souverain pontife et de la ville d’Obernai ; réalisée à Monaco par la servante de Dieu Anna Maria R. iconographe italienne, elle fut offerte à l’église par le curé Dehan à l’occasion de son installation le 02 octobre 2005.

De superbes verrières du XV° siècle, provenant de l’ancienne église paroissiale démolie en 1867, très restaurées en 1894, forment un cadre merveilleux à l’autel du Saint-Sépulcre. Ces vitraux sont de toute beauté pour leur coloris si chaud et d’une technique achevée dans leur exécution : harmonie de bleus profonds, de rouges ardents, d’ors atténués, sertis par un dessin large et décoratif, présentent sur des fonds richement damassé, l’un une Crucifixion, l’autre la Passion de Saint Sébastien.

Au dessus de la figure de Saint Sébastien, perdus dans la broussaille d’arbustes, on distingue deux bustes énigmatiques. Faut-il reconnaître les auteurs de ces panneaux ? celui de droite, à la barbe fleurie, serait Pierre Hemmel, dit d’Andlau(1425-1502) coiffé d’un feutre pointu ; l’autre, celui de gauche, Mathis Nithard, dit Grûnewald(1455-1522) son collaborateur un peu plus jeune, portant un bonnet à pointe rabattue.

Dans la chapelle de la Vierge trônait sur l’autel depuis 1951, une belle statue en bois de tilleul polychromé fin du XV° siècle, don de la famille Hutin-Linder. Assise en majesté, la Vierge porte sur une robe à discrète encolure un ample manteau retenu sur la poitrine par une patte. Les plis larges et profonds, convergeant en volutes élégantes vers le genou gauche pour retomber sous la forme d’un croissant, lui en drapent somptueusement le corps.
Cette splendide statue a été volée dans la nuit du 16 août 1975. Pour la remplacer, il a été demandé en 1987 au sculpteur Arsène Schirm de Kientzheim de réaliser l’œuvre que l’on voit aujourd’hui et qui fut peinte par monsieur et madame Schutterle.

Dans le transept Est, la chapelle du Saint Sacrement dite de Sainte Odile, séparée du reste de l’édifice par l’ancien banc de communion en fer forgé restauré en 2007, est ajourée par de gracieux vitraux historiés qui représentent des scènes tirées de la vie de la sainte. Sous ces vitraux s’étale une grande fresque, œuvre du peintre alsacien René Kuder figurant sainte Odile, céleste patronne de la cité, sous les traits d’une grande bienfaitrice, accueillant pèlerins, malades et infirmes.
Dans cette foule bigarrée qui l’invoque, on reconnaît des gens de tous les milieux sociaux à leurs costumes pittoresques et des infirmes atteints de toutes sortes de maladies. On y distingue le saint pape alsacien Léon IX, le prélat obernois monseigneur Caspar(1841-1917) des Missions étrangères de Paris, Vicaire apostolique de la Cochinchine du nord, l’archevêque de Strasbourg monseigneur Weber(1888-1981)sulpicien, l’aumônier militaire Umbricht (1873-1941) de la société des Pères Blancs missionnaires d’Afrique.

Le cimetière.

A l’entrée du cimetière, à droite, le monument aux morts des deux guerres mondiales.
A la hauteur de la porte qui donne accès à la nécropole, à droite, uns inscription latine en lettres gothiques qui rappelle la pose de la première pierre du chœur de l’ancienne église paroissiale : 8 juillet 1465 en la fête de saint Killian.

Un calvaire de 1517 avec des statues de Paul Windeck, sculpteur originaire de Sélestat, et une fresque d’un peintre inconnu restaurée avec goût en 1937 par A. Dubois. Chapelle du calvaire au dessous du groupe sculpté, datant aussi de 1517, agrandie en 1696, restaurée en 1937 et ornée de fresques peintes par Robert Gall.

Pierre tombale de l’artiste-peintre Jean Guérin, strasbourgeois décédé à Obernai en 1836, portraitiste de Louis XVI et de Napoléon 1er. Tombe des frères jumeaux Blaise et Thiébaud Wolf, poètes. Monument funéraire de Dominique Speyser et de Jean Freitrich guillotinés pour leurs convictions religieuses sous le règne sinistre d’Eulogius Schneider en 1793. Mausolée du père du syndic-greffier Sébastien Frey, avec une vue partielle d’Obernai au début du XVIe siècle.

Source : Obernai Rosace Vivante – 1993

Les dévotions mariales connurent au Moyen-Age lors des nombreuses invasions, une ferveur toute particulière, ferveur qui s’est transmise de génération en génération jusqu’à nos jours.

A l’origine de la dévotion à Notre Dame se trouve un drapier obernois. Sébastien WYLKLIN qui fit construire en 1517, une crypte d’après une coutume rapportée par les croisés. A cette époque, Arbogast GYSS est Bourgmestre d’Obernai (1505 – 1538). Le curé de la paroisse s’appelle Johannes HESSE (Hess) et l’Evêque de Strasbourg, Monseigneur Jacques WICKRAM.

L’ensemble des monuments voués à la Vierge se compose de trois élèments : la crypte construite en 1517 ; le Mont des Oliviers élevé en 1586 ; la chapelle dite « du Calvaire » érigée en 1696.

Nous trouvons face sud au cimetière, la scène du Christ au Mont des Oliviers, le soir avant son arrestation. C’est un ensemble d’imposantes statues en pierre taillées par le sculpteur Paul WINDECK de Sélestat. Le nom de la personne qui subventionna les travaux resta longtemps inconnu. Ce fut l’archiviste de la ville de Sélestat, le Dr. Joseph GENY, décédé en 1905, qui découvrit dans le livre des comptes de la ville, le promoteur de la construction, à savoir Sébastien WYLKLIN (Wilk) d’Obernai. Il est facile à comprendre pourquoi WINDECK fut choisi par WYLKLIN pour accomplir ce travail. WYLKLIN avait en premières noces, épousé une Sélestadienne et après le décès de celle-ci, il devint par son deuxième mariage, le gendre du maire de Sélestat, Jost SCHAFFNER.

En l’an 1586, la crypte reçut une toiture en cuivre. C’est à cette époque que furent peintes les fresques ornant les murs du bâtiment qui abrite le Mont des Oliviers. Nous y voyons l’arrestation de Pierre et Mathieu, Jésus et les femmes pieuses, le tout en costume et armements du XVIe siècle. La voûte concave est ornée des armes de la ville et des écussons B.W. (Bastien WYLKIN), H.K. (Hans von KUPPENHEIM, Bourgmestre de 1482 à 1499), L.S. (Léonhard SCHAD, Bourgmestre de Dinkelsbühl).

La chapelle actuelle devant la crypte, située vers le Selhof, fut construite en 1696 aux frais de la Ville, ceci en raison de plusieurs miracles qui s’y produisirent – le premier, le 15 mai 1691 – et de l’afflux par la suite de pélerins de toute l’Alsace-Lorraine et de régions plus lointaines.

Parmi les figures lapidaires du Mont des Oliviers se trouve aussi le serpent. Les gens de l’époque disaient : « Wann d’Schlang lawanding wurd un d’Litt anbisst, dann esch And d’r Walt ! (Quand le serpent se réveillera pour mordre les gens, alors la fin du monde sera proche.)

Si nous trouvons sur la voûte, le monogramme L.S. (Léonhar SCHAD, Bourmestre de Dinkelsbühl), c’est que le peintre qui exécuta les fresques aux murs du Mont des Oliviers en 1586, est un nommé Wolf WEHINGER de Dinkelsbühl et quitta sa ville natale en 1575, en tant que « Maaler » et en qualité de « Bürger » (bourgeois).

C’est vers la fin du XVIIe siècle que se produisirent les premières guérisons miraculeuses à la crypte, puis ensuite à la chapelle attenante. La curé-doyen de l’époque était M. le recteur Jean REICHLING (1685 – 1699) archiprêtre du Chapitre du Mont-des-Frères. Le Commandant-Gouverneur de la ville s’appelait Nicolas SARASIN M. de la BRETONNIERE, les prêteurs royaux, Jean-André De GAIL (maire royal, 1694) et Jean-Jacques HERRENBERGER (maire royal, 1699), tandis que les Bourgmestres avaient pour nom Jean-André PIMBEL (1687 – 1708), Jean RUMPLER (1691 – 1699) et Nicolas RUMPLER (1694 – 1709).

En 1699, la paroisse eut un nouveau curé en la personne de M. le Recteur Laurent HERTZOG (O.A. – n° 13 – 1904). C’est lui qui consigna dans un cahier les guérisons miraculeuses qui se produisirent en ce lieu saint. Il rapporte qu’on lisait toujours de mémoire d’homme (« seit Mans-gedenken ») la sainte messe dans la crypte. Les malades u démontraient toujours une adoration particulière à la Mère douloureuse (« dem Ver-Ehrten Schmerzhaften Mariä-Bild) pour lui demander soit la guérison d’une maladie, soit le don d’une bonne mort.

Ce fut en l’an 1691 que la Mère de Dieu se manifesta pour la première fois en ce lieu par une guérison miraculeuse qui occasionna une joie inexprimable parmi la population et un étonnement admiratif dans toute la contrée. Témoins en furent toute la magistrature (« der ganze Wohweise Magistrat »), M. le curé Jean REICHLING, ainsi qu’une foule innombrable.
A la même date, quatre compagnies de cavalerie commandées par le Maréchal d’UXELLE, établirent leurs quartiers d’hiver à Obernai, à charge pour la ville – déjà saignée par 25 années de guerre franco-autrichienne – de pouvoir à leur hébergement. Parmi ces cavaliers, se trouvait un grand blessé à la jambe qui était devenue toute raide. Le malheureux ne pouvait se déplacer qu’à l’aide de béquilles. Aucune médecine, aucun soin des barbiers (« Balbierer ») – qui faisaient aussi fonction de dentistes – ne pouvaient apporter la guérison. C’est alors au moment où les troupes quittaient Obernai, que notre homme, abandonné sur place, fut poussé par une impulsion intérieure, à se diriger , le 15 mai 1691 à 8h00 du matin vers la crypte du cimetière. Dans un recueillement silencieux et une prière fervente, il supplia Notre Dame des sept douleurs de le guérir. Tout d’un coup, il ressentit de nouveau la vie dans son membre meurtri, il laissa ses béquilles sur place et se dirigea allègrement vers la ville, heureux et chantant les louanges du Seigneur.
La population était envahie en même temps de crainte et de joie à la vue de ce phénomène inexplicable. Elle était craintive, parce qu’elle se reprochait de n’avoir pas assez honoré ce lieu auparavant ; joyeuse, parce que Notre Dame y avait érigé son trône de grâces et manifesté son désir de provoquer confiance et conversion par des guérisons miraculeuses, après les tourmentes des guerres sans fin qui avaient jeté la population dans la misère noire et le désespoir.
Témoins de cette guérison furent M. le Recteur de l’époque, Jean REICHLING, le Commandant Royal Nicolas SARASIN, Seigneur de la Bretonnière, les maires Martin CASPAR, Jean PIMBEL, Paul DIETRICH, Jean RUMPLER, ainsi que toute la population accourue de toutes les ruelles, qui à partir de cette date voua une adoration toute spéciale à Notre Dame de la Crypte.
Au fil des ans beaucoup de béquilles garnirent les murs de la crypte et ensuite de la chapelle, ainsi que de nombreux ex-votos. Ceux apposés après la Grande Révolution se trouvaient encore en place en 1980. par suite de réfections bénévoles à la chapelle, on les ôta en 1981. Les peintures des ex-votos sont dues, d’après Maurice SCHAEFFER (1887), au pinceau d’un enfant d’Obernai qui ne les a pas signées. Il s’appelait Jean-Baptiste ROLIN.

Le deuxième fait extraordinaire se produisit le 2 Mai 1692. Gertrude BERGMANN, célibataire, 40 ans, fille du cultivateur, Christophe BERGMANN de Dauendorf (près de Haguenau), était atteinte depuis 15 ans d’une maladie incurable, qui à plusieurs reprises menaçait de la terrasser. Cette personne vint implorer le secours physique et moral de la Vierge d’Obernai, entourée en cette démarche par les prières ferventes de la population. Elle fut exaucée en sentant soudain en elle une grande force sereine, elle, qui par le passé était secouée de spasmes affreux. Elle courut tout droit à la mairie pour y narrer le changement complet intervenu dans son corps et dans son esprit. Elle parvint avec facilité à quêter parmi la population assez d’argent pour faire confectionner un ex-voto (les premiers étaient peints sur papier et collés sur de la toile de lin) afin que la postérité trouve toujours un témoignage visible du signe divin en sa faveur.
Ce n’est qu’après le décès de cette personne que M. le Recteur Laurent HERZOG rédigea par écrit, les témoignages de cette guérison.

Deux mois après, la nouvelle des guérisons s’étant répandue même à l’étranger -, une fille de 25 ans, Madeleine NEYLICHT de Hegendorf près de Solothurn en Suisse, fut amenée à Obernai, habitée par l’esprit du mal, de sorte qu’elle se roulait par terre en proie à des convulsions. La population témoignait beaucoup de crainte, mais aussi de pitié, envers cette personne. Tandis que l’on implorait à plusieurs reprises Notre Dame en vue de la guérison de la malheureuse, soudain, le 6 Juillet 1962, la possédée fut d’un seul coup libérée et guérie. Restant encore un certain temps à Obernai – car elle ne voulait quitter ce lieu privilégié – elle ne fut plus jamais assaillie par ce mal. En portèrent témoignage le magistrat de la Ville et toute la population, éblouis par tant de signes de bonté de la part de « leur Dame », face aux misères de ce monde.

Depuis, les guérisons miraculeuses se succédèrent tous les ans de sorte que la crypte était ornée de nombreux ex-votos. La ferveur ne fit que croître dans le cœur des populations d’Obernai et des environs. Chaque jour, nous raconte le Recteur HERTZOG, trois à quatre messes étaient lues dans la crypte et de riches dons affluaient de toutes parts. Les foules étaient si denses que l’on aurait cru voir un long ruban de procession se diriger de la rue principale de la ville, vers la crypte. Afin de soustraire à la rapine les riches ornements offerts par la foule, on transféra la plupart d’entre eux dans l’église paroissiale toute proche. Parmi ces objets se trouvaient deux burettes d’autel en argent massif, offertes par Madame Anna Maria SCHILLINGER, épouse de Francis SCHILLINGER de Strasbourg. Elle avait trouvé guérison en la crypte de Notre Dame. Ce fut elle aussi qui dédia à la chapelle attenante la clochette du petit campanile annonçant jusqu’en 1917 (date où elle fut réquisitionnée par les Allemands) la célébration d’un office. Cette clochette, détruite pendant la grande Révolution, fut remplacée par une autre en 1805.

Un autre mécène fut le maire honoraire Jean-André PIMBEL, qui réunit au fil des ans, près de 500 Gulden en or ou Florins pour la décoration de la chapelle. Il dépensa en outre plus de 100 Gulden or pour la restauration de la peinture défraîchie du Christ de la crypte. Il finança également plus tard, lors de la construction de la chapelle, la grande fresque au-dessus de l’escalier, représentant le Christ crucifié entre les deux larrons. Ce fut ensuite pour M. PIMBEL, une fois la chapelle construite, son chemin quotidien préféré pour aller vénérer Notre Dame, tout comme le fit deux siècles plus tard le jeune Charles Freppel, futur Evêque d’Angers, venant visiter chaque vendredi avec sa maman, la chapelle du Calvaire. Pour tant de bienfaits , M. PIMBEL fut élu en 1701, Préfet de la Confrérie de la Sainte Vierge. Il mourut en 1708.

Comme nous l’avons vu, la municipalité, devant l’affluence croissante de pèlerins, se vit dans l’obligation de faire construire en 1696, une chapelle attenante à la crypte. Ce fut l’initiative du maire royal Jean-André de GAIL. Il chargera des travaux, le Bourgmestre Martin KAYSER et l’entrepreneur Jean-Martin KÄYSER (KAYSER) – 1686 – 1709. Ce dernier reçut l’aide bénévole de toute la population d’Obernai et des environs de sorte que les travaux allèrent bon train et furent terminés en un an. Néanmoins, les frais pour matériaux s’élevèrent à 674 Gulden ou Florins-or, que la Ville d’Obernai acquitta. La facture fut signée par le maire royal de GAIL, les Bourmestres Jean PIMBEL, Jean RUMPLER et Nicolas RUMPLER.

Parmi les principaux artisans de la construction, on peut citer le « Stadtbaumaister » Philippe DORSCHNER, le gardien de la porte supérieure, Michel SEYLER, le fossoyeur Gall EBERSTEIN, le préposé au magasin du fer, Diebolt STREICHER et celui du bois, Jean Michel WOLLEBER (D.B.O.- 1980). Le Bourmestre KÄYSER fit don d’un grand tableau représentant le Christ cloué sur la croix, qui orne le côté droit de la Chapelle.

M. Jean-François HERRMANN, Directeur de l’Hôpital Saint-Erhard (construit en 1314) et son épouse née STREICHER (« Stricherin ») ont en reconnaissance pour la guérison de cette dernière, offert deux tableaux à la chapelle du Calvaire : l’un se trouve au-dessus de la porte d’entrée côté Selhof, l’autre représentant la descente de la croix du Christ fut apposé sur le mur gauche de la chapelle.
En Mai 1699, Catherine N. de Gambsheim et sa sœur ont fait lire plusieurs messes de reconnaissance pour l’aide de Notre Dame dans des situations très difficiles.

La même année, Appolonia RUMPLER, épouse de Gall DIETRICH, offrit à la Vierge un anneau en or pour le secours qu’elle avait demandé et reçu. Tous les objets précieux, risquant d’être la proie des voleurs, ont été retirés de la chapelle (une première incursion eut lieu en 1701).

Le 29 septembre 1697, jour de la Saint-Michel, Jean Fritz BECKERT offrit des messes en reconnaissance de la guérison de son épouse.
Georges ERB de Hilsenheim (« Hilsheim ») remercia Notre Dame d’Obernai pour l’avoir sauvé en 1699 d’un accident mortel près d’Obenhaim (« Obendorf »).
Françoise DOMBALT (« Dombaltin »), éposue de Benedict KOLB (« Kolben ») de Molsheim, offre à Notre Dame un voile de velours violet (« blauroth ») orné de franges argentées et demande que l’on en orne la statue de la Vierge pour l’aide octroyée dans les situations dramatiques.
Nicolas RUMPLER le jeune, fils du Bourgmestre Nicolas RUMPLER, sauvé par Notre Dame, lors de son voyage en Italie, des dangers de toutes sortes qui l’attendaient au tournant des routes, alla voir le Pape Innocent XII et lui raconta toutes les merveilles et le zèle religieux qui avaient touché ses compatriotes. Le Saint Père, accorda en 1699, une indulgence plénière pour tous ceux qui le jour de l’Immaculée Conception (le 8 décembre) vont alles se confesser, communier et prier en la chapelle du Mont des Oliviers d’Obernai. Par la suite, le successeur du Pape Innocent XII, le vénérable Saint Père Clément XI, confirma en 1708, par une bulle, cette indulgence plénière. Le jour de l’Immaculée Conception fut fêté chaque année avec beaucoup d’éclat et de ferveur. Comme encore de nos jours, à Rosheim, toutes les fenêtres des maisons étaient garnies de bougies allumées, les rues et édifices publics illuminés.

Comme encore de nos jours, à Rosheim, toutes les fenêtres des maisons étaient garnies de bougies allumées, les rues et édifices publics illuminés. Un compte-rendu de l’année 1904, lors du 50e anniversaire de la publication du dogme de l’Immaculée Conception (O.A., n°100-1904), nous rapporte ces festivités dans toute leur solennité. Ce fut aussi l’année de l’inauguration de la Fontaine Sainte Odile, place du marché. Un artiste peintre, nouvellement venu à Obernai, Edouard WELTZ, avait peint un tableau transparent illuminé et accroché au frontispice du presbytère.

C’est en cette même année 1904 que « Kaffeekönig » (le roi du café, comme on l’appelait à l’époque) Théophile Jacques WEISSENBURGER (1852 – 1924), citoyen d’honneur de la Ville, habitant Le Havre, suivant en cela l’exemple de son ancêtre Jean Jacques WEISSENBURGER, voulut faire restaurer, juste cent après, la chapelle du Mont des Oliviers. Il fit appel pour la réalisation de ce grand travail au juvénile et entreprenant artiste, M Charles SPLINDER de Saint-Léonard, alors âgé de 39 ans. Celui-ci se mit avec beaucoup d’enthousiasme à l’ouvrage et établit un plan d’ensemble d’après les données historiques. Le beau plan n’arriva cependant pas exécution, car des personnes mal intentionnées et jalouses envers M. WEISSENBURGER et M. SPINDLER, réussirent à faire retarder l’exécution des travaux. Ce n’est que quelques temps plus tard (en 1907, comme l’indique l’archiviste M. PISOT) que M. SPLINDER peignit la célèbre suite d’images de la Vierge aux sept douleurs au-dessus de l’arcade surplombant l’entrée à la crypte.
M. et Mme Théophile WEISSENBURGER reposent au cimetière d’Obernai à l’ombre de cette même chapelle du Calvaire, côté nord.
M. le Recteur ISSELE était à l’époque le Pasteur des âmes obernoises. Son vicaire, l’abbé Cyrille RIEHL, fut nommé en 1907 Directeur du Grand Séminaire à Strasbourg.

Trente ans plus tard, la ville d’Obernai, dans sa séance du 6 juillet 1937, vota une subvention de 7.000 francs de l’époque pour la rénovation intérieure et extérieure de la chapelle. Cette rénovation avait été demandée par le Recteur, M. le Chanoine Albert SPRAUEL. Maître Auguste DUBOIS de Gresswiller procéda au renouvellement des fresques extérieures. Maître Robert GALL, artiste peintre de Colmar, s’occupa de la rénovation intérieure de la chapelle. D’après l’archiviste M. PISOT (C.O., n°97 – 1937) « le peintre couvrit de nouvelles fresques la voûte et les murs de la chapelle », de sorte que, malheureusement, nous n’y retrouverons plus toutes les précieuses fresques de M. SPLINDER, qui auraient dû être simplement retouchées ou rafraîchies…
A la subvention initiale de la Ville, s’ajouta encore le 2 novembre 1937, un additif de 2.800 francs pour travaux supplémentaires, somme que le Conseil municipal, sous l’égide du maire Xavier MOSSER, vota à l’unanimité.

Il est inscrit dans la pierre au-dessus de la porte d’entrée de la chapelle, côté Selhof : « Praetereundo cave ne sileatur Ave + ne vadas via + nisi dixeris Ave Maria. »
« En passant par ici prends garde de ne pas taire l’Ave. Ne continue pas ta route
sans avoir dit Ave Maria. »

C’est cette recommandation que M. le Chanoine SPRAUEL ne cessa de répéter à ses paroissiens, surtout durant les temps d’épreuves de la guerre 1939-45, où il lut chaque matin une sainte messe en cette chapelle pour la sauvegarde des jeunes obernois incorporés de force. Les parents de ceux-ci y venaient souvent pour soumettre à Notre Dame leurs grands soucis, leurs craintes du lendemain ou d’une nouvelle tragique. C’est là qu’ils ont épuisé leurs forces pour tenir tête aux menaces et aux vexations de l’envahisseur que M. le Chanoine SPRAUEL ne se gênait pas de dénoncer ouvertement.

Là aussi, Notre Dame d’Obernai veilla sur ses enfants, exauça leurs prières pour un retour au pays. Nos incorporés de force, à leur retour n’ont pas manqué de témoigner leur reconnaissance envers Celle qui les a protégés durant les plus graves dangers.

Nos ancêtres qui avaient tant souffert et tout perdu dans les pillages et les affres des guerres interminables, n’avaient cependant pas douté dans leur foi, car c’était là leur unique recours. Ils en étaient tellement conscients que, déjà en 1529, ils avaient taillé dans la pierre de l’ancienne tour d’enceinte se trouvant près du cimetière, cette parabole : « Omnia si perdas, verbum coeleste reserva, Quo semel amisso, cuncta perisse puta ». « Si tu perdais tout, conserve la parole divine. Et si elle est perdue une fois, pense que tout ensemble est anéanti ».

La Chapelle du Calvaire connut plusieurs rénovations: en 1686, et en 1804. Dans un médaillon, à gauche sous la grande image est inscrit le texte suivant :

Zu Ehren des blutschwitzenden Heilandes haben Herr Johann Jakob WEISSENBURGER, Mitglied des Gemeinderats und Frau Anna Margaretha Kûgell, Eheleute, diesses renovieren lassen anno Domini 1804.

(En l’honneur du Christ crucifié, Monsieur Jacques WEISSENBURGER, Conseiller municipal et son épouse Anne Marguerite Kûgell, ont fait procéder à la renovation en l’an du Seigneur 1804.)

La dernière rénovation après celle de 1937, fut réalisée de Mai à fin Octobre 1985 par Guy VETTER, artiste-restaurateur agréé par les monuments historiques. Elle est due à l’intervention de l’Association pour la conservation du patrimoine obernois (Président M Lucien MAURER)

Concluons cet article par une considération d’ordre général sur ces guérisons miraculeuses. Sont-elles difficiles à comprendre ? Encore plus à admettre ? Le miracle comme tel, en fait, ne peut être reconnu que par celui qui y croit. Un cadeau entre amis n’est « cadeau » que parce que, déjà, ils sont amis. L’objet donné dans la rue par un inconnu n’est pas un signe, mais plutôt une question. Ainsi pour l’incroyant, le miracle est une question, jamais une preuve. Il peut se renseigner auprès du croyant qui lui donne son interprétation. Il pourra alors lui aussi devenir croyant ou chercher une autre explication.

Dans toutes les manifestations divines sur terre, ce qui est essentiel c’est que le miracle parle à l’époque où il est posé. A cette époque, fin XVIIe siècle, certains prodiges étaient inexplicables, ils le seraient peut-être aujourd’hui. Si un croyant est témoin d’un « miracle », qu’il y réfléchisse et se convertisse, ce ne sera pas en s’appuyant sur une « preuve », mais en découvrant un signe divin, une interpellation de la présence divine dans des temps spécifiques, à telle ou telle époque de misère, de troubles ou de violences.

Un proverbe chinois dit : « Quand on lui montre du doigt la lune, l’imbécile regarde le doigt ! » Il faut savoir regarder plus loin.

L’essentiel au XVIIe siècle comme aujourd’hui ne réside-t-il pas dans cet enthousiasme des foules réconfortées, la sérénité des malades, les guérisons du cœur, ces conversions des âmes qu’aucun médecin, qu’aucune Eglise ne reconnaîtra miraculeuses, mais qui sont, au fond, tellement plus proches du vrai message de pauvreté, de prière et d’engagement que Notre Dame veut nous transmettre ?

En 1793, l’ensemble du patrimoine de la chapelle fut brûlé publiquement devant le cimetière. Parmi les objets, figurait la statue miraculeuse dont un enfant sauva la main droite. Celle-ci est, aujourd’hui, exposée dans une châsse de la chapelle, alors qu’une nouvelle Madone se trouve dans la crypte.

Vous trouverez les différentes manifestations de l’Orgue Merklin sur le site : merklin.fr

Source « La Restauration de l’Orgue Merklin » – Patrimoine Restauré en Région Alsace

L’orgue Merklin

est un instrument remarquable et entièrement restauré de l’église Saints Pierre et Paul d’Obernai.

Au son de ses tuyaux, le paroissien ou le musicien ne peut se douter du passé difficile de l’orgue Merklin au cours duquel il fut réduit longtemps au silence.

Le 21 octobre 1879, la ville d’Obernai signe un contrat avec Joseph Merklin (1) pour la construction d’un grand orgue en l’Eglise Saints Pierre et Paul d’Obernai. Il sera inauguré le 6 mars 1882. La construction de l’instrument est déjà marquée par de nombreuses péripéties qui se poursuivront malheureusement après son achèvement.

En 1911, l’instrument souffre d’une chaleur exceptionnelle puis en 1917 les tuyaux de façade sont réquisitionnés par les allemands, tuyaux qui seront remplacés en 1923.

L’orgue Merklin manque aussi d’entretien et il faudra attendre 1949/1950 pour une importante remise en état. Mais vers 1965, de graves dégâts des eaux condamnent l’orgue Merklin au silence. Laissé pratiquement à l’abandon, l’instrument subira des dégradations matérielles sévères. A cette époque, les orgues « romantiques » étaient encore tenus en piètre estime par les historiens, les experts et bon nombre d’organistes.

Mais dans les années 70, l’orgue symphonique parisien de la fin du XIX siècle commence à susciter beaucoup plus d’intérêt. Il faudra néanmoins attendre le 26 juin 1991 pour que la partie instrumentale soit classée aux Monuments Historiques. Les outrages subis par l’instrument bien que spectaculaires n’étaient pas irréversibles et une restauration approfondie pouvait être engagée. En 1999, la Commission des Monuments Historiques donne son accord. Objectif : redonner à l’Orgue Merklin une nouvelle jeunesse, conforme en tous points à son état d’origine (1881). De lourds travaux de restauration sont réalisés entre mai 2000 et avril 2001 par Daniel KERN.
Au terme de ces travaux de restauration, l’église Saints Pierre et Paul d’Obernai a retrouvé un instrument de grande qualité. Il constitue un des meilleurs témoins de la facture parisienne du XIXème siècle en Alsace et trouve ainsi toute sa place aux côtés des chefs-d’œuvre de Silbermann et Stiehr-Mockers.

Que vous soyez de passage ou résident alsacien, vous pourrez écouter ce magnifique instrument qui contribue au rayonnement de l’église Saints Pierre et Paul d’Obernai. Des concerts sont en effet organisés par l’Association des Amis de l’Orgue Merklin, pendant l’été, chaque mardi. En dehors de la saison estivale, une heure musicale est programmée un dimanche par mois à 16h45. Se renseigner auprès de la paroisse ou consulter le planning des concerts.

(1) Joseph Merklin : né le 17 février 1819 à Oberhausen, son père est menuisier et modeste facteur d’orgue. Il bénéficie d’une formation dans l’atelier familial. A l’âge de 18 ans, il part à la rencontre des meilleurs facteurs de son époque en Allemagne du sud et en Suisse. En 1843, il crée son propre atelier à Bruxelles, puis à Paris, il rachète la maison Ducroquet. Joseph Merklin est désormais à la tête de la plus grande manufacture d’orgues d’Europe. Reconnu, il bénéficie d’une grande notoriété. En 1870, il quitte sa manufacture pour créer sa propre entreprise à Paris. Mais la guerre le conduit vers l’exil en Suisse pendant 2 ans. De retour en France, à Lyon, il obtient la nationalité française en 1875.
Joseph Merklin restera un homme très actif tout au long de sa vie. Il se retira à Nancy où il mourût le 7 septembre 1905.
Parmi les réalisations : orgue de Saint Eugène à Paris (primé à l’Exposition Universelle de Paris en 1855), orgue de Saint-Epvre de Nancy (primé à l’Exposition Universelle en 1867 qui lui valut la Légion d’Honneur), mais aussi 12 instruments en Alsace dont l’orgue de Chœur de la Cathédrale de Strasbourg.

Monseigneur Charles Emile FREPPEL

Les grandes étapes de sa vie.

1er juin 1827: naissance à Obernai
30 octobre 1844 : entre au Grand Séminaire
22 décembre 1849 : ordination sacerdotale en la cathédrale de Strasbourg
26 décembre 1849 : première messe en l’église des Saints-Innocents à Blienschwiller
Eté 1850 : maître de conférences en philosophie à l’École des Carmes à Paris
Eté 1851 : directeur du collège Saint-Arbogast à Strasbourg
Octobre 1852 : chapelain de l’église Sainte-Geneviève à Paris
26 octobre 1855 : chargé du cours d’éloquence sacrée à la Sorbonne
3 février 1858 : professeur titulaire de cette chaire
17 juillet 1867 : doyen de Sainte-Geneviève
15 février 1869 : consulteur à Rome pour la préparation du concile Vatican I
27 décembre 1869 : nommé évêque d’Angers
18 avril 1870 : ordination épiscopale en l’église Saint-Louis-des-Français à Rome 24 avril 1870 : Père conciliaire à Saint-Pierre de Rome
27 juillet 1870 : installation à Angers
15 novembre 1875 : fondation de l’Université catholique d’Angers
6 juin 1880 : député du Finistère
22 décembre 1891 : décès en son Palais épiscopal, actuellement « ancien évêché » qui jouxte la cathédrale Saint-Maurice.

Prédicateur, professeur et écrivain.

– Chapelain de Sainte-Geneviève, il répond, dès la fin de l’année 1853 aux multiples sollicitations pour le ministère de la prédication dans de nombreuses églises de la capitale et à la chapelle du Petit Luxembourg pour la Toussaint 1859, 1860, 1861, 1862, pour l’Ascension et Noël 1864. A la demande de l’Impératrice, il prêche le Carême 1862 dans la chapelle des Tuileries (1).
– Nommé chargé du cours d’éloquence sacrée à la Sorbonne, le 26 octobre 1855, il est couvert d’éloges dès son discours d’ouverture du 10 décembre 18553. Titularisé par décret impérial du 3 février 1858, il tiendra cette chaire jusqu’à sa nomination de consulteur à Rome, en février 1869, pour la préparation du concile Vatican I.
– Les Œuvres de l’écrivain représentent 41 volumes : (2) pour les Discours et panégyriques, 10 pour les Œuvres polémiques comprenant les réfutations de Renan, diverses lettres et tous les discours prononcés à la Chambre des Députés, 9 pour les Œuvres pastorales et oratoires, 2 pour les Sermons inédits, 2 pour les Conférences données en l’église Sainte-Geneviève pour la jeunesse des Écoles, 1 pour les Sermons sur la Vie chrétienne prêchés à la chapelle des Tuileries pendant le Carême 1862, 1 sur la Révolution française et 13 pour les cours d’éloquence sacrée (3).

Panégyriste et orateur.

Parmi les 22 panégyriques recensés à ce jour, citons celui de saint Denis en l’église Saint-Germain-L’auxerrois en 1854, sainte Geneviève en l’église patronale de Paris les 3 janvier 1855 et 3 janvier 1858, saint Vincent de Paul en l’église des Lazaristes les 22 avril 1855 et 10 juillet 1858, sainte Clotilde en l’église Sainte-Clotilde à Paris le 4 juin 1857, sainte Jeanne d’Arc en la cathédrale d’Orléans les 8 mai 1860 et 3 mai 1867, saint Germain d’Auxerre en l’église Saint-Germain-L’auxerrois le 31 juillet 1860, saint Jean-Baptiste en la cathédrale d’Amiens le 26 juin 1863, sainte Anne à Auray le 30 septembre 1868, celui de la bienheureuse Jeanne-Marie de Maillé en la cathédrale de Tours le 7 avril 1872, de saint Hilaire en la cathédrale de Poitiers le 19 janvier 1873, Dom Calmet à Senones le 26 octobre 1873, saint Thomas d’Aquin en l’église Saint-Sernin de Toulouse le 7 mars 1874, du Général de Lamoricière en la cathédrale de Nantes le 29 octobre 1879, du bienheureux Jean-Baptiste de La Salle en la cathédrale de Reims le 24 juin 1888, de saint Yves à l’occasion de l’inauguration de son monument en la cathédrale de Tréguier le 9 septembre 1890. Le 4 août 1891, c’est à Ars qu’il a prononcé son dernier panégyrique sur « la vie et les vertus du Curé d’Ars ».

Parmi les 19 éloges funèbres déjà inventoriés, retenons celui du Cardinal Morlot, archevêque de Paris en la cathédrale Notre-Dame de Paris le 12 février1863, du Cardinal Barnabo en la chapelle du Prytanée de La Flèche le 29 mai 1874, de Mgr Fruchaud, archevêque de Tours en la cathédrale de Tours le 10 décembre 1874, de Dom Guéranger, à l’anniversaire de ses obsèques en l’église abbatiale de Solesmes le 16 mars 1876, de Mgr Fournier, évêque de Nantes en la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul le 30 juillet 1877, du Cardinal Brossais Saint-Marc, archevêque de Rennes en la cathédrale Saint-Pierre le 2 avril 1878, de l’Amiral Courbet en l’église d’Abbeville le 1er septembre 1885, du Général de Sonis en l’église de Loigny le 22 septembre 1887, de Dom Couturier en l’église abbatiale Sainte-Cécile de Solesmes le 23 décembre 1890.

Sa parole a été également sollicitée, notamment à Rome, pour l’histoire de la Papauté en l’église Saint-Louis-des-Français le 8 mars 1869, là même où il reçoit l’ordination épiscopale le lundi de Pâques 18 avril 1870, des mains de Son Éminence le Cardinal Donnet, archevêque de Bordeaux, doyen des cardinaux français.

Évêque d’Angers

« A peine y avait-il été accueilli comme un don de Dieu et un sourire du ciel, qu’éclata le coup de foudre de la guerre de 1870. […] Les revers de la France broyèrent son cœur ; mais l’âme du grand évêque s’éleva plus haut : « Aimons plus que jamais, s’écria-t-il, notre mère en deuil ! » (4) Il organise les ambulances installées au Grand Séminaire et dans les communautés religieuses, prescrit une quête en faveur des soldats français prisonniers en Allemagne (5), écrit une lettre au Roi de Prusse Guillaume 1er pour s’opposer à une éventuelle cession de l’Alsace à l’Allemagne (6), fonde l’Orphelinat de Notre-Dame-des-Anges qui accueille les premières orphelines de guerre le 2 août 1871 et l’Orphelinat agricole des Plaines à Trélazé pour les orphelins de guerre en 1873.

La paix conclue, il s’occupe tout d’abord de l’éducation avec la fondation de l’École des Hautes études de Saint-Aubin sur le modèle de celle des Carmes, pour la préparation des ecclésiastiques à la licence ès lettres, de l’Externat Saint-Maurille à Angers et de l’Institution Saint-Louis à Saumur qui ouvre ses portes le 15 octobre 1872. En concertation avec les évêques des diocèses voisins, il fonde l’Université catholique d’Angers inaugurée le 15 novembre 1875.

« Sa vigueur intellectuelle et son souffle d’apostolat » (7) s’expriment dans ses 82 Lettres et Instructions pastorales, Mandements et Lettres circulaires qui illustrent « une activité dévorante grâce à une robuste santé dont il abusa jusqu’à suprême épuisement. Aucune des sollicitudes pastorales ne lui fut étrangère. Ses mandements sont un monument qui révèle un chef hardi dans ses initiatives, toujours sur la brèche, prêt à tous les dévouements »(8).

Député du Finistère, 3ème circonscription de Brest.

Après son élection du 6 juin 1880 sur la liste conservatrice du Finistère, il prend « une part des plus actives aux débats parlementaires, […] un biographe constate que, de 1883 à 1889 seulement, il prononça à la tribune cent vingt discours » (9). « Son mandat fut renouvelé en 1881, 1885 et 1889. Parmi ses discours au Palais-Bourbon, il faut placer au premier rang ceux qui ont pour but de sauvegarder l’éducation chrétienne de l’enfance, de défendre la liberté de l’Eglise, les droits du clergé et des ordres religieux » (10). « Il réalisa à la Tribune, ce qu’il avait enseigné à la Sorbonne et pratiqué dans son ministère épiscopal, à savoir, « qu’il n’y a rien de plus grand sur la terre que la parole de l’homme, quand elle sait mettre au service de la justice et de la vérité ce que Dieu lui a donné d’éloquence et de vie » (11).

Son décès.

Mgr Freppel meurt en son Palais épiscopal le 22 décembre 1891. Durant les huit jours où son corps revêtu de ses ornements pontificaux fut exposé sur un catafalque dressé dans la crypte de l’Évêché, cent mille personnes dont plus de vingt mille pour le seul jour de Noël lui rendent hommage. Les funérailles sont célébrées le 29 décembre. Son corps repose dans le caveau des Évêques de la cathédrale. Dans l’attente de son transfert à Obernai (12), son cœur est déposé le 30 décembre 1891 dans la chapelle de la Sainte Vierge de la Maison-mère des Sœurs de La Retraite et placé le 16 janvier 1892, dans un monument érigé dans la chapelle dite Italienne de cette Institution.

Les monuments.

Alexandre Falguière, Grand Prix de Rome de sculpture en 1859, a exécuté le cénotaphe en marbre blanc inauguré dans le croisillon nord de la cathédrale d’Angers le 13 novembre 1899. Le sculpteur Yves Hernot fils de Lannion, obtint l’exécution de la statue érigée en 1902 au Folgoët (Finistère).

Le monument d’Angers élevé en 1923 et celui d’Obernai en 1924, sont l’œuvre du sculpteur angevin Léon Morice. La statue d’Angers a été prélevée sur ordre du gouvernement de Vichy en 1942 et remplacée en 1949 par une sculpture en pierre de Georges Chauvel ; celle d’Obernai, démontée par les nazis en 1940, transférée à Erstein dans une dépendance de la mairie, mais préservée de la fonte, réinstallée sur un nouveau socle en décembre 1944 par une unité du génie du 2e corps d’armée (13) commandé par le général de Monsabert, a été bénie par Mgr Charles Ruch, évêque de Strasbourg, le 11 mars 1945 (14).
François Schmitt

1. Réduite en cendres lors de l’incendie du Palais des Tuileries le 23 mai 1871.
2. Lettre du 20 décembre 1855 du ministre de l’Instruction publique et des Cultes à M. le Doyen de la faculté de théologie de Paris : « Veuillez le féliciter en mon nom et lui faire part des espérances que je me plais à fonder sur le mérite de son enseignement pour raviver au sein de la jeunesse sérieuse le goût des études théologiques ».
3. Extrait de l’allocution de Son Éminence le Cardinal Luçon à l’Hôtel de Ville d’Obernai le 21 juillet 1921 : « Il vous a fait honneur, Messieurs, à la Sorbonne, où son cours d’éloquence sacrée, monument de science ecclésiastique, en révélant l’étendue de son savoir et la pénétration de son esprit l’a mis au premier rang dans le clergé de France, et désigné pour les plus hautes dignités de l’Église », La Semaine religieuse du diocèse d’Angers, 4 septembre 1921, p. 745.
4. Extrait de l’éloge de Mgr Freppel prononcé par Mgr Rumeau, évêque d’Angers en l’église d’Obernai le 21 juillet 1921, La Semaine religieuse du diocèse d’Angers, 14 août 1921, p. 672.
5. Lettre-circulaire de Mgr l’Évêque d’Angers à MM les Curés du diocèse du 8 décembre 1870.
6. Lettre du 12 février 1871 de Mgr l’Évêque d’Angers à Sa Majesté le Roi de Prusse, La Semaine religieuse du diocèse d’Angers, 26 février 1871, p. 454-458.
7. Cf. supra, note 5, extrait de l’éloge, p. 673.
8. Extrait de la Conférence faite à Paris dans la Salle des Sociétés Savantes par Mgr Rumeau le 19 mars 1912.
9. Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (A. Robert et G. Cougny)
10. L’Episcopat français depuis le Concordat jusqu’à la Séparation (1802-1905), Librairies des Saints-Pères, Paris, 1907, p. 54.
11. Cf. supra, note 5, extrait de l’éloge, p. 674, repris dans le discours d’ouverture sur l’histoire de l’éloquence sacrée prononcé à la Sorbonne le 10 décembre 1855 par M. l’abbé Freppel, Œuvres oratoires, Discours- Panégyriques, A.Roger et F. Chernoviz, Libraires-Éditeurs, Paris, 1882, tome I, p. 317.
12. Accueilli dans sa ville natale le 21 juillet 1921, son cœur est conservé dans une stèle érigée dans le transept ouest de l’église Saints-Pierre-et-Paul.
13. Le 2e corps de la 1ère armée française.
14. Lettre du 30 mars 1945 de M. le curé d’Obernai à Mgr l’Évêque d’Angers, La Semaine religieuse du diocèse d’Angers n° 19, 13 mai 1945, p. 148-149.

Les Archives du Département du Bas-Rhin ont mis en ligne les “Schulchroniken” (chroniques scolaires) de 1901 à 1992.
Pour Obernai, les Sœurs enseignantes sont issues de la Divine Providence de Ribeauvillé (68).
Périodes : 1871-1918 (annexion allemande); 1919-1945; après 1945.
La chronique d’Obernai n’est pas présentée intégralement sur le site internet, ayant été tenue jusqu’en 1992. En vertu des articles L. 213-1 et 213-2 du Code du patrimoine, les informations relatives à la vie privée des personnes sont protégées par un délai de 50 ans à compter de la date de clôture du document. Les images des pages postérieures à 1969 ne sont alors pas diffusées.
Obernai – Cote : 126 Num 74

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NIEDERNAI

En 1735, Samson de Landsberg, revint à la religion catholique et offre des subsides pour la construction d’une nouvelle chapelle dédiée à Ste Barbe. L’inauguration eut lieu le 1er juillet 1741 par le vicaire Grau et la consécration officielle fut célébrée par le curé Wescher le 21 août 1741. Niedernai comptait alors plus de 800 habitants et avait un curé assisté d’un vicaire.

Après l’incendie de Feldkirch en 1785, cette chapelle devint automatiquement église paroissiale mais sous le double patronage de St Maximin et de Ste Barbe. Cette chapelle mesurait 28 m de long ( nef et chœur ) sur 10 m de large et 7,70 m de hauteur. Le dallage était toutefois situé à 30 cm en -dessous du niveau de terrain naturel, ce qui fait que le bâtiment souffrait beaucoup des infiltrations d’eau. Il ne faut donc pas s’étonner si un rapport cantonal de 1796 mentionne : “ Niedernay : église catholique, petite, état assez ruineux “.

En 1783, Sébastien Krämer construisit un orgue pour l’église de Niedernai. On trouve dans les comptes de la commune ( ans VII, IX et XI de la République ) des dépenses pour des réparations à cet orgue. La seule chose que l’on sait de cet instrument, c’est que le buffet était en chêne; En effet, en 1818, la commune de Krautergersheim commande à Krämer un orgue identique, mais refuse en 1824 de payer la gratification car “ le buffet était en sapin et non en chêne comme celui de Niedernay “.

En 1818, des réparations sont faites au clocher et en 1822, l’entreprise Edel de Strasbourg refond une cloche pour 464 francs. En 1843, une famille du village fait transformer une des tours de défense au coin du cimetière en chapelle. Pourtant, l’état de l’église ne s’améliorait pas : en 1844 et en 1845 on peut lire la même remarque sur la situation : “ église en mauvais état et trop petite pour le nombre d’habitants “.

Le 11 mai 1858, une quête organisée par le curé Burg et le maire De Reinach rapporte la coquette somme de 42 648 francs.

Le 7 avril 1859, l’architecte Ringeissen élabore un projet d’église néogothique à l’emplacement de la chapelle de Ste Barbe.. Le coût est estimé à 60 000 francs, il montera très vite 86 000 francs. Le 6 mai 1861, le Conseil Municipal demande au Préfet une subvention de 53 727 francs. Il répond le 9 février 1836 par un refus catégorique. Le 8 juin 1862, jour de la St Médard, tout un groupe de maisons brûle le long de la rue principale. La commune achètera les terrains le 10 décembre 1869 pour 14 000 francs. Entre-temps, Ringeissen aura fait un deuxième projet. Le 9 août 1868, le plan de financement est adopté par la commune avec un déficit de 9 564,47 francs. L’architecte- diocésain Morin estime le montant minimum de la nouvelle construction à 83 564,47 francs. Aussi le Préfet accorde une subvention de 8 000 francs pour combler le déficit le 23 mars 1869. La Guerre de 1870 intervient. L’Alsace -Lorraine est annexée au Reich allemand. On est inquiet pour la suite du projet. Mais dès le 10 décembre 1872, le Kreisdirektor d’Erstein confirme la subvention du gouvernement. Le 26 novembre 1883, Aloyse Reys est nommé curé de la paroisse. Quelques mois plus tard, il achète l’ancien orgue d’Obernai. C’était un orgue construit par Jean André Silbermann en 1713 pour lequel l’ébéniste Bender avait fabriqué un buffet l’année précédente. Il a été complété en 1721 par André Silbermann et en 1784 par Josias Silbermann. Il gisait démonté dans un entrepôt. Le curé paie 960 Mark. De même, le 16 avril 1888, il va réussir à faire acheter les pierres de taille d’une aile de l’ancien magasin de tabac d’Obernai que l’on est entrain de transformer en École Normale d’instituteurs, pour moins de 850 Mark. Le 9 juin, on commença les travaux de démolition. Le curé lui-même a décrit avec une certaine fierté l’arrivée des premières pierres à Niedernai : “ La fête de la Nativité de la Vierge, le 8 septembre 1888, était un jour d’allégresse pour la commune de Niedernai et restera gravé dans les mémoires ….. Ce jour-là, les premières pierres pour la construction de la nouvelle église sont arrivées à Niedernai. Un cortège conduit par le maire, les membres du conseil municipal et de nombreux concitoyens ont accompagné les 40 attelages lourdement chargés. Cet heureux évènement fut annoncé par la sonnerie des cloches. Les enfants coururent à leur rencontre, ornèrent les attelages de couronnes de fleurs et offrirent à chaque conducteur un bouquet. Et c’est ainsi que le cortège entra dans le village. Tous les cœurs des habitants étaient visiblement émus “.

Du 5 décembre 1888 au 20 février 1890, l’architecte communal ( Communal-Baumeister ) Hanning de Saverne, élabora un projet d’église néogothique à l’instar du projet de Ringeissen. Il se montait à 110 000 Mark. Le montage financier, bien présenté, fut accepté par le Bezirkspräsident en juin 1890. On put alors procéder à l’adjudication des travaux. Ce ne fut pas facile : 1ère soumission le 26 juillet, aucun résultat.

Le 28 septembre, une deuxième soumission fut faite. L’entreprise annula le contrat le 9 octobre. Finalement, les travaux furent confiés le 8 décembre 1890 à l’entreprise Brutschi de Ribeauvillé. Les travaux avancèrent très vite. La première pierre fut posée en mai 1891 et l’inauguration fut faite par l’évêque auxiliaire de Strasbourg, Mgr Charles Marbach, le 8 octobre 1893. Le mobilier en néogothique flamboyant fut réalisé par l’entreprise Boehm de Mulhouse. Les vitraux ont été exécutés par les entreprises Helme -Mertzweiler de Fribourg et Kuhn-Helme de Mulhouse. Pour aider au financement, les trois instances politiques donnèrent encore une fois, le 17 mars 1896, une subvention de 6 000 Mark, payable le 1er avril 1899. Cette subvention fut entièrement consacrée à l’orgue. Martin Rinckenbach d’Ammerschwihr, qui avait d’abord proposé de réparer l’ancien orgue Silbermann, reprit celui-ci ainsi que l’orgue de Krämer de la chapelle Ste Barbe et en construisit un nouveau, tout en gardant le buffet de Bender. ( Ce dernier fut classé Monument Historique le 30 décembre 1982 ). Cet orgue fut monté en septembre 1898.

Dans le nouveau clocher au dessus du porche, on monta les trois petites cloches qui servaient dans le donjon- clocher du cimetière pour la chapelle Ste Barbe. Elles pesaient respectivement 400, 310 et 124 kg. Elles étaient dédiées à Ste Barbe, Ste Odile et aux Sts Maximin et Marie Madeleine. Hélas, en 1917, les Allemands ont cherché les deux grandes ainsi qu’une soixantaine de tuyaux de l’orgue. En 1923, l’entreprise Jaeck, spécialise dans la peinture d’église, donna à l’édifice l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui encore. La même année, le 17 juin, l’enfant du pays, Mgr Brunissen eut l’honneur de présider à la bénédiction de deux nouvelles cloches. La grande est consacrée au Sacré Cœur de Jésus, elle pèse 550 kg et sonne au “ sol dièse “. La petite, d’un poids de 285 kg, sonne le “ do “ en l’honneur de Ste Odile. Elles viennent toutes deux de la fonderie Causart de Colmar et rejoignent la petite, fondue en 1846 par Edel de Strasbourg et qui sonne le “ ré dièse “. En 1936, on installa le chauffage.

En 1963, la commune fit construire un nouveau presbytère derrière l’église. Depuis, un certain nombre d’autres travaux ont été effectués, soit par la commune, soit par le Conseil de Fabrique : la réfection de la toiture puis un nouveau coq et le paratonnerre, la modernisation du chauffage et de la sonnerie des cloches ainsi que de l’horloge, la révision complète de l’orgue.

Pour la célébration du centenaire de la consécration de l’église, célébrée par Mgr Charles Amarin Brand, archevêque de Strasbourg, le 10 octobre 1993, la commune a encore fait procéder à l’aménagement de la place du parvis ainsi qu’à l’illumination de l’édifice.

François Gauckler

Pour tout renseignements et locations s’adresser à

Contacter Michèle LUTZ-BRUN au 03 88 95 05 30 ou 06 48 30 54 82

Location Foyer Paroissial

Situé derrière l’église, il est idéal pour des fêtes de famille ou des réunions du monde associatif, (jusqu’à 40 personnes attablées à l’aise, voir photo) à un prix tout à fait abordable lié à la durée et à la période de l’année (chauffage).

Règlement d’occupation du Foyer Paroissial

Article 1 :
Il appartient aux utilisateurs d’appliquer le règlement intégralement afin de permettre une utilisation des locaux dans de bonnes conditions pour tous.
Article 2 : Convention d’occupation.
Catégorie 1 : activité paroissiale.
Les utilisateurs doivent avoir pris connaissance du règlement intérieur et s’y soumettre, notamment pour l’établissement de la demande d’utilisation. être titulaires d’une assurance de responsabilité civile.
Catégorie 2 : Association ou particulier pour un usage privé.
Catégorie 3 : utilisateur pour un usage culturel, sportif, caritatif ou scolaire. Tarif forfaitaire négocié. Sous réserve que l’objet de la manifestation ne soit pas en contradiction avec la doctrine de l’Eglise.
Article 3 : Annulation.
En cas d’annulation de la réservation, l’utilisateur s’engage à prévenir le comité de gestion au plus tôt. Une indemnité de 15 € sera demandée à l’utilisateur sur le montant de la location.
Article 4 : Nouveaux tarifs pour la catégorie 2 à partir de 2021

Les tarifs sont fixés par le Conseil de Fabrique.

Durée Eté (mai à septembre) – Hiver (octobre à avril)

– 4 heures :      60 €   (mai à septembre)   80 €  (octobre à avril)

– 12 heures :    80 €   (mai à septembre)  100 €  (octobre à avril)

– 24 heures :  100 €   (mai à septembre)  120 €  (octobre à avril)

Pour les usagers de la catégorie 3, les tarifs seront fixés par le Conseil de Fabrique au cas par cas.
Règlement par chèque à l’ordre du Conseil de Fabrique de Niedernai.

Consignes générales

L’utilisateur devra avoir pris connaissance des consignes d’incendie affichées dans l’entrée du Foyer. Il devra signaler au comité du C.F. tout incident survenu pendant l’utilisation (coupure de courant, fuite d’eau, casse etc…). En période de chauffage, ne pas toucher aux réglages des radiateurs, le réglage se faisant uniquement par le thermostat (entre les deux portes intérieures), penser à le mettre au minimum à la fin. Après occupation, les locaux doivent être remis dans le même état de propreté qu’à la mise à disposition. Les déchets sont à emmener par les locataires, prévoir des sacs poubelles. Des décorations peuvent être fixées aux lattes en hauteur (punaises) et non sur les murs. Du matériel de nettoyage est à disposition dans le placard de l’entrée. Le stationnement prolongé des véhicules est formellement interdit devant la porte du foyer en raison du passage autour de l’église qui doit rester libre. Le parking adjacent au foyer est à la disposition des utilisateurs. Eviter les nuisances sonores après 22h00.
La remise des clés a lieu par convenance entre le locataire et le responsable du foyer.

BERNARDSWILLER – Origine de son église / orgue

(Texte de 1972)

Source : Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France – Société d’histoire de l’Église d’Alsace. Auteur du texte. Archives de l’Église d’Alsace : organe de la Société d’histoire de l’Église d’Alsace / fondateur Joseph Brauner ; directeur André Marcel Burg ; [couverture dessinée par Ernest Valenta]. 1972. 

Sous le règne du maire Fritz, ce gros village aisé (1287 habitants vers 1850 ; quelque 750 de nos jours) fit construire, par l’entrepreneur Jacques Willm, de Barr, sur des terrains achetés pour 8 000 fr. en 1863, une belle église néo-gothique, selon devis Ringeisen du 16. 12. 1864, montant à 153 000 fr., et PV réc. Ringeisen du 23. 9. 1868, montant à 158 946.99 fr.

Dans l’ancienne église, démolie en 1863, se trouvait un orgue Sauer 1808 (Acta organologica 3, p. 111), repris par Stiehr-Mockers pour 1 165 fr., et transféré selon nous à Niedersteinbach, protestant, en 1863, selon Barth à Mutzenhausen en 1869; le problème reste posé.

La commune dut demander assez tôt des devis pour l’orgue neuf : Wetzel établit le sien le 17. 10. 1865; il prévoyait 23 registres pour 8 845 fr.; mais la commune traita avec Mockers-Stiehr.

Aux archives Stiehr, il existe un dessin, assez abîmé, portant au crayon la mention : «Bernardswiller. Projet de buffet d’orgue. Seltz 5 Xbre 1866» ; modèle semblable à La Robertsau, protestant, 1865, à Nothalten 1871, à Munchhausen 1878, et à Orschwihr 1881 ; avec, en plus, un positif de dos à 3 tourelles, la petite au milieu. Ce projet, oui ne vint pas à exécution à Bernardswiller. fut réutilisé pour Stetten, le 27 8bre 1873, où il ne vint pas à exécution non plus.

Soumission. MM. Stiehr Léon, fils de Joseph, et Mockers, facteurs d’orgue à Seltz, s’engagent à fournir et à poser dans la nouvelle église de Bernardswiller un jeu d’orgues. Le buffet sera construit en chêne, dans le style de l’église avec sculpture suivant le dessin fourni par l’architecte.
Les facteurs d’orgues garantissent pour dix ans de la bonté et la solidité de leur travail et entretiendront pendant les trois premières années le jeu d’orgue, sauf cas de force majeure. Le tout sera fait avec matériaux de première qualité et mis en oeuvre suivant les règles de l’art et moyennant le prix de 15 000 fr., compris pose. Le paiement sera fait trois mois après la réception faite par des hommes de l’art, et faute de fonds la commune paiera les intérêts à 5% jusqu’à entier paiement.
Fait à Seltz le 5 décembre 1866.
Mockers     L. Stiehr
Proposé … Schlestadt le 7 mars 1867. L’architecte. Ringeisen
Vu et proposé. Schlestadt le 13 mars 1867. Le sous-préfet. Peloux.
Proposé. Strasbourg le 21 mars 1867. L’architecte en chef. Morin.
Vu et approuvé. Strasbourg le 28 mars 1867. Le préfet.
Enregistré. Obernai le 11 avril 1867. Reçu: 161,80 + 24,27 fr.

Procès-verbal de réception de l’orgue
L’an 1869, le 14 janvier, nous soussigné, A. Ringeisen, architecte de l’arrondissement de Schlestadt, sur l’invitation de M. le maire de Bernardswiller, nous sommes rendu dans cette commune à l’effet de procéder à la réception de l’orgue nouvellement placé où étant, et assisté de M. le maire, de M. Wenning, organiste à Barr, de M. Helmer, organiste à Rosheim, experts nommés par les parties, et en présence des sieurs Stiehr et Mockers.(suit le texte du devis) – (voir le devis en fin de texte)

Ce travail vient d’être récemment terminé. Procédant d’abord à l’examen du buffet, nous avons reconnu que la montre présentait en façade : une à ogive, recevant 7 forts tuyaux en étain poli, et surmontée d’un gable orné de crochets sur les rampants, avec amortissement à fleuron. De chaque côté de ladite arcade s’élève une grande tourelle à 5 pans coupés, recevant 5 forts tuyaux en étain, avec gables correspondants, surmontée d’un prisme central quadrangulaire à 4 sables avec amortissements fleuronnés et terminé par une
pyramide à fleuron. A droite et à gauche de ce motif principal sont disposés, de chaque côté, une arcade à 7 tuyaux en étain, surmontée d’un gable et accostée d’une tourelle à pans coupés en encorbellement, recevant 5 tuyaux en
étain, et semblable à celle du motif central, mais plus petite.
Tout cet ensemble est supporté par un soubassement à Panneaux pleins avec
armoire à volets pour le clavier. Le tout exécuté en menuiserie de bois de chêne. La menuiserie d’enveloppe du buffet est également à panneaux pleins, mais en bois de sapin.
Le positif en avant, traité de la même façon, se compose de 2 arcades à gables,
à 7 tuyaux en étain chacune, divisées au milieu par une petite tourelle centrale en encorbellement, à 5 tuyaux, et terminées à chaque extrémité par une tourelle, également en encorbellement et à 5 tuyaux, mais plus importante. Ce positif, entièrement traité en menuiserie de chêne, se raccorde sur le lambris d’appui de la tribune et les supports à consoles, au-dessous, qui le supportent. Le tout exécuté dans la manière de l’époque ogivale, suivant les plans et détails délivrés par l’architecte de l’arrondissement
Registres … conformes … Sommiers … soufflets … claviers … dièzes en ébène … mécanisme … tuyaux … tous les sons rendus sont pleins et harmonieux et les effets produits très convenables …
Il y a lieu de recevoir et de payer le montant de la soumission 16 165 fr.; à déduire la valeur de l’ancien orgue : 1 165 fr. ; et un acompte du 31. Xbre 1868: 7 000 fr.; reste à payer: 8 000 fr.
A. Ringeisen Wenning Helmer
Accepté par les facteurs : L. Stiehr Mockers
Vu le maire : Fritz
Vu et proposé. Schlestadt le 25 février 1869. Le sous-préfet : Peloux
Vu et approuvé. Strasbourg le 9 mars 1869. Le préfet.

L. Ginter dit que cet orgue fut réparé par Louis Mockers en 1882, selon devis du 29. 12. 1881, montant à 670 Mk. C’est possible, mais nous n ‘y croyons pas, puisque, d’une part, le cahier Mockers n’en fait pas mention, et que, d autre part, nous pensons, sans en être sûr, que Rinckenbach y a travaillé du 22. 7. 1884 au 9. 8. 1884.
Selon Ginter, l’orgue fut pneumatisé et transformé par Roethinger en 1932-1933.

Situation actuelle
: Le genre néo-gothique n’est guère prisé en ce moment, et il est de bon ton de le vitupérer. Ringeisen a touché 323,30 fr. pour ce buffet en chêne, qui a coûté 3 400 fr. Nos experts — qui peuvent apprendre dans le PV réc. de Ringeisen les termes techniques qu’ils ignorent font allègrement enlever ces «superstructures» qui ont coûté tant d’heures de travail. Dans le beau buffet en chêne (on nous permettra d’admirer la générosité de Bernardswiller en 1868 : en 1869, la commune donna 120 fr. de gratification supplémentaire «à MM. Mockers & Stiehr, organistes» ; que l’on compare avec les buffets actuels en contreplaqué !), on voit la trace de la console en fenêtre. Les 2 plates-faces extrêmes ont dû être rajoutées par Roethinger en 1932. Le positif actuel (apparemment changé, puisqu’il manque la tourelle centrale, citée par Ringeisen) est postiche, et la montre est en zinc. La console actuelle, pneumatique, est indépendante et tournée vers l’arrière.

BERNARDSWILLER – Ses Origines (texte de Raymond Klein)

A l’origine, le village est un fief impérial. Il forme une communauté villageoise entièrement constituée, qui a sa propre banlieue (territoire) et sa propre administration, sous l’autorité d’un “Schultheis” ou prévôt.

Un document de 1286 fait état d’une location par l’abbaye de Niedermunster d’un bien qu’elle possédait sur le ban de Bernardswiller. L’abbaye de Hohenbourg ainsi que celle de Niedermunster ont chacune acquis des biens situés dans la banlieue de Bernardswiller, en 1318 et 1322. Même la ville d’Obernai, avant qu’elle ne s’intéresse au village, possédait un bien situé à Bernardswiller : ce bien était contigu à la cour que l’abbaye de Hohenbourg possédait dans le village de Bernardswiller. La ville l’a vendu à cette abbaye en 1321.

D’autres titres attestent également que le village avait alors son administration propre.

Un village convoité …
Bernardswiller apparaît pour la première fois officiellement dans l’histoire en 1276, lorsqu’il est donné en gage au sire Walther de Guirbaden. A cette époque, le village est très convoité par les seigneurs voisins et passe des mains de l’un dans celles d’un autre. La Ville d’Obernai s’y intéresse en l’année 1330, mais malgré les bonnes faveurs de l’empereur Louis de Bavière, elle ne parvient pas à conserver son gage qui fait l’objet de luttes acharnées et sanglantes entre les différents seigneurs voisins.

L’annexion par Obernai…
Cependant, en 1349, alors que le village était engagé en faveur du Grand Bailli d’Alsace, le Landvogt Jean de Fénétrange, et avec l’accord de de dernier, la Ville d’Obernai parvient à acquérir le village de Bernardswiller, avec tous ses biens, gens, us et coutumes (en alsacien on dirait “Met Scheff und G’scherr” au prix de “150 Marks d’argent, fin et pur, au poids de Strasbourg”. Dès lors le village est fondu dans les propriétés de la Ville d’Obernai. Ses habitants deviennent des “citoyens de la Ville Libre d’Obernai”, habitant à Bernardswiller. Mais s’ils ont supporté sans trop de difficultés le fait d’être engagé en faveur de tel ou tel seigneur, l’incorporation dans la propriété d’une autre commune est une situation que les habitants de Bernardswiller n’acceptent pas, eux qui jusqu’alors formaient une communauté villageoise organisée, qui avait son propre finage et sa propre administration. De plus, le commerce du vin étant prospère, les habitants jouissaient apparemment d’une relative aisance, ainsi qu’en témoigne de nombreux emblèmes de métiers sculptés dans le grès et qui ornent les cintres des portes cochères de nombreuses propriétés. Las de cette situation de dépendance, les habitants réclament leur autonomie à corps et à cris ; toutes sortes de motifs sont invoqués, notamment des motifs religieux ce qui qui, à cette époque là, revêt une très grande importance; il n’y a pas de curé résidant pour assurer le service des sacrements et surtout, la chapelle existante est trop petite pour le nombre d’habitants.

Usée par toutes ces revendications, la Ville d’Obernai décide de démolir cette petite chapelle et de construire une nouvelle église, aux frais d’Obernai (dont Bernardswiller fait partie). Cette construction est érigée en 1495 – 1497. Mais cela ne satisfait par les habitants du village qui persistent dans leurs revendications d’indépendance. En 1628, en pleine guerre de 30 ans, ils demandent à être une paroisse autonome. Dans un premier temps, en 1719, le village obtient la nomination d’un prêtre ou d’un vicaire résidant : On s’organise alors localement pour assurer les subsides du desservant. Ces efforts seront récompensés puisqu’en 1790 Bernardswiller est érigé en paroisse autonome, séparée de celle d’Obernai. Le religieux a obtenu gain de cause et, comme nous le verrons, a précédé le politique.

L’indépendance …
Et alors, bizarrerie de l’histoire, la Révolution, malgré les ravages qu’elle a pu causer par ailleurs, est venue au secours de Bernardswiller. D’abord le droit seigneurial est aboli : On pourra maintenant argumenter sur d’autres bases. Si bien qu’un décret du 5 juin 1799 déclare Bernardswiller, village indépendant et séparé de la Ville d’Obernai. Hourras de joie, mais pas la fin des problèmes.

Le Conseil Municipal de Bernardswiller est contraint de se réunir avec celui d’Obernai pour délibérer en commun sur l’applications des revenus aux besoins des deux communes. Bernardswiller insiste pour demander le partage des biens au prorata des populations respectives. Obernai refuse. Bernardswiller dépose une nouvelle requête le 3 octobre 1832 au Préfet du Bas-Rhin et demande un budget séparé. Par arrêté du 13 juillet 1838, le Préfet ordonne d’office le partage du produit des forêts et des pâturages, considérés comme biens d’intérêt public, au prorata du nombre d’habitants : Il y a alors environ 1 000 habitants à Bernardswiller et 4 000 à Obernai.

Le procès.
Cette décision est contestée par Obernai qui actionne en justice la Commune de Bernardswiller, le 25 juillet 1840. Après signification des mémoires respectifs, un premier jugement est rendu par le Tribunal Civil de Sélestat, le 31 juillet 1856. Obernai interjette appel et porte l’affaire devant la Cour impériale de Colmar. Après plusieurs tentatives de conciliation, les deux parties se rapprochent enfin, pour éviter une nouvelle procédure longue et hasardeuse et surtout d’un coût considérable. Elles décident de mettre fin à ce long litige et conviennent d’une transaction. Celle-ci est signée devant notaire, le 10 mars 1862 : Le procès est fini.

Immédiatement la Commune de Bernardswiller décide de marquer l’évènement et de “réaliser un vieux rêve” (C’est rédigé ainsi dans les documents municipaux) : ils démolissent l’ancienne église, celle construite par Obernai, dont la toiture menace de s’effondrer parce que les habitants de Bernardswiller avaient refusé de l’entretenir, et sans doute aussi parce qu’elle constituait pour eux le symbole de la présence d’Obernai dans leurs murs.

En 1866 et 1867 les habitants de Bernardswiller construisent “leur” église, financée avec “leurs” revenus, ceux de “leurs” biens. C’était pour eux certainement une action de grâce, mais sans doute aussi un symbole de liberté retrouvée. Même si aujourd’hui ont peut penser que c’était un excès de fierté, il faut toujours replacer chaque chose dans son époque et dans son contexte. Cette église, construite en deux ans, a été payée comptant avec une coupe exceptionnelle en forêt, sans aucune aide extérieure, ni subvention. Cela donne une petite idée de la valeur que représentait à l’époque de la forêt communale. Cette forêt qui s’étend sur plus de 2 100 hectares appartient encore toujours aux deux communes, Obernai et Bernardswiller, dans les proportions définies à l’époque par rapport au nombre d’habitants de l’époque : 4/5ème pour Obernai et 1/5ème pour Bernardswiller. Elle est gérée conjointement par les deux communes.

Quant aux pâturages, l’indivision fixée alors dans les mêmes proportions a été levée à l’issue d’un partage convenu entre les deux communes, de manière à attribuer à chacune des biens précis. Cela s’est passé en décembre 1982 soit près de deux siècles après la “déclaration d’indépendance” !

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GOXWILLER

Une “Villa veterana” est à l’origine du village situé sur l’ancienne voie romaine du Piémont. Mentionné une première fois en 920 (Getenesvillare puis Gokesvilre, Gotesviller et enfin Goxwiller), le village est un bien inféodé à plusieurs abbayes, dont celle de Niedermunster, jusqu’en 1522. Comme la Seigneurie de Barr dont il fait partie, le village était placé sous la suzeraineté de la Ville de Strasbourg jusqu’à la Révolution…

Eglise Saint-Jean, puis temple, actuellement simultaneum.
L’église est construite selon un plan allongé. La date de construction est inconnue mais nous en avons une première mention en 1371 et elle a existé sans doute avant cette date. Les niveaux inférieurs de la tour chœur datent peut-être du XIIIe ou XIVe siècle; la nef, avec tribunes en équerre, date vraisemblablement du XVIIIe siècle; son autel retable baroque est classé et son orgue construit par Johann Conrad Sauer date de 1811. le niveau supérieur de la tour (du XIXe siècle ?) a été refait après la deuxième guerre mondiale. L’église a servi de temple depuis l’introduction de la Réforme vers 1554.
L’église abrite deux fresques du XVe siècle, représentant saint Antoine et saint Christophe.
En 1677, Louis XIV impose le simultaneum : le culte catholique dans le chœur, le culte protestant dans la nef.

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