CP de la Hardt

Ce dimanche 12 février 2023, la communauté de la Hardt a fêté Saint Blaise, son autre Saint Patron, de la paroisse de Blodelsheim cette fois. Quand on connaît l’histoire de Saint Blaise, médecin et évêque, « guérisseur de gorge » – histoire qui va nous être retracée au début de la messe –, on peut sourire de cette coïncidence providentielle qui veut que ce 6^ème Dimanche du Temps ordinaire « A » soit également Dimanche de la Santé, succédant lui-même à la fête de Notre Dame de Lourdes…

Ce dimanche, c’est la chorale qui nous fait entrer dans la louange. Tournée vers l’assemblée et déployée entre le tabernacle et l’autel, elle entonne avec entrain un « Jubilez ! Criez de joie ! Acclamez le Dieu trois fois Saint ». Ainsi, c’est de sa place significative, qu’elle nous invite à louer la Sainteté de notre Dieu. Jésus aussi ce dimanche nous invite à rester ancrés en ce Dieu trois fois Saint pour ne pas tomber dans l’erreur des pharisiens et des scribes qui, se montrant, devant tous, attachés à la lettre des Lois, se sont coupés de l’Esprit du Dieu de Miséricorde. Car, les pharisiens et les scribes n’ont plus le souci de leurs frères, quand ils ne cessent de montrer l’indigence de ceux-ci et leur incapacité à respecter les Lois. Plus grave, cette soi-disant pauvreté de leurs frères, leur sert de faire-valoir pour se targuer avec orgueil de leur soi-disant excellence dans l’obéissance aux Lois qu’eux-mêmes ont rendues dures et inflexibles. Or, en agissant ainsi, ils ont fait des Lois du Seigneur lettre morte, vidées de sens parce coupées de l’eau vive qui rend sa dignité à chaque être humain. Attention, le Père Karon nous fait prendre conscience que l’attitude des scribes et des pharisiens nous guette TOUS et c’est ce qui vide et a vidé nos églises. Nous en sommes tous responsables.

Est-ce à dire qu’il n’est pas nécessaire de respecter les Lois ? Non, les Lois du Seigneur sont un guide précieux ; mais, – et c’est là la nouveauté de l’enseignement de Jésus –, les Lois sont un guide en mon for intérieur, nullement un instrument pour juger et condamner mon frère car l’amour – la charité – doit être premier envers mon frère. Pour conclure son homélie, soucieux de l’unité de notre communauté, le Père Karon, à l’instar de Jésus, nous invite à formuler ensemble cette prière pour que notre Eglise porte du fruit, ce qu’Elle ne peut faire qu’en étant parfaitement accordée à Jésus, c’est-à-dire tournée humblement vers le Père, le trois fois Saint et Miséricordieux capable de changer nos cœurs, de faire de nous des instruments de paix et d’amour envers nos frères. En un mot, Dieu seul nous élève à sa Sainteté pour faire venir à Lui tous ceux qui ne Le connaissent pas et Dont nous ne témoignerons qu’en étant pleinement ancrés en Celui qui, dès lors, peut nous communiquer sa Liberté, sa Miséricorde, sa Sagesse, son Esprit créateur et ouvert capables de faire de nous ses témoins par l’amour de nos frères :

Seigneur, aide-nous à faire une Eglise où il fait bon vivre,

Où l’on peut respirer, dire ce que l’on pense,

UNE EGLISE DE LIBERTE.

Une Eglise qui écoute avant de parler,

Qui accueille avant de juger,

Qui pardonne sans vouloir condamner,

Qui annonce plutôt que de dénoncer,

UNE EGLISE DE MISERICORDE.

Une Eglise où le plus simple des frères comprendra ce que l’autre dira,

Où le plus savant des chefs saura qu’il ne sait pas,

Où tout le peuple se manifestera,

UNE EGLISE DE SAGESSE.

Une Eglise où l’Esprit Saint pourra s’inviter

Parce que tout n’aura pas été prévu, réglé et décidé d’avance,

UNE EGLISE OUVERTE.

Une Eglise où l’audace de faire du neuf sera plus forte

Que l’habitude de faire comme avant,

UNE EGLISE EN MARCHE.

Une Eglise dont on dira non pas

« VOYEZ COMME ILS SONT ORGANISES »,

Mais « VOYEZ COMME ILS S’AIMENT »

Dans cette liturgie tournée vers la Source de tout Bien, rien d’étonnant à ce que le Père Karon nous demande d’élever nos mains vers le Ciel pour la prière du Notre Père et de prier les uns pour les autres, pour le voisin, la voisine qui est assis, assise, près de nous, en cette fête patronale, dimanche de la Santé. Car c’est bien par cette prière que le miracle peut opérer et assurer le Salut de l’Eglise. Son articulation est d’ailleurs très claire : d’abord, elle est louange du Dieu Trois fois Saint, Dispensateur de tous les biens, puis elle est confession qui me fait reconnaître devant Dieu ma pauvreté – et non celle du voisin – pour lui demander le Pardon de mes fautes, de la même manière que, moi aussi, j’ai pardonné à mes frères leurs fautes à mon égard. Pour rejoindre le Dieu trois fois Saint, Jésus m’apprend donc une triple humilité : d’abord, celle de rendre pleinement hommage à Dieu ; puis, celle de Lui demander pardon pour mes offenses ; et enfin, celle de pardonner à mon frère, au rang duquel je me place car, si nous prions tous le Notre Père, il est clair que nous sommes tour à tour celui qui offense et celui qui est offensé. Ainsi, pour ne pas tomber dans le piège des pharisiens et des scribes, Jésus nous apprend à exercer, envers nos frères, non pas une relation de puissance – qui est propre à Dieu – mais de pardon car, mon frère comme moi pouvons faire le mal. Ce qui nous élève à la Sainteté capable de rendre à notre Eglise ses lettres de noblesse, c’est donc notre humilité devant Dieu qui Le reconnaît comme Seul Maître et c’est notre humilité envers nos frères avec lesquels nous sommes enclins aux mêmes fautes… Et c’est précisément en raison de la pauvreté commune de notre sort, que le Seigneur nous invite à nous soutenir les uns les autres car, en vérité, nous sommes, tour à tour, celui qui aide et celui qui est aidé. Le Père Karon, lui-même, en nous invitant à ne pas hésiter à lui rappeler un oubli, un manque de sa part, – et cela même au cours de la célébration – n’est pas étranger à cette voie de l’humilité qu’il nous ouvre en reconnaissant lui-même son imperfection, imperfection qui, dit-il avec humour, risque d’augmenter avec l’âge… Aussi, c’est très naturellement, à la fin de notre célébration, que Nicole, visiteuse engagée auprès des personnes malades, vient nous offrir la simplicité et l’humilité de son témoignage, bel exemple d’engagement et de service auprès de nos frères à la suite de Jésus Christ.

                                        Dimanche de la Santé 12 février 2023

En cette journée Mondiale de la Santé je viens aujourd’hui vous témoigner de mon expérience en tant que « Visiteuse » dans une maison de retraite. Toute ma vie j’ai œuvré auprès des enfants en milieu scolaire. A l’aube de ma retraite, j’ai reçu un appel ( tout commence souvent par un appel ).

M’engager pour devenir visiteuse de personnes seules et fragilisées par la vie. Quel changement ! Je savais que c’était le Seigneur qui me faisait signe !

Mathieu nous le rappelle dans son évangile « Venez les bénis de mon Père car j’étais malade et vous m’avez visité » !

Mais je me suis posé cette question : pourquoi moi et en suis-je capable ? Tout un défi, une belle mission m’attendait. J’ai accepté, j’ai osé dire oui car je savais que dans cette mission je serais formée, conseillée et encouragée. Une belle équipe s’est formée ( vous savez il y a encore de la place….) Je me suis souvenue lors d’une homélie que le Seigneur nous a donné des talents à faire fructifier. J’ai pris conscience de mes capacités et bien sûr de mes faiblesses. Je n’ai pas plus de talents que vous mais j’ai choisi d’agir comme nous le demandent les évangiles. Le seul choix qui serait mauvais serait celui de ne pas faire de choix !!!!! 

Faire des choses ordinaires mais avec Foi et Amour !

Au fil de mes visites, j’ai appris que le plus important était de prendre le temps de se connaître, de s’apprivoiser , trois personnes lors de toutes ces visites :  le Seigneur, le visiteur et le visité , car visiter au nom de l’évangile c’est se savoir accompagnée du Seigneur.

Aimer à la manière de Jésus : donc être là tout simplement, sans juger, être à l écoute, échanger si c’est possible, un geste amical suffit, un sourire, une bonne parole. Les besoins de chacun sont différents. Certains aiment la prière, d’autres chanter, d’autres : parler du passé les rassurent  . D’autres se retrouvent dans toutes nos célébrations liturgiques ou dans les petits groupes de réflexions  que nous avons préparés  ,  où chacun peut prendre la parole et s’exprimer. Cela libère parfois ! 

Rencontrer l’autre c’est aussi entendre ses inquiétudes, rire ensemble et parfois pleurer ensemble, espérer ensemble ! S’intéresser à ce que la personne vit, car la Parole de Dieu nous incite de biens des façons à respecter et valoriser ceux qui souffrent.

J’aime bien ce slogan : « Solidarité contre la Souffrance ».

Alors vous tous , venez avec vos talents et votre bonne volonté ! venez nous rejoindre. Nous sommes des visiteurs quelconques , nous faisons simplement  ce que nous devons faire ! avec Joie, car le service engendre la joie et la joie est contagieuse. C’est souvent un grand pas vers la guérison.

                                                                                                          Nicole Bergeret

MESSE PATRONALE DU DIMANCHE 5 FEVRIER A MUNCHHOUSE

En ce dimanche 5 février 2023, le Père Didier KARON a célébré sa première messe patronale à Munchhouse en l’honneur de Sainte Agathe. C’était aussi la messe des familles avec les enfants du catéchisme. A cette occasion, tout avait été soigneusement préparé : les tables, en bas des marches de l’autel, qui devaient recevoir les pains à bénir ; les chants et les textes choisis pour ce jour de fête et magistralement mis en voix par une chorale joyeuse, entraînée et à l’unisson, et par des lecteurs exercés qui ont su nous transmettre l’essence des textes – félicitons tout particulièrement les jeunes ! – sans oublier les servantes d’autel œuvrant avec zèle et sérieux. Enfin et surtout, l’assemblée était au rendez-vous de cette fête : les enfants calmes et disciplinés aux premiers rangs, suivis du corps des pompiers à droite et des anciens combattants à gauche, et de tous les fidèles mêlés aux parents et grands-parents. L’assemblée réunie écoutait avec beaucoup d’attention !

L’histoire de Sainte Agathe en ouverture de la messe donne le ton : le choix d’être martyr à l’âge de 13 ans pour répandre ensuite, depuis le Ciel, de si beaux fruits sur notre monde ici-bas, invite à la réflexion, les grands comme les petits. Le Père a rappelé, par ailleurs, le prix de la paix et de la liberté, celle, entre autres, de pratiquer librement sa religion en France : elle a coûté la vie à beaucoup de soldats, notamment à de nombreux Alsaciens tombés sur le sol polonais.  Aussi avons-nous été conviés à prier durant cette célébration pour la paix dans le monde entier, comprenant bien que trop d’enfants en souffraient et certains même y avaient perdu leur papa. Le Père Didier lui-même a déposé sur l’autel la chaîne et la croix d’un jeune homme décidé à s’engager dans l’armée. Il la bénira à la fin de l’office.

Les enfants ont ensuite été invités à retrouver les paroles essentielles que Jésus nous adresse dans l’Evangile. Oui, le Chrétien est « le sel de la terre et la lumière du monde ». Ce qui était vrai pour Sainte Agathe, un modèle, un exemple pour nous ; l’est aussi pour nous, Chrétiens baptisés. Les Chrétiens sont ceux que Jésus a choisis pour donner de la saveur au Monde et pour lui apporter une lumière de paix, de joie et d’amour que nous avons, nous-mêmes, reçue de Jésus au jour de notre baptême. A propos du baptême, tous les enfants auront pour devoir de demander à leurs parents comment ils se sont comportés durant cette célébration car la plupart était bien trop petits pour s’en souvenir. Quant aux jeunes de la profession de foi, ils devront retrouver la bougie qui leur a été donnée au cours de ce sacrement… Travaux pratiques non dénués de portée symbolique !

Nous aussi, c’est en prenant part à la Table du Seigneur chaque dimanche, que nous pouvons vivre la paix, l’unité et la joie que nous donne le Christ. Laissons-Le agir en nous pour faire de chacun, avec les talents qu’Il nous a donnés et qui nous sont propres, « le Sel de la Terre » et « la Lumière du Monde. »