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Patricia Eckert de la pâte à pain à la pâte humaine

Patricia Eckert, aumônier d’hôpital à Bischwiller

Actuellement, Patricia Eckert est aumônier au Centre Hospitalier de Bischwiller. Nommée en décembre, elle a cheminé dans la foi avant d’accepter cette mission d’Église.

Patricia a une belle vie de foi. Elle se sent accompagnée tout au long de sa vie. « J’ai toujours baigné dans la foi, la paroisse, la transmission de la foi… Ma maman était sacristine et catéchiste. De nombreux  prêtres sont passés à la maison. » Elle est née le 4 avril 1969, est originaire de Bischwiller.

Jeunesse avec l’ACE

Dans sa jeunesse, avec trois copines de Bischwiller elle lance l’ACE (Action Catholique des Enfants). Ce mouvement a accueilli de nombreux enfants à Bischwiller et très vite, les équipes se sont ouvertes aux enfants porteurs de handicap. Par la suite, elle prend en charge des groupes de profession de foi dans sa paroisse. Elle a gardé cet engagement jusqu’à la rencontre de Serge. Ils se sont mariés il y a 32 ans et sont parents de trois enfants.

De formation, Patricia est secrétaire médicale. « Je me suis formée à ce métier, car j’y trouvais une manière d’être au service de l’autre. » En 1989, avec son mari, ils reprennent la boulangerie familiale. Avec les enfants qui grandissent, elle accepte de nouveau de s’engager dans la catéchèse, pour accompagner les premiers communiants. Serge est engagé dans la catéchèse de la profession de foi. Ils sont sollicités pour accompagner les équipes au Pélé-jeunes de Lourdes. Au bout de deux ans, ils prennent la responsabilité du « pélé » pour la zone pastorale de Haguenau.

« Les jeunes c’est impressionnant, ça bouge, et ils s’ouvrent à des discussions en profondeur… et à Lourdes on vit des miracles. Je me rappelle de William qui nous affirme être incroyant au moment du départ. Au retour, il manque William et son copain à l’appel. Notre équipe a eu peur, on s’est mis à leur recherche. Nous les trouvons finalement à genoux devant la grotte, priant… Dans ces projets, nous devenons vraiment les compagnons de route de ces adolescents. Ils se confient facilement. »

La coordination et l’organisation sont des points forts de Patricia. Ces compétences sont utiles pour le pélé-jeune. Elle sait aussi être à l’écoute. A la boulangerie, il lui arrive de prendre toute sorte de casquettes. Les clients se confient facilement. Même en boulangerie, on travaille beaucoup avec la pâte humaine.

De la boulangerie à l’aumônerie

Pour le Pélé-jeune, l’équipe de Bischwiller se lance un nouveau défi en 2018 : partir en même temps que les malades. Le contact est pris avec Jean-Marie Krauth, diacre et aumônier à l’hôpital de Bischwiller. « Nous avons travaillé à une rencontre malades-jeunes avant le départ : une belle rencontre intergénérationnelle. »

A cette époque Patricia accompagnait son papa en fin de vie. « Jean-Marie Krauth, l’aumônier d’hôpital nous a accompagné en soins palliatifs. Ayant sympathisé, nous l’avons invité à manger. Entre le fromage et le dessert, il me pose la question de prendre sa suite l’an prochain. Je ne me sentais pas prête. » Après les vacances d’été, l’aumônier lui propose de passer une semaine avec lui à l’hôpital.

« J’ai mis un long temps à discerner et j’ai fini par répondre positivement à cet appel. J’ai laissé la boulangerie. Je me sens aujourdhui pleinement heureuse dans ma nouvelle mission ? »

Patricia a la responsabilité de l’aumônerie. Avec Anne Schnitter et le Père Benjamin (prêtre à Bischwiller) et les bénévoles (en retrait durant cette période de pandémie) ils sont une équipe dynamique. Cette équipe d’aumônerie s’occupe du Centre Hospitalier de Bischwiller, des EPHAD de Soufflenheim et Herrlisheim. La visite des malades prend la plus grande partie du temps. Rendre visite aux personnes malades, les écouter, les accompagner, eux et leur famille, c’est une manière d’être au service des plus faibles en corps et parfois en esprit. Durant cette période, certaines personnes attendent la visite hebdomadaire avec impatience. La pandémie, a souvent distendu le lien avec les malades, et les mesures sanitaires ont égratigné les relations humaines. Dans le quotidien de nombreux malades, mais aussi des aumôniers, la prière tient une grande place. Au seuil de la vie de certaines personnes, les partages vont en profondeur. Patricia raconte :

« Il y a quelques mois, une dame m’invitait à prier une dizaine de chapelet, pour une de ses amies souffrantes. Une semaine plus tard, elle m’interpelle à nouveau et me dit qu’elle voulait prier pour elle et pour tous ceux qui sont en chemin. A la fin de la dizaine elle me confie, « maman me disait toujours : maintenant tu peux dormir en paix. » Elle s’est endormie et elle est partie. Je n’oublierai jamais son regard lumineux. »

Les instants de grâce sont à cueillir quand on accompagne des personnes au seuil de leur vie. « Ce monsieur me disait encore : Je ne sais plus prier, dites-moi une prière… Deux jours plus tard il est parti. C’est beau d’accompagner des hommes jusqu’au bout, surtout quand nous sommes témoins de cette sérénité qui les gagne avant de partir. »

Les personnes engagées dans la pastorale des malades portent d’une manière singulière la charité de l’Eglise.

J.Th

La Chapelle de l’Hopital Civil de Bischwiller

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