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Le parcours du curé de l’Uffried Nord

Profitant de l’opportunité du nouveau blog de la zone pastorale de Haguenau, au fil de mes rencontres, je vous présente différents visages de baptisés, acteurs dans nos communautés de paroisses, acteurs de la vitalité de la zone pastorale. C’est une nouvelle manière de faire du lien entre les catholiques, et avec toutes les personnes qui sont intéressées par ce qui se passe dans cette parcelle d’Eglise locale.  

Jean THOMAS, Animateur de la Zone Pastorale de Haguenau

LE PERE ROMERO DE LIMA GOUVEA

Ainsi, le Mercredi 18 novembre dernier, j’ai rencontré le Père Roméro, Curé actuel de la communauté de paroisses de l’Uffried Nord. Cette communauté de paroisses sous le patronyme de Saint Bernard est composée de huit paroisses : Roeschwoog, siège de la communauté de paroisses, Fort-Louis, Neuhauesel, Roppenheim, Leutenheim, Forstfeld, Kauffenheim, Rountzenheim-Auenheim.

L’Abbé Faustin Rakotoarisoa, jeune prêtre docteur en Droit Canonique (Strasbourg), habite encore  à Leutenheim, aidant cette communauté de paroisses durant les fins de semaine.

Une Equipe d’Animation Pastorale, des conseils de fabrique, de nombreux laïcs engagés font vivre cette Eglise locale, qui cherche toujours du renouveau. Toutes les nouvelles bonnes volontés sont les bienvenues.

Père Roméro devant le presbytère de Roeschwoog

Le Père Roméro De Lima Gouvea est un français d’origine brésilienne. Il est né le 30 septembre 1956 au Brésil, issu d’une fratrie de neuf enfants, ayant perdu son père Estacio Caricio de Gouvéa à l’âge de deux ans.

Depuis son adolescence jusqu’à l’âge adulte, il s’est toujours senti mystérieusement « attiré par la France », cela a suscité chez lui le désir de devenir professeur de français, l’emmenant ainsi à fréquenter l’Alliance Française qui porte la culture française dans le monde. Ces années d’études sont couronnées par le CEPAL et les diplômes universitaires de Nancy (I, II, III). C’est auprès de sa mère qui avait des ancêtres français et, en fréquentant la Maison de France, qu’il a appris à connaître et à aimer la France, sa culture, sa langue et sa littérature.

Son parcours de foi est loin d’être ordinaire. Sa vocation à la vie carmélitaine et sacerdotale a été marquée par la sainteté de vie humaine et chrétienne de sa mère Ilka de Lima Gouvéa, « tout ce que je suis aujourd’hui, dit-il, je lui dois. Elle a été le visage de Dieu dans ma vie. »

En 1974, il est reçu comme postulant chez les Grands Carmes de Sao Paulo/Rio pour les études d’humanité (petit séminaire diocésain de Petropolis), en 1977 il fréquente la faculté de Philosophie, puis le Noviciat et enfin la faculté de Théologie.

Depuis son entrée chez les Grands Carmes, il a toujours eu le désir de rétablir l’Ordre en France, anéanti pendant la Révolution française (133 couvents détruits). Ce projet carmélitain si important pour le retour de l’Ordre en France prendra forme en 1989, y participera le Père Roméro.

Le 30 juin 1985 à Sao Paulo, il a été ordonné prêtre pour l’Ordre du Carmel par les mains de son oncle évêque Dom Caricio Gouvéa. Et en septembre de cette même année, son Provincial  l’a envoyé à Rome pour préparer sa Maîtrise en Théologie Spirituelle (1985-1989) à l’Université Grégorienne ; le mystique, frère carme, Jean de Saint-Samson (1571-1636) fut l’objet de son Mémoire (la Prière Aspirative).

Auteur méconnu par le grand public, c’est un des plus grands mystiques de l’Ecole française de spiritualité (XVIIème siècle), ses écrits ont la même densité spirituelle que ceux de Jean de la Croix. Il a laissé quatre mille pages de dictées mystiques de toute beauté, mis par écrit par ses novices bretons dans une langue orale, imprécise et en évolution… les écrits de Jean sont comme un « volcan en éruption », c’est l’expérience amoureuse d’un chrétien pour son Seigneur Jésus-Christ.

Et c’est en 1989, l’année du bicentenaire de la Révolution française, que ses supérieurs l’envoient en France pour restaurer l’Ordre des Grands Carmes avec un petit groupe de confrères. Il travaille ainsi à Bourges et à Nantes, notamment au Centre d’Études d’histoire et de spiritualité carmélitaines comme directeur, travaillant en tandem avec Mr le professeur, le Recteur Yves Durand (Sorbonne) et quatorze professeurs universitaires en offrant au public des conférences et des publications.

A partir de 1997, il a passé un an à la faculté de Lettres de l’Institut Catholique de Paris (études de l’ancien français) et s’est inscrit à la faculté de Théologie, au Centre d’Etudes Doctorales (CED), pour obtenir sa Capacité Doctorale (1998), ensuite, il a choisi le thème de  « la Solitude chez Jean de Saint Samson » (1571 – 1636) comme sujet de sa thèse doctorale.

Après un certain temps de recherches doctorales et d’intense travail au Centre d’Etudes de Nantes (création d’une revue Mélanges Carmélitaines et préparation des publications carmélitaines chez Parole et Silence), en 2004, le Prieur Général des Carmes l’a envoyé au Collège Internationale Saint Albert à Rome afin de conclure sa thèse doctorale à l’Université Grégorienne (Institut de Spiritualité).

En 2009, après avoir écrit trois chapitres de sa thèse et fait l’expérience du monde universitaire et de la recherche scientifique, il s’est rendu compte que sa place n’était plus dans la vie religieuse, il a décidé alors de  se consacrer plutôt à sa vocation sacerdotale et de se mettre au service de l’Eglise et du peuple de Dieu dans les paroisses.

Pour ce faire, il a demandé à Monseigneur Grallet, archevêque de Strasbourg émérite, avec l’approbation de ses supérieurs, de quitter  l’Ordre du Carmel pour s’insérer lentement dans l’Eglise d’Alsace. Cette étape, celle de l’Incardination, n’est pas encore achevée. Jusqu’à présent, pendant ces onze ans de service sacerdotal auprès des chrétiens alsaciens (3 ans passés à Mulhouse et depuis 2012 dans l’Uffried Nord), sa vocation sacerdotale s’est beaucoup épanouie, l’obligeant à appliquer les principes de la Théologie Spirituelle dans la réalité de la vie pastorale. Il vit au cœur de la  campagne alsacienne.

Toutes ces années de recherches en Théologie Spirituelle et littérature mystique qui ont façonné sa vie religieuse lui servent au quotidien. « En écrivant mes homélies, en célébrant, ou en organisant la vie pastorale, je reste « chercheur en Théologie », mais autrement .»

Il est heureux d’avoir fait ce choix difficile : se mettre au service de l’Eglise d’Alsace, notamment dans ce contexte de crise d’identité, de sécularisme, de violence, de matérialisme dans lequel est enracinée l’Eglise de France… mais n’oublions jamais les sages paroles de ce grand Pape, amoureux de la France, Paul VI, le 8 août 1978 : « votre nation est le four où se cuit le pain intellectuel de la chrétienté. » Hier comme aujourd’hui l’Eglise de France a toujours connu « des temps difficiles, voire cruels », mais malgré tout elle est toujours restée debout, car le Seigneur Ressuscité veille toujours sur son Peuple et son Eglise.

Concher de soleil automnale sur l’église de Roeschwoog

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