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Habités par la lumière de Pâques

édito de Marc LarchetLa lumière de Pâques est annoncée, nous allons sortir de la nuit. Par la mort de son fils Jésus-Christ, Dieu Père s’est donné à l’humanité pour lui signifier qu’il porte, dans son infinie miséricorde, nos détresses, nos petitesses, voire nos actes odieux.

Par la Croix, il nous appelle à la responsabilité, à la vérité, à la reconnaissance de nos pauvretés, mais surtout à la confiance dans son amour.

Derrière la Croix, non, au coeur de la Croix, perce la lumière et l’espérance. La lumière de Pâques ne vient pas nous aveugler, elle vient éclairer notre chemin de vie. Dans le chaos que vit l’Église aujourd’hui, nous avons besoin, comme jamais, que l’Esprit de Dieu vienne nous guider.

Pourquoi en est-on arrivé là ? Pourquoi ce silence coupable pendant tant d’années ? Pourquoi cette surdité devant la parole des victimes ?

Ces questions sont terribles pour une Église qui appelle à faire vérité, une vérité qui fait grandir l’Homme. Le discrédit ne peut qu’être immense quand elle proclame l’attention aux petits, qu’elle propose une morale dans la manière de vivre pour respecter l’autre et soi-même et que les actes posés par certains de ses membres vont à l’encontre de cette annonce, en dégradant la dignité humaine.

La crise que nous traversons est d’autant plus forte que notre organisation cléricale met au devant de la scène, comme témoins garants de l’ensemble communautaire, évêques et prêtres.

Et quand une toute petite minorité pervertit, par des actes difficilement imaginables, le coeur même de leur engagement sacerdotal, c’est tout le corps ecclésial qui est blessé et discrédité.

Et quand le silence est imposé pour préserver le système institutionnel, c’est toute la vitalité d’un peuple de baptisés qui est mise à la vindicte populaire.

Il est bon que l’amorce d’une transformation de notre manière de vivre en Église passe prioritairement par l’écoute de la parole des victimes. Elle a été, pendant tant d’années, contestée ou mal écoutée, au sein de l’Église mais aussi des familles, voire de la société dans son ensemble. Les actes d’abus racontés paraissaient inconcevables au regard de l’image sacralisée que l’on avait de coupables « impossibles ».

L’attention portée aux victimes constitue le socle du dialogue à initier au sein de nos communautés ecclésiales pour vivre entre baptisés la synodalité de l’Église. C’est ensemble, laïcs, prêtres, religieuses, religieux, que nous avons à chercher la manière de vivre fraternellement en communauté.

Mgr Ravel a impulsé cette démarche sur l’ensemble du diocèse, il ne tient qu’à nous de nous l’approprier. Certains pourront dire « à quoi bon, n’est-il pas trop tard ? » Mais non, « Mieux vaut tard », comme le dit notre archevêque.

Que cette fin de Carême nous aide à puiser les forces d’espérance nécessaires pour nous engager sur ce chemin de construction d’une Église que nous aimons parce que nourrissante et rayonnante.

Avec humilité, mais portés par le souffle de l’Esprit, cherchons à constituer cette communauté fraternelle capable par ses actes et sa façon de vivre de toucher nos contemporains. Il en va de la joie de vivre notre baptême.

Laissons-nous éclairer par la lumière pascale. Dieu est à nos côtés, même si parfois nous ne l’entendons pas bien.

Marc Larchet

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