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90 ans de l’Adoration perpétuelle en Alsace

Jour de joie pour les Adorateurs du Mont Sainte-Odile qui ont célébré le 90ème anniversaire de l’institution de l’Adoration perpétuelle. Cet anniversaire s’est déroulé ce samedi 3 juillet 2021 à la cathédrale de Strasbourg. Environ 80 Adorateurs ont assisté à des tables-rondes, sous la présidence de Mgr Hubert Schmitt, vicaire général du diocèse de Strasbourg.

Première table-ronde : la dimension spirituelle de l’Adoration

Jérôme Hess, recteur émérite du Mont Sainte-Odile, s’est déclaré ravi d’être là pour explorer le lien entre l’Adoration et la Mission. « Certains pensent que l’Adoration conduit à être déconnecté des réalités de ce monde. L’Adoration et la Mission ne sont pas antinomiques », a-t-il précisé d’emblée. Il a évoqué les missions de l’Adorateur : une mission d’intercession. « En tant qu’Adorateurs, vous intercédez pour les grandes fractures de l’humanité » et une mission d’évangélisation : « L’Adoration prépare à la mission, entendue au sens de l’évangélisation. »

 

Le père Frédéric Trautmann, enseignant à la faculté de théologie catholique de Strasbourg, a poursuivi en évoquant le lien entre l’Eucharistie et la charité. « Quel émerveillement de savoir que Dieu s’est fait pauvre en Jésus Christ », s’est réjoui le père Frédéric. Avec humour, il a rappelé que Jésus est le médiateur d’une alliance nouvelle entre Dieu et les hommes : « Il s’agit d’une connexion haut-débit et sans panne ! » Il a insisté sur l’importance de l’Eucharistie pour les catholiques : « Si le fidèle se rend à la messe, ce n’est pas parce qu’il se croit meilleur que les autres mais parce qu’il connait ses limites, le poids de ses péchés. Il sait que sans l’aide de Dieu, ses forces personnelles ne lui permettront pas de progresser dans le bon, le beau et le vrai. »

 

Mgr Luc Ravel remercie les Adorateurs

Mgr Luc Ravel a salué les Adorateurs en leur souhaitant un bon anniversaire.

 L’adoration au Mont Sainte-Odile édifie silencieusement, souterrainement, et invisiblement la vie du diocèse. C’est une mission silencieuse et effacée qui tient tout le bâtiment de notre Église. Je vous remercie du fond du cœur d’assurer cette mission.

L’archevêque de Strasbourg a ensuite tenu à les rassurer sur l’avenir des Adorateurs. « Nous allons tout faire pour que des générations plus jeunes puissent vous rejoindre, quitte à adapter notre organisation pour que continue la prière nuit et jour, 7/7 jours. » Mgr Ravel a également souhaité apaiser les adorateurs quant au futur du Mont Sainte-Odile même, et leur a demandé pardon s’ils ont été choqués par les informations erronées diffusées dans les médias locaux ces derniers mois. L’occasion de réaffirmer une conviction pastorale :  » Ce lieu restera un lieu majeur de l’intercession chrétienne. Si la prière et l’intercession s’arrêtent, la vitalité du diocèse disparaît. »

Deuxième table ronde : l’histoire de l’Adoration au Mont

L’historien Philippe Fleck, également « Ami du Mont », a balayé plus d’un millénaire de prière collective et individuelle au sanctuaire.

Quelques dates-clés de la vie du sanctuaire 
  • Période mérovingienne – Les moniales de sainte-Odile suivent une règle iro-écossaise, partageant une vie de prière et d’apostolat auprès des pauvres
  • Période Carolingienne – Des chanoinesses séculières, d’origine noble pour la plupart, privilégie les oeuvres de charité
  • A partir du XIIe siècle – Les chanoines régulières de saint Augustin reviennent à une vie plus contemplative. Elles sont soutenues par des chanoines réguliers et les Prémontrés qui s’installent à Niedermunster.
  • A la Renaissance, le sanctuaire subit des destructions majeures. Les religieuses quittent le sanctuaire, dont l’animation spirituelle est désormais assurée par les Prémontrés.

 

 

Auteur de nombreuses collaborations historiques et scientifiques sur l’histoire locale, Alphonse Troestler est revenu sur la création de la Confrérie de l’Adoration perpétuelle et son évolution, encouragée par le recteur et l’évêque de l’époque.

L’Adoration en 4 dates
  • 1924 : A Ribeauvillé, Mgr Charles Ruch appelle de ses voeux la création d’un « Montmartre alsacien », fondé sur l’apostolat eucharistique des hommes.
  • 1931 : Ouverture officielle de l’Adoration perpétuelle, alors assurée par un groupe de pèlerins de Schitilgheim.
  • Après la Seconde guerre mondiale : les transports individuels se multiplient et rendent le Mont plus accessible.
  • A partir des années 1980 : Les lieux pour les adorateurs sont aménagés et distingués du reste des lieux réservés aux pèlerins. La mixité des adorateurs se banalise.

Regards vers l’avenir

Plusieurs adorateurs présents dans la cathédrale ont exprimé leur inquiétude face à l’avenir du groupe. En effet, si les adorateurs sont actuellement répartis en 52 équipes d’une vingtaine de personnes, plusieurs ne sont plus en état de se déplacer au Mont et souffrent de perdre le lien avec leur sanctuaire bien aimé. Le recrutement de la jeune génération est également une préoccupation majeure, dont le responsable des Adorateurs, le recteur du sanctuaire, prend la pleine mesure.

En septembre prochain, les responsables en charge du Sanctuaire du Mont Sainte-Odile vont se réunir pour étudier comment aménager la semaine d’adoration pour qu’elle soit plus accessible aux jeunes. Il est en effet impossible de se libérer du lundi au lundi, comme cela se fait actuellement.
 » Pourquoi pas un temps du vendredi au lundi soir? » lance le père Christophe Schwalbach, persuadé que la jeunesse est le moment favorable pour créer un lien fort avec le Mont. Selon lui, « les jeunes générations sont demandeuses ». Encore faut-il leur en donner les moyens. Ce projet lui tient à cœur, tout comme promouvoir un programme spirituel pour les familles. 
En attendant, des remerciements sont adressés à l’équipe d’animation du sanctuaire pour son travail de liaison pendant les confinements. Qu’ils soient scouts ou élèves du séminaire de Walbourg, des jeunes prennent le relai des adorateurs durant les vacances scolaires. La journée se clôt sur un temps d’adoration, car, comme le souligne le père Philippe Jeannin (o.p.) de l’équipe d’organisation du Grand Jubilé :

Parler de l’adoration, c’est bien. La vivre, c’est mieux.

Regardez le reportage photo

Fête des adorateurs du Sanctuaire du Mont Sainte-Odile

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