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Reformatio : 1000 ans de réformes avant la Réforme protestante

reformatio_2jpgEn ce début d’année 2017, jubilé des 500 ans de la Réforme, le Rhin Mystique et la Médiathèque protestante ont le plaisir vous inviter au vernissage de l’exposition

Reformatio, mille ans de réformes avant la Réforme protestante

de saint Augustin à Jean Geiler de Kaysersberg

lundi 16 janvier à 18h30, à la Médiathèque protestante (1b quai St-Thomas à Strasbourg)

Rémy Valléjo, commissaire de l’exposition, introduira ce parcours et commentera les gravures et manuscrits provenant des fonds anciens de la Médiathèque et de la Bibliothèque du Grand Séminaire de Strasbourg.

Contact : accueil@mediathequeprotestante.fr – 03 88 25 90 19

Vernissage lundi 16 janvier à 18h30

Conçue et réalisée par la Médiathèque Protestante et Le Rhin mystique, cette exposition évoque le désir et es mouvements de réforme dans l’Église d’Occident avant l’institution de la Réforme protestante. Cette exposition présente des incunables, des manuscrits, et des gravures du XVe au XIXe siècle.

Les ouvrages et précieux documents présentés dans cette exposition proviennent du Fonds patrimonial de la Médiathèque protestante, de la Bibliothèque du Grand Séminaire et de la collection du centre Emmanuel Mounier de Strasbourg.

Ouverte du 16 janvier au 30 mars 2017, l’exposition de la Médiathèque protestante représente un prélude à l’exposition de la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg, « Le vent de la Réforme », qui, du mois de mars au mois de juillet 2017, évoquera les réalités de la Réforme protestante autour des 95 thèses de Martin Luther rendues publiques en 1517.

Écoutez Rémy Vallejo, commissaire de l’exposition

SYNOPSIS

Ecclesia reformata semper reformanda. Inspiré par saint Augustin, l’adage de Karl Barth (1886-1968) affirme que l’Église est toujours appelée à se réformer.  L’histoire de la chrétienté d’Occident, du Ve au XVIe siècle, ne cesse d’en témoigner.

Depuis la première communauté des apôtres à Jérusalem, au gré d’une histoire que saint Augustin (354-430) embrasse au Ve siècle dans sa Cité de Dieu,  l’Église ne cesse de vivre des crises qui inspirent à tous ses fidèles de revenir aux sources de leur vocation et de s’ajuster concomitamment à l’essence de leur mission.

Au XIe siècle, le pape alsacien Léon IX (1002-1054), puis le pape Grégoire VII (1015-1085) incarnent eux-mêmes cette Ecclesia reformata semper reformanda en s’engageant résolument et sans jamais faiblir dans une réforme qui, accomplie par leurs successeurs, marque la vie institutionnelle, liturgique et pastorale de l’Église catholique latine au Moyen âge.

Au XIIIème siècle, la fondation des ordres mendiants est non seulement une réponse aux idées des Cathares et des Vaudois qui se propagent dans les terres du Languedoc et en Italie du Nord, mais aussi le moyen de remédier à la crise des institutions que traverse la chrétienté. En effet, confrontée à l’essor citadin, l’émancipation laïque et la révolution du savoir, l’Église trouve dans l’émergence des ordres franciscain et dominicain les moyens d’un ressaisissement humain, intellectuel et spirituel.

Aux XIVe et XVe siècles, le Grand Schisme d’Occident, avec les deux papes de Rome et d’Avignon, et l’antipape de Pise, déchire la chrétienté et discrédite le mystère de la médiation ecclésiale et sacramentelle. Les réactions de John Wyclif (1331-1384) en Angleterre, de Jean Hus (1371-1415) et de Jérôme de Prague (1379-1416) en Bohème manifestent le profond désarroi des fidèles face à une Église plus soucieuse de ses biens temporels que du peuple dont elle a la charge. Si le concile de Constance, qui se déroule de 1414 à 1418, semble mettre fin à cette crise, les effets qui lui sont liés demeurent autant de sujets dont s’emparent les hérauts de la Réforme protestante.

Au XVe siècle, face au désordre suscité par le Grand Schisme, la réforme des ordres religieux, dont celle des frères prêcheurs inaugurée à Colmar en 1389, participe à un renouveau ecclésial où le modèle de la première communauté des apôtres n’est pas réservé à une élite puisqu’il est offert à tous. C’est précisément ce  dont témoigne La Cène peinte par Léonard de Vinci en 1494 au couvent des dominicains de Santa-Maria delle Grazie à Milan.

Au XVIe siècle, quelques années après la prédication de Jean Geiler de Kaysersberg (1445-1510) à Strasbourg, les chartreux de Cologne, conscients des enjeux de la Réforme protestante de Martin Luther (1483-1546) et de Jean Calvin (1509-1564), affirment que la réforme de l’Église et de la société doit passer par la réforme de l’homme intérieur. S’ils affirment que la doctrine spirituelle de Jean Tauler (1300-1361) suscite cette réforme de l’homme intérieur, ils ne mésestiment pas les réformes dans l’Église qui, depuis la première communauté des apôtres, participent à une telle reformatio.

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