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Le Pape exhorte à une conversion écologique et interpelle les scientifiques

ecologie-politique-vaticanQuel est l’impact des avancées scientifiques sur le développement durable ? C’est le thème de l’assemblée plénière de l’Académie pontificale des sciences qui s’achèvera ce mardi 29 novembre 2016, au Vatican. Tous les deux ans, des scientifiques du monde entier convergent vers Rome pour réfléchir ensemble à ce qu’apporte la science au développement de l’Homme et de son environnement. Ce lundi 28 novembre 2016, le Pape les a reçus dans la salle du consistoire. Il s’est réjoui de «la nouvelle alliance» entre les communautés scientifiques et catholiques pour mettre la science au service d’un «nouvel équilibre écologique global», car la maison commune est menacée, estime le Pape, par un effondrement écologique, et par conséquent une augmentation de la pauvreté et de l’exclusion sociale.

Le constat est amer. Avec la modernité, «nous avons grandi en pensant être les propriétaires et patrons de la nature, autorisés à la saccager sans aucune considération pour ses potentialités secrètes et les lois évolutives, comme s’il s’agissait d’un matériau inerte à notre disposition, produisant de surcroît une grave perte de biodiversité». Mais nous ne sommes pas les gardiens d’un musée et de ses chef-d’œuvre à dépoussiérer chaque matin, souligne le Pape. Nous sommes en réalité «les collaborateurs de la conservation et du développement des êtres et de la biodiversité de la planète, de la vie humaine qui y est présente».

Une conversion écologique est nécessaire. Elle implique une pleine prise de conscience de notre responsabilité humaine vis-à-vis de la Création et de ses ressources. Elle implique également la recherche de la justice sociale, et le fait de dépasser ce système inique qui produit de la misère, des inégalités et de l’exclusion.

Les scientifiques appelés à construire un leadership

Parce qu’ils sont «libres d’intérêts politiques, économiques ou idéologiques», le Pape estime qu’il revient aux scientifiques de construire, les premiers, un modèle culturel pour affronter la crise des changements climatiques et de ses répercussions sociales, «afin que les énormes potentialités productives ne soient pas réservées à seulement quelques-uns».

La communauté scientifique a su démontrer la crise, elle est maintenant appelée à constituer un leadership qui indique des solutions, sur l’eau, les énergies renouvelables et la sécurité alimentaire. «Avec votre collaboration, il est indispensable, affirme François, de créer un système normatif qui inclut des limites inviolables et d’assurer la protection des écosystèmes, avant que les nouvelle formes de pouvoirs dérivées du paradigme techno-économiques, ne produisent des dommages irréversibles, non seulement pour l’environnement mais aussi pour la cohabitation, la démocratie, la justice et la liberté».

Manque criant de volonté politique

Le Pape note «la faible réaction» de la politique internationale – avec de louables exceptions – concernant la volonté concrète de rechercher le bien commun et universel. Il remarque «la facilité avec laquelle les conseils fondés de la science sont rejetés». «La soumission de la politique à la technologie et aux finances qui cherchent avant tout le profit, est démontrée par la ‘distraction’ ou le retard pris dans l’application des accords mondiaux sur le climat, ou par les guerres de domination, masquées par de nobles revendications, qui continuent de causer des dommages toujours plus sévères à l’environnement et la  richesse morale et culturelle des peuples».

Malgré tout, le Pape invite à ne pas perdre espoir, à profiter du temps qui est entre nos mains pour défendre un développement durable et intégral. Après tout, il existe «tant de signes encourageants d’une humanité qui veut réagir», a conclu le Saint-Père.

(Tratto dall’archivio della Radio Vaticana)

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