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Mgr Grallet en appelle au « courage de la fraternité »

attentat-normandie-lalsaceComme « chrétien et comme citoyen », Mgr Jean-Pierre Grallet, archevêque de Strasbourg, a exhorté le millier de personnes réunies hier à la cathédrale, en hommage au père Jacques Hamel, à « bien penser et bien agir ».

Rarement « ce signe de paix » que se donnent les catholiques après la prière du Notre Père aura eu autant de sens. En cette journée « de jeûne et de prière » , en mémoire du père Jacques Hamel assassiné par des terroristes, le préfet et des élus avaient tenu à s’associer à la messe célébrée par Mgr Jean-Pierre Grallet. Devant un millier de fidèles, l’archevêque de Strasbourg a pu accueillir aussi « avec gratitude et avec tristesse » les représentants des cultes chrétiens, protestants et orthodoxes, juifs et musulmans. Tous lui avaient témoigné « leur compassion » , après le drame de mardi.

Pourquoi ? Mgr Grallet n’a pu que répéter, dans son homélie, cette question qui se pose après chaque nouvel attentat : « Pourquoi ce drame horrible ? Pourquoi cette atteinte portée à une cible innocente et pacifique, dans un lieu de prières ? », a interrogé l’évêque, en rappelant que Jacques Hamel était « un sage bienveillant, homme de dialogue, qui a promu la fraternité entre tous ».

« Il n’y aura pas de guerre de religion »

Pour autant, Mgr Grallet a appelé à « ne pas tomber dans le piège de la surenchère, des violences et même des guerres de religion ». « Non, cette guerre n’aura pas lieu ! » , a-t-il assené d’un ton ferme, en rappelant que « le seul combat que les chrétiens acceptent de mener, c’est la lutte contre l’injustice et le mépris des faibles, les seules armes du Christ étant la prière et l’amour ». Il n’en a pas moins rappelé – et le message ne concernait pas que sa communauté – que si quelqu’un dit « J’aime Dieu, mais je déteste mon frère, c’est un menteur ». Et, citant le pape François, il a ajouté : « Utiliser le nom de Dieu pour justifier la violence est un blasphème… »

Tout en se disant « en deuil de ce prêtre assassiné » , Mgr Jean-Pierre Grallet a englobé les autres victimes dans sa méditation, la plaçant à la fois sous le signe de l’Évangile, mais aussi de la devise républicaine « liberté, égalité et fraternité » , qu’il a citée. Se référant à la Genèse et à Caïn tuant son frère Abel, il a insisté sur « l’interdit fondamental du meurtre » , appelant les personnes présentes « quelles que soient leur culture et leur religion à construire ensemble un monde plus juste et plus fraternel ». « Ayons le courage de la fraternité », a-t-il encore exhorté l’assis-tance.

À la fin de la messe, les personnes présentes ont été invitées à déposer une petite bougie sur les marches du chœur, « en signe de solidarité avec tous les hommes de bonne volonté, en ces jours de ténèbres ».

(L’Alsace du 29/07/2016)

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