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Les colocations Chrétiennes

Dans le quartier gare et le centre-ville, on compte une bonne dizaine de colocations chrétiennes d’étudiants et jeunes professionnels. Rencontre avec quelques colocataires de notre communauté de paroisses, qui ont choisi ce projet à valeur spirituelle et fraternelle.

 

DSCF3402 (1)Parfois individuelles, ces initiatives peuvent être aussi encadrées par des communautés spirituelles. Et en cette rentrée 2015, nombre de jeunes strasbourgeois ont tenté cette expérience. À Strasbourg, il existe de nombreuses initiatives individuelles de colocation de jeunes désirant vivre et partager une vie fraternelle et spirituelle.  

Modalités et rythmes différents

« Elles sont de toutes sortes, avec des rythmes de vie et des modalités qui peuvent être très différents selon les personnes qui la composent et selon le projet de départ », précise Clarisse, colocataire près de la gare. Ophélie, colocataire au centre-ville ajoute : « Pour vivre en colocation, il faut être créatif. Il n’y a pas de schéma type. Il faut inventer des façons de faire ». Elle poursuit : « À la base nous étions cinq amis et nous recherchions un appartement pour prier ensemble. Le logement trouvé, nous nous sommes réunis pour discuter de ce qu’est une colocation qui prie. Nous nous sommes mis d’accord sur le rythme de vie : ménage, repas ensemble de temps en temps, le dimanche soir, complies à 22h. Ce cadre est utile. Il nous soude, nous facilite la vie ». Son colocataire Jean-Baptiste ajoute : « Ici, nous vivons avec une ligne directrice qui est la vie de prière. Il est assez important de se porter par un point commun ». « C’est génial que chaque colocataire puisse se ressourcer » renchérit François, son autre colocataire. Agata qui cherchait à partager et à prier avec les autres, a trouvé sa place dans cette nouvelle colocation. « L’idée ici est de partager plus qu’un loyer, de mettre Dieu au centre de notre vie de tous les jours. C’est aussi un état d’esprit, une manière d’être » précise-t-elle.

En lien avec des communautés

En plus de ces initiatives individuelles, on trouve aussi des expériences de projet de vie en commun encadrées par des communautés spirituelles. Ainsi, dans le cas de la Fraternité du Puits de Jacob nouvellement créée et située tout près de la gare, sa particularité est de cheminer avec les communautaires de la communauté du Puits de Jacob, une communauté très fraternelle, catholique, charismatique et ignacienne. « Nous nous retrouvons tous les matins pour prier les laudes ensemble. Nous avons une soirée frat par semaine : repas ensemble suivi d’un temps de partage où nous relisons notre vie à la manière de saint Ignace. Chacun de nous est disposé à se laisser apprendre les uns des autres, à apprendre la spiritualité du Puits de Jacob et aussi à apprendre à vivre la simplicité », explique Clarisse.

Une nécessaire ouverture

Un écueil peut exister pour ces colocations qui misent sur une foi partagée, celui de Photos anciens colocatairesrester dans un cocon. « Le fait de rester entre nous, c’est bien, c’est facile. Mais il faut aussi sortir plus loin, afin de transmettre ce que nous avons reçu. Nous avons toujours fait en sorte que l’appartement soit ouvert, que l’on puisse inviter nos amis, mélanger nos réseaux pour éviter cela », rappelle Agata. « Nous essayons de ne pas vivre en vase clos et sommes ouverts vers l’extérieur », ajoute Ophélie.

Une richesse d’expériences

Chez tous les colocataires interviewés, on note une richesse d’expériences vécues et une joie de rayonner du Christ en ville. Ainsi, Ophélie nous nous confie : « C’est ma quatrième année en colocation et j’ai tellement progressé ! J’ai gagné en écoute. On apprend à se connaître aussi et à se mettre au même diapason que l’autre. Vivre en communauté, c’est comme les pierres qui sont dans un sac, plus elles s’entrechoquent, plus elles se polissent. En priant, c’est la joie de voir qu’on change petit à petit. Par ailleurs, quand on quitte sa famille, on est un peu entre deux chaises et le fait de vivre en colocation chrétienne nous permet de retrouver un peu de cette famille et d’avancer en assurance ».

Frédéric, colocataire près de la gare, ajoute : « C’est une énorme chance de ne pas vivre seul. Cela nous évite de commettre toutes les dérives possibles de la solitude. Ce genre de colocation nous ouvre aussi au réseau qui est déjà en place. C’est une très bonne école de la relation avec les autres. Au niveau de la vie de foi, cela permet un peu de rester sur les rails. Ce qui fait que même pendant les périodes de sécheresse spirituelle, cela nous maintient dans un rythme que l’on laisserait tomber quand on est seul. De l’extérieur, cela a l’air contraignant, mais c’est un vrai plaisir de renter chez soi et d’avoir une ambiance bienveillante où l’on peut souffler ».

Pour sa part, Thomas, colocataire à la Petite France, précise : « Je cherchais cet aspect communautaire pour partager notre foi, nos valeurs communes, pas dans l’esprit de s’enfermer mais de s’ouvrir, d’avoir un lieu de vie chrétienne. Il s’agit de vivre en la présence du Seigneur et de partager cela dans notre milieu de travail ou à l’extérieur. Il y a aussi ce côté familial où chacun est libre d’être ce qu’il est. Il y a cette foi qui nous lie, qui nous simplifie les choses, comme par exemple aller à la messe ensemble ».

Pour finir, Agata nous explique : « Ce qui m’a touché, c’est la prière d’un lundi soir. Parfois, quand on sent la température monter, cela nous apaise. Ce qui est important, c’est de prendre en compte qu’on n’est pas tout seul. La communication est la colonne vertébrale de notre vie. La prière la soutient. Nos prières s’appuient sur l’actualité qui nous touche chacun et que nous voulons rendre présente. Si on met Dieu à la première place, tout se met à la bonne place. Aussi, pour encourager ceux qui souhaitent mettre une colocation en route, je dirai que la joie, ça se partage ! Quand on veut, on peut. Alors si vous trouvez des personnes qui ont une confiance mutuelle, n’hésitez pas à créer une colocation ! »

fraterLa présence de ces colocations vient enrichir la vie de nos paroisses : plusieurs jeunes colocataires y sont engagés dans l’animation des plus jeunes, au groupe EVEN et participent avec fidélité à la liturgie.

Si pour trouver une colocation, cela fonctionne par le réseau, le bouche à oreille, les groupes Facebook, les newsletters de certaines paroisses… notons que depuis juin 2014, le site à rayonnement national www.fraternitez.com permet de publier de petites annonces gratuites et de trouver un logement chrétien avec projet de vie fraternelle.

Corinne CURTI
source : « REGARDS » – bulletin paroissial de la Communauté de paroisses des remparts de Strasbourg

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