BILLET DE MGR RAVEL

Le saint du désert
Il y a un mystère Charles de Foucauld. Au double sens d’inexplicable et de relié au mystère de Dieu. Un siècle après la mort du frère Charles de Jésus, alors que résonnent les chants de sa canonisation à Rome, on oublie l’étrangeté de sa renommée.
Sa mort et sa vie auraient dû passer inaperçues Pourtant examinons le fait brut : il meurt dans un coin de désert, à Tamanrasset, un 1er décembre 1916 alors que la Grande Guerre fait rage en Europe et que les attentions sont tournées vers les lignes de front. Sa mort et sa vie auraient dû passer inaperçues, oubliées des hommes modernes surtout attentifs à la puissance de constructions formidables.
Que laisse-t-il derrière lui ? Quelques amis musulmans, un dictionnaire encyclopédique français-tamachek, une vaste correspondance, des carnets innombrables. C’est bien mais bien insuffisant pour attirer l’attention d’une Europe en sang. Au mieux, quelques scientifiques pétris de culture islamique, au plus, quelques chrétiens adeptes des extrêmes, voilà ceux qui auraient pu s’intéresser à l’ermite du Sahara.