Agenda
Billet de Mgr Ravel

L’hiver sera long…
… et la solitude imprévisible. Après douze mois de crise pandémique, de traitements moyenâgeux et d’incertitudes croissantes, les principaux mécanismes de notre société sont grippés. Le confinement des esprits, l’atrophie des relations, l’appauvrissement culturel, l’usure des divertissements, les atteintes psychiques, tout annonce un hiver à rallonges et, pour en augmenter sa lenteur désespérante, des taux croissants de solitude implacable.
Cela ne surprend que ceux qui ont accepté d’être bercés d’illusions au printemps dernier. Je n’en étais pas, on s’en souvient, et, avec d’autres, nous avons été assez critiqués pour notre manque d’enthousiasme devant cette crise qui paraissait arriver comme une pause, tandis que les petits oiseaux chantaient et que le soleil scintillait à nos fenêtres. À la télévision, sur les réseaux sociaux, dans la rue et sur les balcons, on entend moins d’applaudissements, moins de promesses d’un monde meilleur, moins de flûtes et de chansons. Tous ces mythes, bons pour les soirées d’été gorgées de lumière, n’ont pas résisté à la vérité de l’hiver, à la grisaille des ciels et, surtout, à la fatigue de la crise.