Vivre avec et pour les autres
Nous avons un nouveau Président de la République. Les urnes ont rendu leur verdict, nous avons élu celui qui va gouverner notre pays pendant cinq ans. La décision finale est claire même si elle est le résultat de multiples hésitations ; le refus de l’exclusion de l’étranger et du repli sur soi l’a emporté.
Un soulagement pour la majorité des Français, qui laisse cependant un goût d’amertume pour bon nombre.
Quel défi pour le Président de tous les Français !
Il a dès maintenant l’exigence de rassembler, non pas pour faire obstacle à la crainte du pire, mais pour développer un élan de mobilisation autour d’un projet porteur d’espérance pour la France.
Emmanuel Macron affirme vouloir écrire une nouvelle page de l’histoire politique de notre pays en renouvelant les prochains responsables gouvernementaux, en créant un nouveau socle pour la vie démocratique. Les prochaines législatives sont une étape cruciale de cette recomposition. Le résultat des présidentielles a confirmé le recul inéluctable des partis traditionnels qui ont peu à peu perdu leur crédit dans leur incapacité à faire vivre concrètement la devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité ».
Il faut maintenant faire émerger un nouveau cadre politique.
Le prochain gouvernement devra écouter tous les citoyens qui se sentent oubliés, frustrés, déçus, convaincus que la vie de leurs enfants sera moins belle que la leur, et pourtant leur vie actuelle leur semble déjà bien difficile. Il ne pourra le faire que si une majorité parlementaire rend possible la gouvernance. Il ne réussira à entreprendre les réformes nécessaires qu’en cherchant l’adhésion et la mobilisation citoyenne, reconnaissant à chacun sa capacité à apporter sa pierre à l’édification du bien commun.
La quête identitaire, si présente aujourd’hui, appelle la reconnaissance de chaque personne dans ce qu’elle est, dans ses devoirs comme dans ses droits, dans sa différence comme dans son appartenance à une communauté nationale une et indivisible, plurielle et fraternelle. Nous avons à repenser notre manière de vivre ensemble en considérant l’autre, le voisin, le collègue, l’étranger, le pauvre, le handicapé, non comme un ennemi mais comme un partenaire.
Sans lui, je ne peux construire l’unité nationale.
Le philosophe Paul Ricoeur donne cette définition de la citoyenneté qui appelle à la responsabilité personnelle : « vivre bien, c’est vivre avec et pour les autres ». Sacré programme et quelle invitation à prendre soin d’autrui, à avoir le souci du développement humain intégral.
Le pape François précise cette notion : « se battre pour le développement intégral veut dire s’engager pour l’élargissement de l’espace de dignité et de liberté des personnes. La liberté de poursuivre sa propre vocation de bien, sur le plan personnel comme social. La liberté va de pair avec la responsabilité de protéger le bien commun et de promouvoir la dignité, la liberté et le bien-être des autres, ainsi que de rejoindre les pauvres, les exclus et les générations futures. »
Notre bulletin de vote, une des bases de la démocratie, doit nous permettre en conscience de faire le choix du candidat qui nous parait le plus à même de porter ce projet. Mais il ne peut suffire : nous avons à notre place, avec nos talents, à participer à la mise en œuvre du projet.
Marc Larchet
tous handicaps, cécité et déficience visuelle
surdité et déficience auditive
Handicap mental lourd (polyhandicap, autisme)
Aumônier coordinateur
Formation et Communication Pastorale Santé
Handicap mental léger,