Je donne à l'église
nos paroisses
Horaires de messes
GoMesse

Mgr Ravel est 106e évêque de Strasbourg Accueilli par l’Alsace

Mgr Ravel a prononcé hier sa première homélie dans la cathédrale. Les autorités ont amicalement affranchi le nouvel archevêque de Strasbourg des spécificités de l’Alsace, terre concordataire et républicaine qui aujourd’hui l’accueille.

L’installation marque l’entrée en fonction de M gr Ravel et sa rencontre avec les fidèles.
L’installation marque l’entrée en fonction de M gr Ravel et sa rencontre avec les fidèles.

La procession a longé la place du Château avant d’entrer dans la cathédrale par la grande porte. Prêtres et êvêques accompagnaient Mgr Ravel.

L’installation d’un archevêque reste un moment important dans la vie des catholiques d’un diocèse. La dernière, en Alsace, remonte à dix ans, lorsque Mgr Joseph Doré a laissé place à Mgr Jean-Pierre Grallet – tous deux étaient présents hier.

La cathédrale était pleine. En comptant les 250 curés, évêques et archevêques, émérites ou non, présents dans le chœur, près de 2 000 personnes ont suivi la longue cérémonie ponctuée de chants, marquées de ces gestes symboliques qui signifient que Mgr Ravel, dont la nomination officielle remonte au 18 février dernier, est maintenant vraiment archevêque.

En plus des diocésains, de très nombreux élus, membres des corps consulaires étaient dans l’assemblée. Mgr Ravel était évêque aux armées, dans l’assistance, de nombreux uniformes, ainsi que Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, ou encore le chef d’état-major de l’Armée de terre, Jean-Pierre Bosser. Sa congrégation des chanoines réguliers de Saint-Victor était là, tout comme sa famille, frères et sœurs, ainsi que ses nombreux neveux et nièces. Tous les cultes ont aussi pris part à la cérémonie – sans intervenir pour autant par des prises de paroles.

« Ici, Marianne et sainte Odile ne se tournent pas le dos »

Mgr Luc Ravel est entré symboliquement par la grande porte de la cathédrale. Il s’est avancé vers le chœur, accueilli par Jean-Pierre Grallet puis par le doyen du chapitre de la cathédrale, Bernard Eckert. Ce dernier a été applaudi sur ces mots : « Nous voulons dire bien haut que nous tenons au régime concordataire. »

Le nonce apostolique, Mgr Luigi Ventura, a conduit Mgr Ravel à la cathèdre. Il a pris possession du siège de l’évêque et ce faisant est devenu archevêque de Strasbourg. Mgr Grallet, désormais archevêque émérite de Strasbourg, lui a remis presque dans le même temps la crosse épiscopale, dite de Léon IX.

En cette période préélectorale, Mgr Ravel a joué, pour sa première homélie, sur la notion de « programme » et de « promesses, qui n’engagent que ceux qui y croient ». La souriante analogie s’arrête là puisque l’archevêque n’est pas “élu“ par les paroissiens mais par Rome – et par l’État en Alsace. Son « programme » est celui d’un « passage à faire ». Au seuil de son épiscopat, il était question d’un « accueil ». Mgr Ravel, en orateur habile, a fait sourire son auditoire en s’essayant à l’alsacien. Il a multiplié les salutations, à la « belle Alsace », à ses prédécesseurs, aux autorités politiques, religieuses, aux fidèles catholiques.

À l’issue de la cérémonie, nombreux sont ceux qui ont pu saluer le nouvel archevêque, dans et hors de la cathédrale. Il était attendu sur le parvis par des dizaines de personnes, sans compter les touristes que la longue procession a pu surprendre.

En fin d’après-midi, dans le palais Rohan voisin, qui fut palais épiscopal, la ville de Strasbourg a offert un verre de l’amitié à près de 400 convives – la famille de Mgr Ravel, les militaires, les cultes, tous les élus bas-rhinois, haut-rhinois, maires, députés, sénateurs, anciens ministres. Cette fois, ce sont les politiques qui ont fait entendre leurs voix.

Le maire Roland Ries a ainsi rappelé la spécificité d’une région frontalière, qui a connu bien des déchirements et cultive aujourd’hui la paix, mais aussi, lié au concordat, son attachement au dialogue interreligieux. Un semblable attachement mis en avant par Philippe Richert, président de la Région: « Le Concordat créé un climat bénéfique dans lequel, plus que partout ailleurs, le dialogue entre les religions et la concorde civile peuvent s’épanouir. Ici, en Alsace, Marianne et sainte Odile ne se tournent pas le dos. Elles ne se regardent pas en chiens de faïence. Elles se parlent dans le respect mutuel et le souci de servir le bien commun. »

Myriam Ait-Sidhoum – DNA du 03/04/2017

Partager